Nicolas Troussel revient sur son démâtage et envoi une photo de son bateau démâté. Il se dirige actuellement au moteur vers le Cap Vert ou son équipe l’attendra à son arrivée.
” J’ai démâté hier matin avant le lever du jour donc il faisait nuit quand je suis sorti du bateau et quand j’ai vu les dégâts, ma priorité était de dégager le mât du bateau car ça tapait un petit peu. Le foil n’était pas loin et je ne voulais pas que ça l’abime davantage. Donc j’ai découpé les écoutes et ensuite j’ai sorti la meuleuse pour les câbles.
Je ne cache pas que je n’ai pas regardé précisément où le mât avait cassé, mon objectif était de tout dégager pour ne pas abimer le bateau et les foils. J’avais pas mal de voiles en l’air donc j’ai été obligé de tout découper et j’ai gardé la baume.
Là je réalise que tout est fini… Je suis en route vers le Cap Vert, presque face au vent et face à la mer donc je vais mettre un petit peu de temps pour y arriver. J’avance à environ 4 nœuds et il me reste 180 milles à parcourir. J’ai dû faire 70 milles depuis que je suis reparti.
J’ai surtout des pensées pour les gens qui ont travaillé, qui m’ont soutenu et qui ont fait que ce projet existe aujourd’hui. Personnellement je me laisse aller. Je n’ai pas spécialement envie de retourner à terre tout de suite et de voir des gens. Je vais mettre du temps pour digérer ça. “
Photo envoyée depuis le bateau PRB, pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 17 Novembre 2020. (Photo prise par le skipper Kevin Escoffier)
Alex Thomson avec son Hugo Boss a ralenti un peu à l’approche du Pot qu’il a choisi d’aller chercher plus à l’ouest. Derrière, Thomas Ruyant sur LinkedOut et Charlie Dalin reviennent rapidement. Jean Le Cam tente de suivre le rythme.
Le Pot au noir s’annonce plutôt clément. En attendant d’y être les poissons volants viennent s’échouer sur les bateaux et les sargasses se prendre dans les safrans. Les modèles ne montrent pas de gros calmes mais on voit tout de même de nombreuses zones avec de la pluie, des grains et quelques orages. Les premiers devraient donc avoir des conditions très irrégulières durant les prochaines 36 heures. En sortie de Pot, il n’y aura pas d’effets d’accélérateurs ou de passage à niveau. Les trois foilers devraient logiquement se retrouver. Kevin Escoffier
Thomas Ruyant
Dans le Pot au Noir, on essaye souvent de respecter quelques règles pour en sortir le plus vite possible.
Règle N°1 : Une fois englué, la sortie est dans le Sud. Rien ne sert de tenter une option dans l’Ouest ou dans l’Est. Il faut toujours naviguer sur le bord qui vous amène le plus vite possible vers la porte de sortie.
N°2 : Eviter de naviguer sous les grains ou les cumulonimbus quand cela est possible.S’il y a des rafales en avant des nuages, il y a généralement une grosse zone de vent faible sous les zones orageuses. Les satellites permettent de mesurer la température en haut des nuages avec les rayonnements infrarouges. Plus la partie supérieure des nuages est froide, plus il sont hauts et plus ils sont actifs. Les nuages rouges et orange foncés sur l’image satellite infrarouge sont à éviter. Ce sont les plus froids et donc les plus hauts et les plus actifs.
Règle N°3 : Ne pas perdre son calme. Au 18 et 19ème siècle, les bateaux restaient englués parfois plusieurs semaines dans le Pot au Noir. Aujourd’hui, le ralentissement ne dure que quelques heures. On connait également mieux les zones de courants contraires pour les éviter.
Les premiers concurrents du Vendée Globe devraient sortir de cette zone compliquée et toucher l’alizé de Sud Est dès le mercredi 18, juste avant de franchir l’équateur.
Pointage ce matin – 18 h Alex Thomson – HUGO BOSS à 21 759 milles de l’arrivée Thomas Ruyant – LinkedOut à 89 milles du leader Jean le Cam – 122 milles du leader Charlie Dalin – Apivia à 144 milles du leader Kevin Escoffier – PRB à 236 milles du leader
Pointage ce matin – 8 h Alex Thomson – HUGO BOSS à 21 759 milles de l’arrivée Thomas Ruyant – LinkedOut à 104 milles du leader Jean le Cam – 114 milles du leader Charlie Dalin – Apivia à 149 milles du leader Kevin Escoffier – PRB à 201 milles du leader
La Coupe de l’America approche. Avant cela, les équipes vont pouvoir se confronter en décembre avec leur AC75 sur l’America’s Cup World Serie à Auckland puis sur la course anniversaire. L’occasion de se jauger avec le Defender. Les Challengers ensuite s’affronteront longuement sur la Prada Cup. Les défis promettent un formidable spectacle. A suivre avec Cuplegend.com
Photo envoyée depuis le bateau Banque Populaire X pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 14 Novembre 2020. (Photo prise par le skipper Clarisse Cremer)
Clarisse Crémer n’avait jamais passé une seule nuit en mer seule il y a 4 ans. Elle fait aujourd’hui le Vendée Globe. Une expérience hors-norme guidée par une équipe qui la soutient dont Ronan Lucas, Directeur du team Banque Populaire. Il fait le point sur le la course de Clarisse.
« Dans les prochains jours, elle va profiter de belles conditions de glisse dans du vent maniable et au portant », explique Roman Lucas. « On aime bien cette partie de l’Atlantique car les températures sont agréables et les conditions pas trop extrêmes.Cela va permettre à Clarisse de se ressourcer et d’emmagasiner de l’énergie avant les conditions plus rudes dans le Sud. Il y aura tout de même des changements de voiles d’avant à faire, qui sont toujours intenses. »
La prochaine grosse difficulté se dressant sur la route de Clarisse est le fameux Pot au noir, une zone marquée par sa très grande instabilité météorologique. « Difficile à anticiper mais elle pourrait commencer à entrer dans le Pot au noirjeudi. Il n’a pas l’air des plus actifs et il est possible que les concurrents de devant soient davantage ralentis. Mais ça reste le Pot au noir… La situation peut évoluer très vite », analyse Ronan Lucas.
« Clarisse est en forme, motivée. On la sent vraiment rentrer dans son tour du monde »
En contact très régulier avec Clarisse, le directeur du team Banque Populaire nous donne des nouvelles fraîches sur l’état d’esprit de la navigatrice : « Clarisse est en forme, motivée. On la sent vraiment rentrer dans son tour du monde. Elle prend soin d’elle et de son bateau. Elle répare les petits bobos du bord. Ça fait plaisir de la voir évoluer après les appréhensions des premiers jours qui sont normales car il n’est jamais évident de quitter la terre. »
« Clarisse aura des opportunités de recoller »
Clarisse a joué la carte de la prudence pour aborder la tempête Thêta, en incurvant sa route vers l’Ouest pour éviter les conditions les plus rudes. Un choix totalement compris par Ronan Lucas : « Le Vendée Globe est un marathon et nous sommes très contents qu’elle ait ménagé le bateau, c’était un choix de raison. On ne lui reprochera jamais d’être trop prudente. Tout ce qu’on fait subir au bateau, on le paye tôt ou tard.Il va encore se passer énormément de choses, elle aura des opportunités de recoller aux marins avec qui elle veut batailler. Clarisse vit son Vendée Globe en fonction de son rythme physiologique, de son état de forme, de son bateau. Elle fait une course intelligente. »
Photo envoyée depuis le bateau L’Occitane en Provence pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 15 Novembre 2020. (Photo prise par la skipper Armel Tripon)
Armel Tripon subi un pot au noir avant le pot bloqué dans une zone sans vent où il est resté plusieurs heures non loin des Canaries.
Un vrai « Pot de pus » comme le nomme si bien Armel ! Il bataille depuis 72h dans ces petits airs.Il va remonter à nouveau à son mât pour réparer son étai de J3. Il devrait toucher à nouveau du vent qu’il est allé chercher à l’est mais cela ne sera pas forcément la meilleure route pour descendre vers le Cap Vert. Il pointe ce matin à plus de 1160 nm des leaders.
« Je vais très bien, j’ai retouché un peu de vent, mon bateau avance à nouveau, c’est sympa. C’est vrai que depuis mon problème d’étai de J3, une situation météo nous est tombée dessus, on s’est fait piéger. Il faut sortir de ce premier Pot au Noir, c’est une épreuve avant l’épreuve. Normalement, je récupère l’alizé qui va s’installer progressivement”.
“Le bateau est éprouvant physiquement de manière générale, quand il y a de l’air c’est physique, et même dans le petit temps, c’est énergivore. Il faut penser à récupérer, car ça laisse des traces, c’est une vraie gestion.
Je suis par le travers des Canaries, à 110 miles sous le vent, il fait bon, hier j’ai bricolé sur le pont. Je suis en ce moment à la table à cartes, je regarde les vents, cela varie en intensité, on ressent le dévent des îles, même si on est très loin. Je suis aux réglages des voiles et de l’angle du pilote, il faut aussi jouer sur la quille.
Après, le jour va se lever, ce sera le petit-déj, et plus tard dans la journée, je vais profiter que la mer soit bien rangée pour faire une nouvelle ascension dans le mât. En fait, j’ai fait il y a quelques jours une accroche pour mettre un étai de J3 mais je n’ai pas pu enlever un anneau qui était resté en place car il y avait trop de mer. Je vais donc monter aujourd’hui avec une scie à métaux ou une meuleuse pour découper cet anneau. J’en profiterai pour faire un check sur la partie haute du mât. Je n’ai pas le vertige, cela ne me dérange pas, même si en en solo, ça rajoute une appréhension. Il ne faut pas que ça merde ! Cela m’est déjà arrivé sur la Route du Rhum 2014 : j’étais resté coincé en haut, j’avais dû quitter le baudrier et me laisser glisser le long du mât. La vue est unique quand même de là-haut !
Je rêve énormément dans mes périodes de sommeil en ce moment. Comme je dors par tranches de 20 ou 40 mn, et que je suis réveillé par une alarme, je suis en plein rêve souvent. Et parfois, je repars sur le même rêve…
La méditation, c’est du quotidien pour moi, c’est comme prendre mon repas. Cela me permet de rester dans un bon état d’esprit sur cette course ! C’est ma petite routine”.
Thomas Ruyant, LinkedOut, s'entraine pour le Vendee Globe au large de Groix, France, le 5 Juin 2020. (Photo Pierre Bouras / TR Racing)
Alex Thomson reste encore ce matin un solide leader avec un matelas de 100 nm d’avance sur Thomas Ruyant et Charlie Dalin qui reviennent. Derrière la flotte s’étire et s’est scindée en deux avec plusieurs bateaux dont l’Occitane qui se sont fait piégés.
En approche du Pot au noir qui s’annonce assez clément devant eux, Alex Thomson (Hugo Boss), Thomas Ruyant (LinkedOut) et Charlie Dalin (Apivia) ont accéléré franchement toute la journée d’hier. Thomas Ruyant n’était pas loin de battre le record d’Alex Thomson en nombre de milles parcourus en 24h avec 508 nm. Ces trois IMOCA de nouvelle génération, favoris au départ sont bien là où on les attendait. C’est aussi un match d’architecte avec le plan dessiné par VPLP pour Alex Thomson face aux deux plans Guillaume Verdier. Des approches légèrement différentes où chaque skipper a apporté sa touche personnelle. Aérien et rapide pour Alex Thomson, très favorable aux allures portantes pour Thomas Ruyant et le plus polyvalent pour Charlie Dalin. Le vainqueur du Vendée Globe sera l’un de ces trois-là après l’avarie de Charal. La course ne fait que commencer et Alex Thomson a déjà marqué un point.
Parmi les autres nouveaux IMOCA, Corum L’Epargne a abandonné officiellement suite au démâtage hier de Nicolas Troussel. Le Plan Juan K a montré de belles choses en début de course mais son manque de fiabilisation l’a clairement empêché d’exprimer tout son potentiel. Arkea-Paprec dessiné également par Juan K est à la peine. Sébastien Simon a eu des problèmes d’aérien mais il ne montre pas de vitesses incroyables. On peut être un peu déçu par sa performance. Il pointe à la 12e place alors qu’il pourrait prétendre à la 4e place pour un bateau de nouvelle génération.
Derrière les 3 foilers – si on ne compte pas Jean Le Cam dont le bateau Hubert est une “vrai petite bombe” selon lui, Sam Davies et Kevin Escoffier sont là où on les attendait. Il faudra compter sur eux ainsi que sur Louis Burton sur Bureau Vallée 2 qui fait une très belle course et montre de belles vitesses.
Enfin Armel Tripon sur L’Occitane en Provence pointe à plus de 1160 nm d’Alex Thomson après une semaine de course. L’addition est sévère. Armel Tripon a rencontré des problèmes de hook et s’est fait piégé dans une bulle sans vent. C’est dommage pour la course où il aurait pu montrer autre chose en étant aux avant-postes.
Alex Thomson – HUGO BOSS à 21 759 milles de l’arrivée
Thomas Ruyant – LinkedOut à 104 milles du leader
Jean le Cam – 114 milles du leader
Charlie Dalin – Apivia à 149 milles du leader
Kevin Escoffier – PRB à 201 milles du leader
Un Vendée Globe n’est jamais linéaire. L’âge des bateaux, l’expérience des capitaines et la météo qui dicte sa loi sur le grand échiquier océanique donne plusieurs courses dans LA course. Ainsi va la vie sur cette 9e édition de la vaste boucle en solitaire. Il fallait cette année ne pas rater le départ du TGV dès le 2e front.
L’épreuve avant l’épreuve du Pot au noir
« On s’est fait un premier Pot au Noir. Il a fallu rester sur le pont, profiter du moindre souffle d’air pour avancer. Ces bateaux sont énergivores mais ça y’est, il semble que je touche enfin le début des alizés » explique ce matin le Nantais Armel Tripon, 27e au pointage de 5h, à bord de son scow noir et jaune, la voix claire et posée. Un adepte des séances de méditation quotidienne qui gère parfaitement son retard et sa frustration : « La route est longue, je compte bien raccrocher le bon wagon ! » poursuit-il. Trois jours d’errance dans cette zone de calmes, il y a pourtant de quoi avoir les nerfs en pelote. Chaque classement met un doigt bien poisseux sur votre situation. Les riches deviennent plus riches, et à l’arrière, on ronge son frein. « Je me suis un peu énervé hier toute la journée, je me suis débattu avec des réglages et changements de voiles pour tenter d’avancer. Restons zen ! » confie Manu Cousin sur son Groupe SÉTIN à la vacation matinale. Un arrêt buffet gargantuesque que le Japonais Kojiro Shiraishi met à profit pour réparer sa grand-voile. Le skipper de DMG Mori Global One n’a parcouru que 30 milles ces dernières 24 heures…
Pied au plancher pour les 18 premiers
Du free ride dans les alizés pour les foilers et bateaux à dérive de tête au large du Cap-Vert avec des vitesses réjouissantes ! « Ce sont des super conditions de glisse, le vent est parfois instable, il faut être dessus, mais on se régale » raconte Kevin Escoffier sur son PRB qui confiait également accueillir dans son cockpit nombre de poissons de volants de bonne taille et constater de nombreuses sargasses flottantes entre deux eaux. Emmenée par Alex Thomson sur son HUGO BOSS désormais à plus de 100 milles de Jean Le Cam, 2eme au pointage et de Thomas Ruyant, 3eme, qui revient comme une balle, la bande des “surfeurs fous” s’approche rapidement du Pot au Noir dont le garde barrière semble s’être évaporé dans la nature. Comprenez que le vent devrait mollir progressivement mais ne jamais s’essouffler. Un vrai coup de pot ! Le passage de l’équateur devrait avoir lieu demain soir, mercredi, avant de naviguer dans l’hémisphère Sud.
Sébastien Destremau est allé inspecté sa coque après avoir entendu 2 impacts sur son bateau. Il a demandé à la direction de course de le surveiller et est passé sous code orange.
Suite au double impact ressenti d’hier soir, Merci était passé en code orange et restait sous l’étroite surveillance de la Direction de Course en attendant qu’une inspection approfondie soit menée au levé du jour .“Vers 9hrs, je me suis équipé du harnais et de ses balises de détresses ainsi que de mon baudrier d’escalade. Après avoir prévenu la DC, j’ai installé une drisse afin de m’en servir de pendule pour pouvoir marcher sur la paroi verticale de la coque au dessus de l’eau. Un exercice facile et sympa à faire quand on est en famille à Porquerolles, mais là seul en mer à bord d’un bateau pareil, j’avoue que j’ai pas trop aimé cette blague là. Cependant il fallait impérativement aller jeter un coup d’œil à la coque sur toute sa hauteur. Suite à une inspection minutieuse du flanc tribord, il s’avère qu’aucun impact n’est à déplorer. La double touchette était certainement dû à un cachalot endormi qu’on a réveillé en sursaut ou un autre gros poisson qui voulait nous dire merci.Après consultation avec le patron de EMTS Pierre Alleysson, la société de management de crise de Merci, il a été décidé que l’incident était clos, qu’on pouvait lever le code orange et reprendre la longue route du Vendée Globe”.
Le skipper francais Nicolas Troussel s’entraine à bord de l’Imoca Corum l'Epargne, pour le Vendée Globe au large de Lorient, le 13 Octobre 2020. (Photo Eloi Stichelbaut / polaRYSE / Corum l'Epargne).
Nicolas Troussel a envoyé ses premiers mots depuis son démâtage. Des mots chargés d’émotion pour un marin qui n’a pas l’habitude de beaucoup parler. “Bonjour à tous. Vendée Globe terminé pour Corum L’Epargne. Démâtage ce matin avant le lever du jour. J’étais tranquillement dans ma bannette. Je suis sorti dehors, il n’y avait plus de mât. C’est la fin de cette aventure Vendée Globe 2020. J’ai une grosse pensée pour les personnes qui ont travaillé et qui m’ont soutenu. Il faudra penser à revenir, réfléchir à tout ça. C’est beaucoup d’investissements, de sacrifices“.
Greg Evrard, le team Manager de Corum L’Epargne était au Vendée Globe Live :« Le bateau a démâté un peu avant 8 heures ce lundi. Tout semblait aller plutôt bien jusque-là. Il était sous un ris et une voile fractionnée. Normalement le J3 était à poste et bien tendu donc ce n’est pas une configuration qui est estimée à risque. On n’a pas plus d’explication pour le moment. La première chose fut de séparer le gréement du bateau afin que la coque ne soit pas endommagée. Nicolas est en bonne santé, il gère au mieux la situation. Il fait route au moteur, direction le Cap Vert. Nicolas Troussel a embarqué 280 litres de gasoil, ce qui devrait lui permettre de rejoindre Mindelo dans l’archipel des îles du Cap Vert. Je l’ai eu au téléphone de manière très courte, il est forcément hyper déçu. Mais oui, c’est une déception. La santé physique va bien donc, il n’est pas blessé, ce qui est important ».
C’est à 16h ce lundi que Jérémie Beyou a annoncé sa décision de repartir demain mardi soit 5 jours après son avarie et 3 jours après son retour à Port Olona aux Sables d’Olonne.
“ Le bateau sera prêt demain matin. Ce qui a fait revenir Jérémie Beyou c’est le renforcement de la barre d’écoute. L’aérien a été changé. La GV aussi a été changé. “Je remercie l’équipe. C’est super dur de rester confiné. J’avais besoin de couper de la course mais en même temps je voulais être près de l’équipe. Cela m’a permis de me ressourcer un peu. de prendre conscience de l’engouement, de la volonté du public, des amis. Il fallait que j’y retourne. j’ai appris le démâtage de Nicolas. Je suis super triste pour lui. Je sais toute l’énergie qu’il faut mettre. J’ai la chance de pouvoir repartir mais cela s’arrête pour Nico. J’ai tergiversé au début parce que cela demande un tel engagement. Maintenant c’est différent avec les nombreux messages de soutien que j’ai reçu. Maintenant il faut prendre les évènements les uns après les autres. On verra ce qu’il se passera en mer. La météo, il y aura un front à passer mardi. Il faudra faire attention. Après il y aura du vent portant au cap Finisterre. On va prendre les choses les unes après les autres. Cela m’aidera à avancer. Pendant mon confinement, J’ai coupé la carto. J’ai tout coupé sauf celui d’Alex que j’ai oublié. J’ai vu qu’il était en tête. je suis content pour lui. Il navigue bien. Il a fait un super mouvement il y a quelques jours. Le début de course n’a pas été facile. Ils sont tous méritant. L’équipe. Il y a eu une vingtaine de personne avec les architectes, Gurit pour les calculs, North pour les voiles, Pixel pour l’électronique ; Quand j’ai vu toutes les compétences au ponton, je me suis que c’était dingue. On travaille avec eux toute l’année. C’est une équipe de dingue. On partira vers 15h15 des pontons en fonction de la marée.“
Sebastien Simon s’entraine à bord de l’ Imoca Arkea Paprec, au large de Port La Foret, le 2 Septembre 2020.
Sébastien Simon touche enfin les alizés et peut faire parler le potentiel de son foiler. Au classement de 15h00, ARKEA PAPREC est 13e et file à près de 20 nœuds. Il grignote son retard sur les bateaux à dérives devant lui et devrait profiter de ces bonnes conditions jusqu’au Pot au noir qu’il devrait atteindre mardi ou mercredi.
C’est dans la nuit de mardi à mercredi qu’ARKEA PAPREC pourrait ressentir les premiers effets du Pot au Noir… D’ici là, Sébastien Simon va scruter les données météo car tout peut changer en une photo satellite dans cette zone où les prévisions sont parfois loin des réalités rencontrées.
« Nous avons des super conditions, le bateau ne tape pas trop. C’est plutôt agréable de l’entendre glisser. J’ai bien dormi cette nuit. On allait vite, c’était hyper appréciable car le bateau était facile à régler. Ce matin, j’ai mangé, regardé la météo et fait ma toilette. J’ai des bleus partout ! Mais ça va bien, je suis en pleine forme ! Je m’alimente bien, mieux que les premiers jours ce qui m’avait fait perdre un peu d’énergie. Je suis clairement dans ma course, le bateau a bien avancé cette nuit. J’espère pouvoir remonter petit à petit sur la tête de flotte. Je vais continuer de faire glisser le bateau le plus vite possible jusqu’au Pot au noir. »
Photo envoyée depuis le bateau Arkea Paprec pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 13 Novembre 2020. (Photo prise par le skipper Sebastien Simon)
Avec son IMOCA tout neuf, depuis le départ du Vendée Globe, Sébastien Simon est en deçà du potentiel de son bateau et de ses qualités de compétiteurs qu’on lui connait notamment sur la Solitaire du Figaro. Il pointe aujourd’hui à la 13e place derrière Apicil, Bureau Vallée et même derrière son ami Benjamin Dutreux qui le distance de 150 nm. Une sous performance qui s’explique par des problèmes de pilote et d’aérien qu’il a rencontré au large des Açores. Le bateau avait l’air d’avancer depuis le départ sans toutefois être en mesure de rivaliser avec Apivia, LinkedOut ou Hugo Boss. On espère qu’Arkea Paprec sera en mesure de se montrer un peu plus dans les prochaines semaines.