mercredi 26 novembre 2025
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Vendée Globe. Jérémie Beyou : “Mentalement, ça a été une sacrée lutte”

Photo envoyée depuis le bateau Charal pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 11 Janvier 2021. (Photo prise par le skipper Jeremie Beyou) Cap Horn

Jérémie Beyou a franchi le Cap Horn ce lundi 11 janvier à 16h34 (heure française), son troisième passage en quatre ans, son deuxième en solitaire. Un moment vécu intensément par le skipper de Charal qui signe au passage le meilleur temps du Grand Sud (30 jours 14 heures et 27 minutes entre Bonne-Espérance et le Horn, soit 45 minutes de moins qu’Armel Tripon).

Tu as franchi le Cap Horn lundi après-midi, quelle saveur a ce troisième passage par rapport aux deux précédents (Vendée Globe 2016 et Volvo Ocean Race 2017-2018) ?
Le sentiment est différent, parce que j’ai passé les deux premiers à chaque fois dans le trio de tête, j’étais davantage dans l’action de la compétition. Là, cela a été beaucoup plus long pour arriver jusque-là, mais quelque part, je suis encore plus fier de moi. Le virage est symbolique, parce que d’un côté, il signifie que tu mets le cap vers la maison, mais surtout, il matérialise la sortie du Pacifique qui n’aura pas été tendre. Donc, c’était un mélange de fierté et de soulagement. En plus, j’ai eu de bonnes conditions pour passer la longitude du Cap Horn, ce n’était pas la tempête, ça faisait du bien après tant de jours dans du vent fort.

Le Pacifique a été si dur ?
Oui, c’était dur. Je ne découvrais pas qu’il y a du vent dans le Pacifique, mais en général, tu as des accalmies, des passages de dorsale anticyclonique entre deux dépressions qui permettent de souffler, alors que là, ça a été des coups de vent non-stop, de la mer de Tasmanie au Cap Horn. Au moment où je l’ai franchi, j’avais 15 nœuds sur mon anémomètre, cela faisait des semaines que ça ne m’était pas arrivé et que ça ne descendait quasiment jamais sous les 30 nœuds. Sur la durée, c’est usant pour le bateau et pour le bonhomme, tu sens que tu es à la limite.

Beaucoup de marins sont apparus un peu groggy après leur sortie du Grand Sud, est-ce ton cas ?
Oui, c’est ça, tu as l’impression d’avoir fait un match de boxe pendant lequel tu n’as fait que défendre, collé dans ton coin le long des cordes à prendre des droites, des gauches, en essayant de te protéger comme tu peux. Il faut juste arriver à tenir debout pour finir le combat, la limite est de ne pas sortir KO, mais oui, tu sors groggy, c’est clair.

T’attends-tu à passer dans un mode différent dans les heures et les jours qui viennent ?
Pas vraiment, parce qu’une dépression secondaire, comme celles que j’ai rencontrées pendant tout le Pacifique, va réussir à traverser la péninsule sud-américaine, si bien que je vais la retrouver dès ce mardi, après un passage de vent très mou. Cela signifie que le vent va revenir, 25 nœuds, puis 30-35 pour passer les Falklands, donc l’accalmie est de courte durée et je vais retourner assez rapidement dans un mode Grand Sud pour quelques jours.

Es-tu pressé de retrouver un peu de chaleur après deux mois dans le froid ?
Oui, d’autant que dans la fin du Pacifique, en plus des coups de vent, il a vraiment fait très froid. J’ai échangé avec quelques camarades, notamment Armel Tripon qui est un peu plus nord que moi et qui me dit qu’effectivement, même si la météo n’est pas forcément plus simple pour lui, cela change tout dès qu’il y a un peu plus de chaleur. Dans le Sud, le bateau est tout le temps très humide, dès que tu vas manœuvrer sur le pont, tu as les doigts tout de suite gelés, donc je ne te cache pas que j’ai hâte de retrouver des conditions plus maniables, des mers moins grosses et la chaleur qui va faire du bien.

As-tu l’impression dans ce Sud d’avoir été chercher de nouvelles limites, d’un point de vue mental ?
Oui, clairement ! C’est commun de dire qu’il faut se dépasser mentalement quand tu fais le Vendée Globe, mais là, j’ai été plus loin. Je l’ai déjà dit, mais j’ai dû très vite changer de mode par rapport à mon objectif initial : plutôt que de me battre contre les autres en tête de course comme je l’imaginais, je me suis battu contre moi-même et il m’a fallu encore plus de résilience pour arriver à lutter contre la petite voix qui me disait que ce n’était pas ma place. Et finalement, je suis fier d’en être là aujourd’hui en ayant bien géré ma course, mais c’est vrai que mentalement, ça a été une sacrée lutte.

Regardes-tu de temps en temps ce qui se passe en tête de la flotte ?
Je ne regarde pas dans le détail, ça me fait un peu mal, mais ce que je constate quand même, c’est que tout le groupe des poursuivants a toujours eu des conditions pour revenir sur les leaders, ils ont eu pas mal de réussite. C’est forcément difficile pour les hommes de tête, mais ça maintient le suspense jusqu’au bout.

Tu as quelques skippers proches de toi, notamment Arnaud Boissières et Alan Roura, as-tu pu discuter avec eux ?
Oui, j’ai échangé avec Alan et Arnaud pour savoir combien de fois ils avaient passé le Cap Horn, on s’est échangé quelques souvenirs et des petits messages sympas. En termes de stratégie par rapport à eux, c’est difficile de se comparer aux autres parce que la météo n’est pas bien calée, c’est vraiment elle qui décide des écarts, plus que la vitesse des bateaux.

Comment se porte Charal à la sortie du Grand Sud ?
Ça va. J’ai eu le droit quand même il y a trois jours à une nuit super compliquée dans une petite dépression avec des vents à 40 nœuds et de la neige qui tombait à l’horizontale. Mon pilote automatique n’a rien trouvé de mieux que décrocher à ce moment, le bateau est parti à l’abattée, la situation a été hyper tendue, mais je n’ai heureusement rien cassé. Donc à part ce souci de pilote, qui semble résolu, et mon J2 (voile d’avant intermédiaire) qui est pour l’instant inutilisable, Charal est plutôt en bon état. Ce qui est certain, c’est que jusqu’à l’arrivée, il faut continuer à en prendre soin, parce que l’objectif, c’est de terminer.

Tu reçois énormément de messages de soutien depuis que tu as repris la mer le 17 novembre, mesures-tu cet engouement derrière toi ?
Oui, c’est vraiment sympa de sentir ce soutien, je profite de ce passage de Cap Horn pour saluer tout le monde et remercier tous ceux qui me suivent, ça m’aide beaucoup !

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Vendée Globe. Images du bord J64

Charlie Dalin dans la pétole, Benjamin Dutreux et Damien Séguin bataillent dans la nuit, Alexia Barrier et Miranda Merron dans la tempête. Pip Hare passe le Cap Horn.

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Vendée Globe. Dalin : “Rien n’est encore joué”

Photo envoyée depuis le bateau Apivia pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 11 Janvier 2021. (Photo prise par le skipper Charlie Dalin)

Charlie Dalin (Apivia) a repris la tête du 9e Vendée Globe hier soir mais rien n’est joué alors qu’un regroupement général s’installe.

« Le garde-barrière ? C’est un pote ! Les conditions sont instables depuis hier, et ça va continuer aujourd’hui. Hier soir, à la tombée de la nuit, dans un passage, j’avançais dans une zone où le vent commençait juste à souffler. Le vent faible était quelques milles devant. Ce fut un moment magique du Vendée Globe. De temps en temps, j’en sortais, puis je retrouvais du vent. Ce coup froid semi-permanent est un phénomène météo qui est presque toujours présent dans cette zone. Il débute à Cabo Frio et s’étend vers le Sud-Est. Cette zone de transition a joué le premier rôle ces derniers jours. Yannick y est rentré le premier, il a buté dedans un peu plus tôt, tandis que nous bénéficions d’un vent plus soutenu à l’arrière, qui nous a permis de remonter à vive allure sur lui. Le 2e phénomène qui est entré en jeu (dans la redistribution des rôles), c’est que, étant décalé vers l’ouest, Yannick est dans un angle de vent moyen un peu moins favorable, avec du vent presque de Nord. Hier et avant-hier, je vivais des passages à 24 nœuds de moyenne tandis qu’il avançait à 5 nœuds. Forcément, la marge se réduit à vitesse grand V. Rien n’est encore joué, le vent n’est pas établi dans la zone dans laquelle je navigue. Je vois encore 24 heures de vents instables en force et en direction. Tant qu’on ne sera pas récupéré du vent plus constant, il se passera encore des choses. On pourra faire les comptes dans la nuit prochaine. Au classement de 5 heures, on saura qui a le mieux travaillé. Je suis content d’être autant revenu aux affaires ! Il y a 4 jours, j’avais 450 milles de retard. Si on m’avait dit que je prendrais la tête de course quatre jours plus tard, je ne l’aurais pas cru. C’est un lit d’avance bien mince : Thomas est à 18 milles, Yannick à 25, il y a peu d’écart, mais je suis content d’être de nouveau dans le match. C’est super qu’il y ait eu une opportunité. L’état des bateaux va jouer. Je me doute que tout le monde n’est pas à 100%, personne ne l’est, mais qui a quoi ? Je sais ce que j’ai : je suis handicapé par mon foil bâbord. On verra les performances quand le vent sera établi, ce n’est pas la peine de faire des conclusions dès maintenant. On verra si les jeux de voile sont touchés. Je touche du bois, je n’ai pas de problèmes de voiles. Pourvu que ça dure ! »

Ce qui a joué, c’est aussi le décalage ouest-est entre les deux skippers. Contraint par les deux cellules anticycloniques qui se dressaient alors sur sa route, l’une le long des côtes, l’autre plus à l’Est, Yannick Bestaven n’a pas vraiment eu d’autre choix que de tenter de se faufiler au près dans un couloir de vents de Nord d’une douzaine de nœuds. Et les 13 virements de bord effectués en un peu plus de 36 heures ne lui ont pas permis d’échapper à la sanction.

130 milles plus à l’Est, Charlie Dalin et Thomas Ruyant (LinkedOut), mais aussi le groupe oriental emmené par Damien Seguin (Groupe APICIL) et Louis Burton (Bureau Vallée 2), a gommé tout ou grande partie du retard sur le bateau rouge, bénéficiant de l’extinction de la cellule anticyclonique qui a bloqué le leader et de la naissance d’une dépression dans le Sud. Tractés, ou poussés, chasseurs ont fondu sur leur proie.

Au classement de 5 heures, ce mardi matin, à la latitude de Caraguatatuba, cité balnéaire de l’état de Sao Paulo, Charlie Dalin menait la danse devant Thomas Ruyant (+18,3 milles), Yannick Bestaven (+25,8 nm), Damien Seguin (+40,9 nm), et Louis Burton (+56,7 nm). 50 milles encore derrière, Boris Herrmann (SeaExplorer – Yacht Club de Monaco) revient également fort : il est le plus rapide de ces 24 dernières heures, à 18 nœuds de moyenne.

Du mouvement, il pourrait y en avoir encore, à l’avant de la flotte. « Rien n’est joué, confirme le nouveau leader. Le vent n’est pas établi dans la zone où je navigue, et il se passera encore des choses tant que les vents ne seront pas établis. Ce soir, vers minuit, les choses seront plus claires, et on saura, au classement de 5 heures demain, qui a le mieux travaillé ».

Le 2e wagon dans le dur

Le moins bien servi du moment, c’est sans doute Maxime Sorel. Le skipper de V and B – Mayenne, qui revenait fort depuis le passage du cap Horn, n’a pas pu échapper à une bulle anticyclonique, et il n’est pas parvenu à se rapprocher du tableau arrière de Jean le Cam, 9e. L’écart entre les deux est de 180 milles environ, le roi Jean comptant « seulement » 200 milles de retard sur la tête de la course.

Secoué, balloté, catapulté. Progressant au près, dans l’arrière d’une dépression venue du nord et face à un courant qui casse la vague, Armel Tripon (L’Occitane en Provence) et Clarisse Crémer (Banque Populaire X) plantent des choux depuis des heures, et pour quelques heures encore. À moins de 11 nœuds de moyenne, le Nantais dit vivre « Le plus mauvais moment de mon Vendée Globe. C’est l’enfer sur mer ! ça tape fort, ça m’arrache les tripes et ce n’est vraiment pas drôle. Il y a 28-29 nœuds, avec des claques à 35 – 37, même –, et le bateau monte, et tape, et tout tremble ». Les conditions vont évoluer dans une douzaine d’heures, quand la dépression aura glissé dans leur sud. Ce sera alors l’heure de la transition qui mène… au front froid semi-permanent qui a redistribué les cartes, en tête de course. Il faudra aux deux skippers choisir avec justesse le point de virement pour négocier au mieux la jonction du flux de Sud-Est et le vent qui vient de Nord-Ouest qui vient en prélude de la zone de calmes.

Plus bas, en 13e position, Romain Attanasio commence déjà à vivre un moment pas très marrant : pris dans la dépression dont sort tout juste le tandem Tripon-Crémer, le skipper de Pure – Best Western va se faire secouer toute la journée par des vents à plus de 30 nœuds, de nord d’abord dans la dépression principale, de sud-ouest ensuite dans la dépression secondaire. Le compagnon de Sam Davies va devoir serrer les dents jusqu’à demain matin.

Arnaud Boissières (La Mie Câline – Artisans Artipôle), Alan Roura (La Fabrique) et Jérémie Beyou (Charal) naviguent toujours de conserve dans le sud de l’île des États. Les trois ont trouvé le temps long, coincé par une molle après le cap Horn, franchi hier. « On s’est appelé, avec Jérémie, raconte le jeune Suisse, double cap-hornier à seulement 27 ans. On s’est rendu compte qu’on n’a vécu que sur deux modes : soit le mode 5 nœuds de vent, soit le mode 30 nœuds. A la sortie du Horn, tu es content d’avoir un temps pour respirer mais, finalement, c’est bon, on préfère avoir trente nœuds ! »

Pip Hare, 18e au cap Horn

Le « caillou », Pip Hare (Medallia) l’a passé cette nuit, aux alentours de 3 heures du matin, et elle l’a vu de près ! Aussitôt, la prodigieuse Britannique a mis un coup de sud puis un coup de nord dans sa route. A 2,5 milles des côtes encore ce matin, Pip ne devait pas voir grand-chose. Outre le fait qu’il y fait nuit, la visibilité est d’à peine plus d’un demi-mille. Lugubre et puissant à la fois. Le prochain à passer le troisième cap sera Stéphane le Diraison (Time for Oceans), en 18e position ou Didac Costa (One Planet One Ocean), 19e. Les deux sont à environ 300 milles, mais ce pourrait ne pas être pour aujourd’hui : une bulle anticyclonique vient contrarier leur progression dans l’après-midi avant de laisser place à du vent arrière d’une quinzaine de nœuds. Décidément, rien n’est vraiment gratuit, dans cette 9e édition.

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Trophée Jules Verne. Changement d’ambiance pour Gitana aux Canaries +102 mn

Cela glisse bien à bord du Maxi Edmond de Rothschild, après un bel entame tonique au passage du cap Finisterre, où les marins ont dû composer avec un bon flux de plus de 30 nœuds et une mer chaotique, les conditions se calmaient lundi après-midi en débordant l’archipel portugais de Madère. Charles Caudrelier, Franck Cammas et leurs quatre équipiers possèdent ce mardi matin 102 milles d’avance sur le record et dépassent les Canaries.

Comme imaginé sur les modèles, la dorsale anticyclonique poursuit sa route vers l’Est et s’étend progressivement dans le sillage du dernier-né des Gitana. En contact permanent avec leur routeur à terre, Marcel van Triest, les hommes du Maxi Edmond de Rothschild exploitent depuis hier fin de journée la moindre variation de vent pour gagner vers le Sud au plus vite tout en cherchant à conserver une trajectoire assez Ouest pour la suite de leur descente vers l’hémisphère Sud. En effet, la tentation serait grande de privilégier uniquement la glisse et la vitesse pure mais sur cette partie du parcours, le positionnement est d’une importance capitale puisqu’il conditionne déjà le point de franchissement du Pot-au-Noir et surtout, à plus court terme, l’angle avec lequel l’équipage du Gitana Team pourra attaquer les alizés de nord-est.

Pour cette troisième journée de record, le programme va se concentrer sur la négociation du dévent des Canaries, qui tout comme pour Madère hier est un sujet tant il s’étend vers le Sud, et la gestion de la trajectoire pour le prochain « check-point », celui des îles du Cap Vert au large de la Mauritanie.

Message de la nuit de Yann Riou
« Hier, nous sommes passés assez près de Porto Santo mais au moment du contournement de Madère la visibilité était moins bonne car l’île était totalement perdue dans les nuages avec pas mal de développement orageux. J’ai quand même réussi à faire mon premier vol de drone que je tâcherai de traiter et de vous envoyer dans la matinée. Ces dernières heures, le vent a faibli tandis que nous nous approchons des Canaries. C’est un sentiment paradoxal car après un début de record rapide et assez tonique, ce calme provisoire n’est pas désagréable surtout pour les quarts de repos. Mais globalement nous préférons quand ça va plus vite et que le bateau siffle, nous sommes là pour cela ! »

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Vendée Globe. Charlie Dalin à nouveau leader, c’est dur pour Yannick Bestaven

Le Vendee Globe est une course à la voile en solo autour du monde, sans escale et sans assistance. La photo illustre Apivia, skipper Charlie Dalin (FRA), 2ème ce jour. Le personnel navigant et les médias de la Royal Air Force basée à Mount Pleasant Airfield, îles Malouines, sont allés à la rencontre du bateau pour un exercice de capacité, le 4 Janvier 2021. (Photo par Cpl Phil Dye/BFSAI Photographer)

Charlie Dalin a repris les rennes de la course avec son décalage plus à l’est. A bord de Maitre CoQ, les derniers jours ont été difficiles pour faire avancer le bateau. C’est dur pour Yannick Bestaven qui se bat avec des conditions très variables et qui a vu tout le monde revenir. “Il faut avoir le moral avec en plus 36 degrés sur le pont ! Il ne faut pas baisser les bras, c’est devant que cela se passe.

Classement de 22h – Lundi 11 janvier

  1. Charlie Dalin Apivia
  2. Yannick Bestaven Maitre CoQ +20,4 mn
  3. Thomas Ruyant, LinkedOut +53,8 mn
  4. Damien Séguin Group Apicil +62.6 mn
  5. Louis Burton Bureau vallée II +97,4
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Vendée Globe. Regroupement général à Rio, un scénario carnavalesque !

Charlie Dalin s’entraine à bord d’ Apivia, le 29 Aout 2020, au large de Groix.

Ce Vendée Globe nous invite encore à un nouveau rebondissement avec un regroupement général à Rio où 10 bateaux au moins se sont invités à une fête improvisée.

On l’espérait et c’est arrivé. Tous les bateaux de tête se retrouvent ensemble à la hauteur de Rio devant un front froid qui a bloqué Yannick Bestaven et qui a vu revenir tous ses poursuivants après avoir eu plus de 400 milles d’avance.« Je pense que pour Yannick, qui nous voit revenir sur lui alors qu’il avait beaucoup d’avance, ça doit être dur. Pour nous c’est plus réjouissant. J’ai perdu beaucoup de temps à cause de petits soucis, mais je vais pouvoir recoller. Tout le Vendée Globe a été comme ça, la course est loin d’être finie. » confiait ce matin à la vacation Thomas Ruyant, revenu à 79 milles de Maitre Coq et Charlie Dalin à 12 milles.

Le skipper de LinkedOut après trois jours de navigation à l’aveugle, sans données précises de vent, a pu grimper en haut du mât (pour la 5eme fois depuis le départ de la course) pour réparer son aérien. Le Nordiste est d’attaque ! Louis Burton (Bureau Vallée 2) est dans le même état, combatif et exalté par sa résurrection dans le haut du classement : « Je regarde les positions des autres, à chercher à savoir comment m’en rapprocher. Je n’ai jamais connu ce plaisir. Je compte les milles qui me séparent de Thomas (Ruyant) et de Damien (Seguin), j’ausculte leur trajectoire… C’est exceptionnel. » exultait le Malouin tout à l’heure à l’autre bout du fil. Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) dispose certes d’une bonification de 10h15 et conserve un tapis de sol de 39 milles, mais derrière lui, la meute a soif et grand faim. C’est un nouveau départ avec Maitre CoQ, Apivia, LinkedOut, Groupe Apicil, Bureau Vallée 2, SeaExplorer, Omia Water Family, Yes We Cam, Prysmian Group et V&B Mayenne qui pourraient se retrouver en moins de 100 milles d’ici demain matin à 5000 milles de l’arrivée. Du jamais vu.

Affaire sensible
Dans cette configuration de course où un gros regroupement des dix premiers est envisagé, le bluff s’installe. Les skippers n’osent en dire trop sur l’état des voiles, le potentiel général des bateaux. On sait bien sûr qu’Apivia et LinkedOut sont handicapés par leurs foils bâbords, que les soucis de ‘hook’ (crochet de tenue de voiles d’avant en haut du mât) ont été légion depuis le départ des Sables d’Olonne, que des voiles ont été réparées. Mais qu’en est-il réellement de l’état des bateaux et des solitaires après deux mois de mer ? En vacation, le « Je suis à 100% » revient souvent. Une manière de ne pas donner trop confiance aux camarades de jeu. On ne nous dit pas tout !

Sortis des flammes de l’enfer…
Arnaud Boissières (La Mie Câline-Artisans Artipôle) a doublé son quatrième cap Horn à 12h35 heure française dans un soulagement et une émotion palpables sur la visio en direct de la mer lors du Vendée Live. Le fils adoptif de la ville des Sables d’Olonne avait la mine creusée de fatigue de la rudesse de l’océan Pacifique. 1h30 après, un autre barbu doublait le caillou mythique : Alan Roura sur La Fabrique mettait lui aussi le clignotant à gauche, cap vers la maison.

Idem pour Jérémie Beyou sur Charal aux alentours de 17h, puis de la Britannique Pip Hare (Medallia) cette nuit . Un cap Horn libérateur d’angoisses et d’usure. Stéphane Le Diraison (Time for Oceans) à 450 milles de la porte de l’Atlantique Sud rayonne, le visage rajeuni de dix ans en moins de 24h, chantant sur Lily Allen dans une vidéo envoyée du bord : « Je suis enfin sorti de la dépression, j’ai l’impression de sortir des flammes de l’enfer ». Les jours se suivent, mais ne se ressemblent par sur la grande boucle planétaire en solitaire…

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Vendée Globe. Benjamin Dutreux : “C’est assez incroyable cette régate au contact !”

Photo envoyée depuis le bateau OMIA - Water Family pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 15 Novembre 2020. (Photo prise par la skipper Benjamin Dutreux

Benjamin Dutreux, 7e au classement général à 5000 milles de l’arrivée aux Sables se régale. Lui qui avait peur de passer son Vendée Globe loin des autres bateaux sans compétition s’éclate. Il donne également son point de vue sur les foilers.

“ C’est assez incroyable d’être encore tous au contact. Après, je ne sais pas trop ce qu’il va se passer, j’essaye de jouer ma course et de saisir les opportunités s’il y en a. Je vais continuer à faire une belle route et une belle trajectoire. J’ai les idées assez claires, après, ça va être des vents d’alizés, tout droit. On voit bien la capacité des foilers à accélérer dès que les conditions sont bonnes donc je ne me fais pas trop d’illusions sur la suite, mais ça m’éclate de faire des petits coups comme ça et de jouer comme je peux.

Les bateaux à foils vont avoir la même chose à traverser que nous. On va tous arriver là-dedans en se disant qu’il faut faire du Nord pour sortir et chacun fera comme il pourra, foils ou non. La différence avec les bateaux à foils se fera plutôt après.

Dans le grand Sud, ce qui nous permettait de rester avec les foilers, c’était surtout l’état de la mer. Il y avait souvent beaucoup de mer et donc eux ne pouvaient pas accélérer ce qui nous permettait, en attaquant un petit peu, de rester dans le coup. Ils accélèrent vraiment bien dès que la mer s’aplatit et que les conditions sont un petit peu serrées au vent. On ne sait pas de quoi demain sera fait, mais en théorie ils devraient aller plus vite dès qu’on sera dans les alizés. 

Aujourd’hui, mes ambitions sont toujours les mêmes qu’au début. C’est déjà de finir la course, de continuer à faire une belle trajectoire et de me donner à fond. C’est ce qui me motive depuis le début et ce petit groupe reste ma motivation. J’adore ce côté classement, être à fond, ne rien lâcher sur la vitesse, et ce groupe est super motivant. Mon objectif est de rester accroché à eux et de tout donner.

Le bateau et le skipper vont bien. J’ai eu un coup de mou après le passage de la dépression, j’étais bien fatigué. Là, depuis hier on a des conditions royales, donc je peux me reposer, profiter, faire sécher les affaires, me laver correctement. On profite plus, c’est bon pour le moral et donc aussi pour la performance. Le bateau va bien aussi, mis à part que je ne peux pas utiliser le J2 au-dessus de 15 nœuds pour essayer de le préserver au maximum. J’ai un petit trou dans certaines conditions de vent, mais le bateau est à quasiment 100% aussi. ” 

A lire également le point de vue de Kevin Escoffier sur le futur de l’IMOCA : https://www.courseaularge.com/vendee-globe-pour-kevin-escoffier-les-foilers-sont-lavenir-de-limoca.html

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Vendée Globe. Boissière, Roura et Beyou au cap Horn

Photo envoyée depuis le bateau Charal pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 11 Janvier 2021. (Photo prise par le skipper Jeremie Beyou) Cap Horn

Ils sont trois de plus à avoir passé le cap Horn. Arnaud Boissières, Alan Roura et Jérémie Beyou. Une délivrance pour les skippers qui n’ont pas eu un Pacifique tranquille et encaissent encore de beaux grains.

Lundi 11 janvier

15 – La Mie Câline – Artisans Artipôle (Arnaud Boissières) à 11h35 TU après 63j 22h 15min de course
8j 21h 52min derrière le leader ; 4j 05h 50min après Pure – Best Western Hotels and Resorts

16 – La Fabrique (Alan Roura) à 13h01 TU après 63j 23h 41min de course
8j 23h 18min derrière le leader ; 1h 25min après La Mie Câline – Artisans Artipôle 

17 – Charal (Jérémie Beyou) à 15h34 TU après 64J 02h 14min de course
9j 01h 52min derrière le leader ; 2h 33min après La Fabrique

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Vendée Globe. Thomas Ruyant a réparé son aérien

Thomas Ruyant, LinkedOut, s'entraine pour le Vendee Globe au large de Groix, France, le 5 Juin 2020. (Photo Pierre Bouras / TR Racing)

Thomas Ruyant a enfin pu monter au mât de son bateau LinkedOut afin d’effectuer les réparations sur son aérien qui sont enfin résolus.

” Hier, j’ai profité de la petit molle pour régler mes soucis d’aériens qui sont enfin résolus, ou du moins en partie. Ça fait du bien car ça faisait 3-4 jours que j’étais un petit peu à l’aveugle, et qu’est-ce que c’est dur de naviguer sans informations de vent ! On navigue beaucoup avec les chiffres sur ces bateaux-là donc quand on ne navigue plus qu’avec un cap et une vitesse, c’est très compliqué. J’attendais le bon créneau pour monter en tête de mât et faire la réparation. Je n’y croyais pas trop, mais ça marche, j’ai une girouette qui fonctionne à nouveau. J’ai pu faire une bonne nuit, ça faisait longtemps que je n’avais pas pu dormir correctement.

C’était une prise qui s’était arrachée. J’ai dû prendre mon temps et passer une heure là-haut pour tout réparer. Avant hier, il fallait être dessus tout le temps, la main sur la télécommande, les yeux sur les chiffres, à essayer tant bien que mal de faire avancer le bateau, mais on s’arrête toujours à un moment donné pour manger et dormir. Ça fait beaucoup de bien de retrouver tout ça. C’est un petit peu mon Vendée Globe de la résilience.

Il peut y avoir un petit regroupement qui s’opère, il y a un front froid qui nous barre la route avant de retrouver l’alizé de Nord-Est dans un premier temps, puis de Sud-Est en approche du pot-au-noir. Il y a cette dernière transition avant de retrouver du vent stable donc je suis content d’avoir retrouvé mon aérien pour cette dernière opération météo. C’est très dur de voir à quel endroit couper le front. Il va falloir être vigilant, on voit que ça a ralenti pour Yannick (Bestaven), ça commence pour Charlie (Dalin) et ça ralentira pour moi aussi. J’espère que je pourrai récupérer un paquet de milles, mais ça va revenir par derrière aussi. C’est assez fou à ce moment-là du Vendée Globe et j’ai l’impression que ça a été comme ça sur toute la course. C’était impossible de prendre le large, ça revient toujours par derrière. On peut avoir n’importe quel bateau, ça se regroupe à chaque fois et ça va être encore le cas dans les heures qui viennent avant un long bord en tribord amures jusqu’aux Canaries. Avant de retrouver les situations hivernales qui peuvent encore apporter quelques options pour finir le match. Il y aura de nouveau un petit peu de jeu je pense.

Je pense que pour Yannick, qui nous voit revenir sur lui alors qu’il avait beaucoup d’avance, ça doit être dur. Pour nous c’est plus réjouissant. J’ai perdu beaucoup de temps à cause de petits soucis, mais je vais pouvoir recoller. Tout le Vendée Globe a été comme ça, la course est loin d’être finie. On ne va rien lâcher et il y aura des opportunités jusqu’au bout ! J’espère que je vais pouvoir garder cette place sur le podium, avec tous les problèmes que j’ai eu, j’en serais vraiment ravi ! “

Thomas Ruyant / LinkedOut

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Vendée Globe. Pour Kevin Escoffier, les foilers sont l’avenir de l’IMOCA

Photo envoyée depuis le bateau PRB pendant le Vendee Globe, course autour du monde à la voile, le 14 Novembre 2020. (Photo prise par le skipper Kevin Escoffier)

Alors que la tête de flotte se regroupe entre foilers et non foilers, la classe IMOCA communique avec Kevin Escoffier sur le futur de IMOCA pour le Vendée Globe 2024.

A 40 ans, le vainqueur de la Volvo Ocean Race 2017-18 et ancien détenteur du Tro-phée Jules Verne avec Banque Populaire, est aussi ingénieur et un constructeur de bateaux accompli. Il estime que les foils sont toujours la voie à suivre pour une campagne gagnante sur le Championnat IMOCA et le Vendée Globe.

Il s’est confié à la Classe IMOCA : « Je pense qu’il faut rester prudent. Lorsque l’on regarde la course, il faut bien voir qui sont les trois leaders. La raison pour la-quelle nous sommes un peu déçus par les performances des foilers est que nous n’avons pas vu les pointes à 30 nœuds que nous attendions. »

« Mais ce sont toujours les foilers en tête, » poursuit-il. « Quand vous regardez l’Atlantique Nord (à l’aller), ils ont eu moins de vent que les bateaux à dérives. Et même les foilers qui rencontrent des problèmes – comme Thomas Ruyant (LinkedOut) qui n’a qu’un foil à 100% et Charlie Dalin qui a aussi des problèmes de foil (APIVIA) -, ils sont devant. »

Le skipper de PRB admet qu’il y a encore du chemin à parcourir pour rendre les foils – ou la structure du bateau qui les abrite – plus aptes à résister aux collisions, de sorte que les impacts ponctuels n’aient pas de conséquences majeures sur les perfor-mances du bateau. C’est un point sur lequel il a notamment travaillé sur son ancien bateau.

« J’ai toujours pensé à cela, même avec PRB, » explique-t-il. « Quand j’ai changé le palier inférieur du foil, j’ai mis un amortisseur et une pièce en titane afin que le foil ne casse pas la coque si je heurte quelque chose. J’ai beaucoup travaillé sur les multicoques avant les monocoques. Et sur les multicoques, nous avons ce genre de problème depuis un certain temps, aux mêmes vitesses ou à des vi-tesses supérieures. Nous travaillons donc sur les conséquences de la casse d’un foil et sur la protection de la structure du bateau. »

Quand Kevin se penche sur cette édition – une course dans laquelle il se battait en troisième position au moment de son avarie – il réfléchit déjà aux choix de conception qu’il pourrait faire sur un nouveau bateau pour 2024. Il est probable que ce soit dans le cadre d’une nouvelle campagne avec PRB, dont le skipper dit qu’il espère que la société vendéenne et lui présenteront ce qu’il appelle « un budget efficace par rapport aux performances ». « J’ai reçu un soutien incroyable de tous les salariés de PRB et la suite est plébiscitée par bon nombre d’entre eux. PRB est un grand sponsor et une grande entreprise » affirme Kevin. « Je suis très fier de cela et je suis sou-tenu par des gens formidables, comme Jean-Jacques. J’ai beaucoup de chance de travailler avec des personnes comme lui ». La société espère attirer un co-partenaire avec qui partager l’aventure. Un architecte naval doit encore être choisi.

« J’imagine déjà ce que nous devrions faire comme bateau. Je pense aux voiles, aux manœuvres et à la façon d’imaginer l’intérieur. J’ai toujours été passionné par les bateaux ainsi que par la voile et le design – c’est ma vie. Alors oui, je suis de retour à terre mais je ne suis pas en vacances ; je travaille sur mon projet et j’imagine ce que je vais faire avec le bateau et le grand objectif est le prochain Vendée Globe, c’est sûr. »

Nous avons interrogé le skipper sur sa mésaventure dans les mers du Sud – une terri-fiante rupture du bateau qui lui a laissé seulement quelques minutes pour rejoindre son radeau de survie, sans même pouvoir récupérer son “grab-bag” (sac de sécurité). Il a ensuite passé 11 heures dans son radeau en attendant d’être récupéré par Jean Le Cam.

Le Malouin, toujours joyeux et plein d’énergie, raconte s’être attardé un peu sur ce sauvetage, mais qu’il n’a subi aucun effet négatif et que son engagement dans la voile et la course en solitaire reste aussi fort.

« J’aime toujours naviguer, » explique-t-il. « Je veux juste retrouver la compéti-tion. Je ne me réveille pas en sursaut la nuit et je ne rêve pas que je casse le ba-teau. Et même quand je naviguais avec Jean (avant qu’il ne soit transféré sur une frégate de la marine française près des îles Crozet), je me sentais bien à bord. J’étais heureux dans 30 nœuds de vent et j’aime être sur l’eau. Il n’y a certaine-ment aucun traumatisme dû à ce que j’ai vécu – ma tête n’est pas construite comme cela. »

Kevin admet, néanmoins, qu’il y a eu des moments où il était difficile pour lui de ne plus être en course, de ne plus se battre avec les autres, de ne pas passer pour la première fois le Cap Horn en solitaire ou de ne pas régater là maintenant avec les leaders dans la remontée de l’Atlantique.

« Plus le temps passe depuis l’accident et moins ces pensées sont fréquentes, » confie-t-il. « Je regarde le classement en pensant que je pourrais peut-être y être, mais il ne sert à rien de trop y penser. Je sais que je ne suis définitivement plus en course et il est inutile d’essayer d’imaginer où je serais, car l’histoire est maintenant différente. »

Faisant ensuite le point sur les développements récents de la course, il confirme que la concurrence est serrée dans la “deuxième division” des bateaux à dérives droites et que cela lui rappelle finalement plus la Volvo Ocean Race que le Vendée Globe. « Nous assistons à une grande course avec une deuxième ligue, composée de ba-teaux bien préparés qui naviguent vite et bien. Habituellement, avec le Vendée Globe, après le sud, vous avez deux bateaux devant et la course est pratique-ment terminée. Cette fois-ci, cela ressemble plus au classement d’une course côtière et c’est incroyable d’avoir des concurrents aussi proches les uns des autres. »

Kevin estime que Yannick Bestaven est celui qui a le mieux tiré parti de la météo et il ne pense pas forcément que le skipper de Maître-CoQ IV sera rattrapé par ces deux poursuivants, APIVIA et LinkedOut. « C’est sûr que ça va revenir par derrière pen-dant un temps mais Yannick sera aussi le premier à sortir des vents faibles… »

Cela dit, il souligne également que tout peut encore arriver d’ici l’arrivée et que le fait que Charlie Dalin soit capable ou non de naviguer sur ces deux foils pourrait être dé-terminant. « Ce n’est certainement pas fini, le leader est aussi celui qui aborde le premier l’anticyclone des Açores dans l’Atlantique Nord et vous pouvez avoir un grand détour à faire, ce qui peut ouvrir aussi des opportunités aux autres, » ajoute-t-il. « Nous savons aussi que dans l’Atlantique Nord, on peut gagner beau-coup de milles rapidement, mais on peut aussi en perdre beaucoup plus rapide-ment, surtout avec les bateaux les plus rapides. »

Kevin s’est dit surpris que Charlie Dalin ait choisi de passer à l’intérieur de l’Ile des États, après le Cap Horn, alors qu’une route plus à l’est, en suivant Yannick Bestaven, aurait pu être plus rapide. Il a de nouveau rendu hommage au leader : « Yannick a bien navigué. Il n’a pas eu d’autre choix (avec son routage) et il a aussi été assez rapide. »

Invité à noter d’autres performances remarquables, Kevin met en avant Jean Le Cam qui, à 61 ans, continue de faire une course phénoménale sur un très “vieux” bateau. « C’est tout simplement incroyable ce qu’il fait, » lance le skipper de PRB. Il cite aus-si Benjamin Dutreux « qui fait une grande course » à bord de OMIA-Water Family et Damien Seguin, sur Groupe APICIL, qui, selon lui, a maintenant de très bonnes chances de monter sur le podium avec un non-foiler.

Kevin fait aussi remarquer que ce n’est pas seulement la façon dont ces trois hommes naviguent – mais le travail de préparation qui est tout aussi important, affirme-t-il. « Ce qui est génial, c’est que ces gars ont travaillé très dur – Benjamin Dutreux a trou-vé de l’argent très tard et Damien Seguin a beaucoup œuvré aussi l’année der-nière pour avoir un bateau rapide sur ce Vendée Globe, chapeau ! »

« Jean a aussi travaillé dur sur son bateau pour gagner du poids et changer le lest et tout le reste », ajoute-t-il. « Je suis impressionné par leur façon de mener leur bateau mais nous savons qu’en IMOCA, il ne s’agit pas seulement de navi-guer, il s’agit du projet et de la façon de faire un bon projet – ces gars ont réalisé un excellent parcours, non seulement en mer mais aussi à terre ».

Ed Gorman / IMOCA

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