Branle bas sur le pont…
L’équipage de Orange II est actuellement réuni à la base de Lorient pour les derniers préparatifs. Un nouveau point météo sera réalisé ce soir à 20h30 heure française. Bruno confirmera un appareillage lundi dans la matinée. Orange II rejoindrait alors le Nord de l’île d’Ouessant pour se mettre en configuration de course et se préparer à couper la ligne officielle de départ du Trophée Jules Verne lundi soir ou mardi matin.
Orange II passe au vert…
L’avance de Castorama continue de chuter
Ellen tente de mener Castorama le plus vite possible vers le nord mais le chronomètre tourne et l’avance sur le record tombe ce matin à 1 jour et 7 heures (1 jour et 3 heures à 13H30 GMT). Les données reçues cette nuit montrent que le trimaran a avancé à une vitesse moyenne de 10 nœuds sur un cap nord-est dans un vent relativement stable entre 10 et 15 nœuds. Mais ce matin, le flux de nord a commencé à faiblir à l’approche de l’axe de la dorsale anticyclonique. Aujourd’hui, le vent devrait tomber entre 8 et 13 nœuds et à partir de 18h00 GMT ce soir, Ellen pourrait rencontrer moins de 5 nœuds pendant environ 24 heures. L’objectif est de traverser la dorsale le plus rapidement possible, mais celle ci est poussée vers le nord par un front situé dans son sud-ouest. A tout juste 135 milles de la position actuelle de Castorama, se trouve la petite île de Trinidad (seulement 3 milles de long), que Commanders Weather prévoit de doubler par l’est demain, avant de virer tribord amures pour suivre un cap nord-ouest suite à la bascule de vent au nord-est. Et comme si ces conditions n’étaient pas suffisantes pour empêcher de dormir, Ellen traverse actuellement un des rails de cargos transatlantiques. La nuit dernière, elle en a même croisé un de très près.
Direction le Cap Vert
A 10 nœuds de moyenne, Vincent Riou (PRB), Jean Le Cam (Bonduelle) et Mike Golding (Ecover) continuent leur laborieuse progression face à l’alizé de nord-nord-est. Impossible de faire la route directe, alors c’est très au large qu’ils passeront, la nuit prochaine pour le leader, les îles du Cap Vert. Cette navigation offre peu de choix stratégique même si l’on remarque que Jean Le Cam, au fil des heures, se recale devant l’étrave de son adversaire direct Mike Golding. Il abandonne ainsi sa position à l’Est, position qui lui a pour l’instant joué que des mauvais tours. Au classement, l’écart entre eux est resté incroyablement le même : 31 milles, soit celui enregistré hier soir. Cette remontée au près, après un passage toujours éreintant du Pot-au-Noir, doit cependant permettre aux trois skippers de se reposer et d’emmagasiner de nouvelles forces en vue des dix derniers jours de compétition.
Castorama sous la barre des deux jours
Deux ascensions on été nécessaire pour réparer la rail de grand voile endommagé hier par le chariot de têtière : “j’ai l’impression d’avoir été battue… Je suis toute raide et je me déplace avec l’élégance et la vitesse d’un robot rouillé !”” Il va falloir du temps à Ellen pour se remettre des efforts physiques de deux ascensions successives en haut du mât de 30 mètres. Mais le soulagement qui a succédé à cette forte poussée d’adrénaline était agréable à entendre : “”ça y est ! C’est fait ! J’ai terminé la réparation. Tout est terminé ! Les dégâts au niveau du premier ris n’étaient pas très importants, pas comme au 2e ris… Je me suis coupée le pouce quand j’étais là haut et je me suis mise à rire toute seule quand j’ai vu le sang couler parce que j’ai pensé au docteur qui m’aurait dit de bien le tenir en l’air… A 25 mètres de haut, je ne pouvais pas faire mieux ! J’ai du mal à croire tout ce que je viens de traverser depuis 2 semaines. Je suis épuisée !”” Pendant son ascension, elle a été violemment projetée contre la voile et le gréement : “”c’était dur, vraiment très dur. Je ne pouvais rien faire de plus pour m’accrocher””. Ellen est montée une première fois à 16h00 GMT jusqu’au deuxième point de ris à 69 pieds (21 mètres) et a découvert une avarie assez importante sur le rail de grand voile. La grand voile est reliée au mât via une série de chariots qui coulissent de haut en bas le long d’un rail fixé sur le mât. Le dernier de ces chariots, qu’on appelle le chariot de têtière de grand voile, est celui qui supporte le plus de charges. Ellen est parvenue à limer le rail pour que les chariots puissent glisser à nouveau. Si cela avait été nécessaire, elle aurait pu remplacer une partie du rail, mais cela aurait pris beaucoup plus de temps et d’efforts. A ce stade, elle ne pouvait pas monter jusqu’au premier point de ris (plus haut) sans hisser la voile. Elle a donc du redescendre pour effectuer la manœuvre puis remonter à 82 pieds (25 mètres) vers 19h00 GMT. Une heure plus tard, Ellen était redescendue sur le pont, épuisée mais heureuse de pouvoir relancer sa tentative de record.”
Oracle construira ses ACC à Seattle
« Avec sa tradition de l’industrie aérospatiale et maritime et les ressources dont elle dispose, la région de Seattle est le lieu idéal pour la fabrication de nombreux composants des yachts de haute technologie,» déclarait Chris Dickson, le PDG de BMW ORACLE Racing. « Lors de la campagne de 2003, nous avons été très satisfaits des pièces conçues à Seattle, et nous espérons qu’il en sera de même cette fois. »
Du fait du caractère particulièrement compétitif de l’America’s Cup, les plans de construction des bateaux restent pour le moment en grande partie confidentiels. L’équipe a cependant confirmé que le moule de coque de 24 mètres de long sera réalisé par Janicki Industries à Sedro-Woolley. C’est non loin de là, à Anacortes, que seront manufacturées les coques, en matériaux composites. L’équipe devra pour cela louer un hall de fabrication de 2000 mètres carrés.
Vincent Riou accentue son avance …
Ce Pot-au-Noir aura fait mal à Jean Le Cam (Bonduelle), toujours calé plus à l’est que ses deux compères de tête de course. Et il suffit de suivre les classements pour comprendre que l’addition a été salée pour le skipper du monocoque jaune qui voit filer un Vincent Riou (PRB) impérial et revenir un Mike Golding (Ecover) accrocheur. En clair, Vincent est à 164,5 milles devant Bonduelle, Mike est à 45 milles derrière… Et le plus terrible est lorsque que l’on regarde l’écart entre Vincent et Mike qui n’a pas bougé depuis plusieurs jours, le finistérien tenant toujours à 200 milles l’anglais. La conclusion est sans ambiguïté : la position plus est dans cette Zone de Convergence Intertropicale aura puni Jean qui a fait face à un Pot-au-Noir indéniablement plus capricieux !Et à la vue du classement de 5 heures, Vincent devrait prendre un peu plus la poudre d’escampette… Les chiffres sont là : 195 milles parcourus sur 24 heures pour Vincent, 173 milles pour Mike et… 135 milles pour Jean. La douche froide continue ce matin avec un Vincent qui accroche 11 nœuds de vitesse instantanée, là où Jean et Mike naviguent entre 8 et 8,5 nœuds. 3 nœuds de vitesse en plus pour PRB sur une demi-heure, 4 nœuds sur 4 heures, Vincent tel un métronome se construit et entretient, mille après mille, un tapis d’avance de 200 milles sur ses plus proches poursuivants. Impressionnant !
Premier tour du monde pour Karine Fauconnier
Karine a le goût du défi. Au plan de carrière bien tracé, elle a souvent préféré suivre les opportunités de la vie. Sans sponsor depuis fin 2004, elle cherche un nouveau partenaire pour revenir au plus vite sur le circuit des multicoques 60’. Cependant, la navigatrice a envie de se diversifier et imaginait déjà depuis plusieurs mois participer à l’une de ces grandes circumnavigations hivernales.
« Cela me permet de tourner la page après les quatre années passées à la barre du trimaran Sergio Tacchini. La voile est un sport dont on ne se lasse pas. Il existe tellement de supports, de manières de naviguer et de courses différentes qu’il y a toujours quelque chose à apprendre. Je vais découvrir un bateau, une équipe, un parcours. C’est un challenge excitant » explique celle qui avait invité Brian Thompson en tant qu’équipier à bord de son trimaran. Les rôles s’inversent aujourd’hui, une étape importante dans le parcours de la navigatrice. « Je n’ai pas d’ego mal placé. Je suis devenue skipper car il est plus difficile pour une femme d’être embarquée en tant qu’équipière. C’est une récompense pour moi aujourd’hui. J’ai toujours envie de mener mes projets mais aussi de participer à ceux des autres pour m’enrichir de nouvelles expériences. »
Richard Wilson, l’aventure récompensée
Richard – ou Rich, comme on l’appelle plus souvent – n’a pas tout a fait perdu sa vocation pédagogique lorsqu’il a déserté ses salles de classe pour les pontons. « La mer vous fait atteindre de nouvelles limites, tant physiquement que mentalement, et c’est un support d’enseignement idéal », explique-t-il. « Vous accrochez les enfants par le biais de l’aventure, de l’exaltation qu’elle procure, et ensuite vous pouvez aborder les maths, la géographie, et leur apprendre la persévérance… Le fait d’avoir pu poursuivre un programme éducatif alors que j’étais en mer m’a énormément apporté ». Durant chacun de ses trois voyages – records, Rich avait en effet développé un programme interactif à l’adresse des écoliers de son pays.
Avarie sur castorama
Techniquement, la grand voile est reliée au mât via une série de chariots qui coulissent de haut en bas le long d´un rail fixé sur le mât. Le dernier de ces chariots, qu´on appelle le chariot de têtière de grand voile, est celui qui supporte le plus de charge. C´est cette pièce qui s´est détachée du rail, endommageant ce dernier.
Ceci constaté, Ellen a affalé complètement la grand voile puis commencé la réparation du chariot. Affaire rondement menée puisqu’à 12hGMT, ce midi, les crayons ( roulements en forme de crayons) du chariot de têtière qui relient celui-ci au rail de grand voile étaient réparés. Ellen a donc pu renvoyer la grand voile juste un peu avant le 2ème ris.
Pour autant, les travaux sont loin d’être terminés puisqu’ Ellen doit maintenant s’attaquer au plus fastidieux : vérifier l’étendu des dégâts et effectuer la réparation du rail de grand voile… Actuellement, tout est prêt à bord du trimaran pour que son skipper se hisse le long du mât, espar haut de 30,6 mètres. Ellen qui navigue au près dans des vagues de 5 à 6 mètres, va positionner Castorama au portant pour effectuer sa montée avec le minimum de sécurité et de confort. La navigatrice attend le moment le plus opportun pour effectuer cette manœuvre. Quelques heures de patience vont être nécessaires !
Vincent Riou a 3 000 milles de l´arrivée
Rien ne vaut la voix des marins pour nous le confirmer mais il semblerait bien que Vincent Riou (PRB) soit sorti des affres de ce Pot-au-Noir, qui n’aura été que de courte durée. Grains ? Douches d’eau enfin douce ? Rotations de vents subites et violentes ? Il se pourrait bien que le Pot-au-Noir se soit limité à une rotation des vents du sud-est, à l’est puis progressivement au nord-est. Un nord-est qui devrait bien sûr au fil des heures prendre de plus en plus de coffre… Crédité de 5 nœuds de vitesse moyenne sur 4 heures hier au classement de 20 heures, Vincent affiche ce matin 9,4 nœuds. Ainsi, « Vincent le Terrible » comme l’appelle Jean Le Cam (Bonduelle) compte ce matin 107,3 milles d’avance sur le monocoque jaune et 190,3 milles sur Mike Golding (Ecover). Pas vraiment d’hémorragie pour le leader qui maintenant, à son tour, va reprendre la poudre d’escampette. Car, de leurs côtés, c’est bien à leur tour que de passer entre les mains de ce « no man’s land » météorologique. En effet, Jean est crédité à son tour d’un « petit » 6 nœuds de vitesse moyenne sur une demi-heure, Mike continuant de cravacher à moins de 100 milles derrière à 10 nœuds. Va-t-il s’arrêter, lui qui est décalé sous le vent de Jean de 80 milles ? A suivre… Toujours est-il que l’Anglais est passé côté nord de l’hémisphère cette nuit à 22h30 (heure française). Son temps de course, entre les Sables d’Olonne et l’équateur (retour) est de 73 jours, 9 jours et 28 minutes. Vincent Riou (PRB), solide leader de ce Vendée Globe, est ce matin à 682 milles dans le sud-ouest des Iles du Cap-Vert.Pot au noir