mercredi 10 septembre 2025
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Simrad/B&G et Gitana 11.

Gitana 11
Gitana 11

"Nous sommes fiers d’avoir équipé Gitana XI, avec une centrale et un pilote Hercule 2000 de la gamme BG", se félicite l’équipe Simrad/B&G.
"Arrivé ce matin à 6H21 en grand vainqueur de cette huitième édition, Lionel Lemonchois a pulvérisé le record de la traversée de l’Atlantique en sept jours, dix sept heures, dix neuf minutes. Avec une moyenne de 9,11 noeuds, Lionel déclare se déclare très satisfait de son équipement électronique, avec « des surfs à 30 noeuds sous pilote …».
Nous adressons toutes nos félicitations à Lionel et bonne chance pour ses projets futurs.

Sauf changement de dernière minute, il y a de fortes chances que les trois premiers sur la ligne d’arrivée soient équipés de B&G. La lutte est encore serrée pour les monos que nous suivons de près."

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Bidégorry second, premières réactions…

Arrivée de Banque Populaire
DR

Fatigué ?
 « Je suis assez fatigué, j’étais bien jusqu’à hier mais le tour de la Guadeloupe m’a achevé. Et puis j’ai eu une belle frayeur sur la fin, avant le passage de la Tête à l’Anglais avec un gros remorqueur…Ma grosse question avant la course c’était ce petit bonhomme sur ce gros bateau va-t-il tenir le choc ?’ J’étais très inquiet au départ et finalement ça s’est très bien passé. »
 
Qu’est ce qui fait la différence ?
« Au départ, on était tous techniquement capables de gagner, la différence se fait au niveau mental, Lionel l’a bien montré. Après, il n’y a qu’un seul vainqueur… »
 
Heureux ?

« Je suis super heureux ! Dans cette course, je cherchais autre chose qu’un exploit sportif. Toute mon équipe a bien bossé. Dans ce Rhum, j’ai passé un cap psychologique. Et je suis content de faire deuxième derrière Lionel. Lionel, c’est quelqu’un d’à part, j’aime sa personnalité. Il est entier, mais en même temps sait faire partager son expérience. Un grand merci encore à Sébastien Josse et Charles Caudrelier qui m’ont routé. »

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La flotte s’étale…

Golding Ecover Velux 5 Oceans 2006
DR

Bernard Stamm après avoir longuement lutté avec le Pot au Noir, passera l’Equateur en milieu de nuit. Cheminées Poujoulat, bientôt dans l’hémisphère sud est en train de s’extirper de la zone de convergence intertropicale à 10 nœuds de moyenne. Derrière lui, Kojiro Shiraishi, Spirit of Yukoh, et Mike Golding, Ecover, sont toujours dans la zone du Pot au Noir, à la merci de violents grains ou de zone de calme.

« Les rafales sont impossibles à prévoir, le vent est instable en force comme en direction, rapporte Kojiro Shiraishi. Ce matin je pouvais voir deux grains venir vers moi au-dessus de l’horizon. J’ai estimé que la solution était de faire route entre les deux. Mal m’en a pris, je suis resté encalminé pendant six heures… » De quoi « casser » la moyenne du skipper japonais, pointé à 237 milles du leader.
Mike Golding a lui aussi subi les affres du Pot au Noir. « Durant les dernières 36 heures, j’ai dû me faufiler au milieu des grains. Ce matin Ecover est parti au tas. J’ai été tellement surpris par la rapidité de la rafale que je n’ai même pas eu le temps de choquer en grand l’écoute de grand-voile ! »  Mike Golding continue ses rencontres extraordinaires avec le monde animalier. Après un calmar géant la semaine dernière, il vient d’être victime d’un raid de poissons volants. « Pendant la nuit, j’ai été bombardé de poissons volants. Certains ont tapé tellement fort le bateau que j’ai bien cru que quelque chose était cassé ! » Le skipper anglais a tout de même profité de son dimanche pour revenir sur les deux échappés. Mike Golding a repris 90 milles à Bernard Stamm, à 322 milles du leader, et il est revenu à moins de 100 milles de Kojiro Shiraishi.

De son côté, Alex Thomson paye cher son empannage du Cap Vert. Hugo Boss affiche dorénavant 98 milles de retard sur l’Ecover de Golding. Beaucoup plus loin, au Nord, Sir Robin-Knox-Johnston, marche à 10 nœuds de moyenne, cap sur l’Equateur distant de 1 500 milles. Le doyen de la course touche maintenant des vents portants qui l’ont autorisé à essayer son nouveau spi. Une nouvelle voile performante qui a permis à SAGA Insurance de réaliser la meilleure moyenne sur vingt-quatre heures.
Le Kiwi Graham Dalton, A Southern Man – AGD,  est reparti dimanche, en début de matinée, de Funchal (Madère). Son système de barre et ses safrans remis à neuf lui permettent d’appréhender la descente vers l’Equateur, puis ensuite l’hémisphère Sud, avec confiance. 210 milles au Nord de l’archipel de Madère, le Basque Unai Basurko, Pakea, ferme la marche.

Source Velux 5 Oceans

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Une nuit apocalyptique

Carnet de bord
DR

Et Wavre donc…
Le beau « ménage à trois » de cette Route du Rhum version Imoca se transforme au pointage de 16 heures en quatuor. Derrière Roland Jourdain, solide leader avec ses 150 milles d’avance sur le duo Le Cam-Dick, s’incruste un Dominique Wavre parfaitement calé sur la route directe et qui affiche depuis cette nuit des vitesses comparables à celles qui ont hier permis au Sill&Véolia de Roland Jourdain de s’envoler en tête de la flotte. Alors que Bilou commence à mettre un peu plus d’ouest dans sa route, va t’on assister au scénario inverse du week-end dernier, avec un retour des « Nordistes » en route directe sur un Roland Jourdain en quête lui aussi de vent fort de secteur Nord ? A 1 300 milles de Pointe à Pitre, la course prend en tous cas un tour des plus excitants, avec une issue plus incertaine que jamais. Jean Le Cam, fidèle à son personnage, ne se risque point en pronostiques. Il a toute la nuit pallié à l’incertitude de ses routages par une grande débauche d’énergie ; « Cela tournait dans tous les sens » raconte t’il, « J’ai empanné, viré je ne sais combien de fois, tantôt dans la pétole, tantôt dans 22-25 noeuds de vent… et tout cela, sous une pluie incessante. Apocalyptique. »
Jean attend avec impatience cette veine de vent régulière venue du Nord. « On devrait toucher la dépression aujourd’hui » annonce-t’il d’un ton réservé, en reconnaissant le joli coup joué par son ami Jourdain. « Mais on va tout faire pour aller le chercher… »

Enorme
Lionel Lemonchois suscite chez tous les marins une admiration sincère et légitime au regard de l’exploit qu’il vient de réaliser. Jean Le Cam tient aussi à lui rendre hommage. L’annonce des chiffres alignés par Gitana 11 arrache un sifflement admiratif au skipper de VM Matériaux. « Ca laisse rêveur » lâche t’il après un long silence. « On connaît les potentiels de ces bateaux. Encore faut-il savoir les exploiter. Les conditions ont été exceptionnelles mais il fallait un marin comme Lionel pour en tirer la quintessence. C’est un exploit rare qu’il a réalisé et je suis heureux pour lui. »

www.jeanlecam.fr

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” Je suis content pour lui…”

Carnet de Bord Brossard
DR

Alors comment ça va ?
Et bien disons que sportivement, c’est frustrant d’être en retrait. Maintenant, je ne vais quand même pas me plaindre, je fais le plus beau métier du monde !
Mon côté aventurier est assouvi, mais il est vrai que j’aurais aimé exprimer un peu plus mon côté sportif. J’étais 2ème aux Açores, cela montre que j’ai quand même un bon niveau, c’est prometteur pour l’avenir. Si je n’avais pas eu ces problèmes de verin, je pense que j’aurais pu faire mieux, mais bon… on ne va pas refaire l’histoire.

Quelles conditions as-tu actuellement ?
Il fait beau et il y a du vent, j’ai 22 nœuds de vent là, tout va bien. De toute façon, on a toujours eu des conditions idéales, entre 15 et 30 nœuds de vent. On a jamais eu de conditions dures. C’était un vrai bonheur cette traversée.

Tu es actuellement 6ème au classement, regrettes-tu ton option au Sud ?
Mon option au Sud est due au fait qu’avec mes problèmes techniques j’étais ralenti, je ne pouvais plus aller à la même vitesse que les autres. Au lieu de suivre le reste de la flotte tout en sachant que je ne pourrais espérer qu’une 5ème ou 6ème place, j’ai préféré tenter un coup au Sud pour espérer un podium.

Tu penses arriver quand ?
Vers minuit à la Tête à l’anglais et vers 6h à Pointe à Pitre (heure locale).

Fais-tu déjà un bilan de cette course ?
C’était très enrichissant, le plateau était relevé ! Il y a eu peu de casse, ce qui permet justement de garder ce plateau relevé, souvent des courses se font par élimination mais pas cette fois-ci.
Le rythme était effréné, c’est une réelle expérience. Et puis, je suis surtout content de la terminer, et de retrouver la Guadeloupe. C’est une région que je connais très bien, j’ai couru pendant pratiquement 10 ans là-bas.
J’ai le sentiment de m’être donné à fond, et pour moi c’est important, surtout pour l’équipe et pour les gens qui m’ont suivi, j’ai d’ailleurs été agréablement surpris de tout ce soutien. Et puis Lionel a 46 ans, je crois, ce qui prouve que j’ai encore quelques années devant moi, le temps de progresser et d’avoir plus d’expérience !

Que penses-tu justement de la victoire de Lionel Lemonchois ?
Je suis content pour lui, c’est quelqu’un qui a un palmarès énorme, il méritait d’être (re)connu auprès du grand public. Jusqu’à présent, on le connaissait plus en tant qu’équipier que skipper.

Retrouvez le Team Ocean sur www.team-ocean.com

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Laurent Bourgnon

Laurent Bourgnon Portrait
DR

« Je tiens à donner un sérieux coup de chapeau à Lionel, mais également à l’ensemble des coureurs. Des éditions du Rhum comme celle-là, on aimerait en avoir plus souvent ! Pas de casse, de la belle régate, du beau sport et une belle partie de stratégie sur l’océan… que demander de plus ?

Lionel a fait son chemin et maintenu la pression tout au long de la course, sa démonstration est superbe, il n’y a pas d’autre mot. Le contraste avec le millésime 2002 est naturellement radical, car même s’il y a cette année quelques petites misères – et mon copain Stève en a fait les frais en tapant un container – a priori tout le monde sera à l’arrivée (entretien réalisé quelques heures avant le chavirage malheureux de Stève Ravussin, ndlr).

Le rythme maintenu par la tête de flotte est impressionnant, il n’y a qu’à regarder le score final et l’amélioration du chrono précédent pour se rendre compte de l’engagement que cela a demandé aux marins… Car même s’il est vrai que la météo a été particulièrement favorable, le métier a parlé, il suffit de voir que les leaders sont ceux qui ont accumulé le plus d’expérience. Il faut être solide, avoir une bonne notion de sa machine, savoir se caler au niveau du sommeil… Sur ce type de course, le plus éprouvant mentalement c’est probablement la peur de casser : cette année, les conditions étaient raisonnables, mais il faut tout de même savoir garder de la vitesse sans faire souffrir son bateau. C’est leur lot à tous, mais à ce jeu, Lionel a clairement été le meilleur.

Malheureusement, il y aura eu des mésaventures quand même : mon ami Charlie Capelle a chaviré, il a été récupéré sain et sauf mais à l’heure actuelle son bateau est à la dérive. Nous tentons d’organiser sa récupération, avec ma vedette offshore, mais les conditions météo vers le cap Finisterre ne sont pas bonnes en ce moment. Il faudra voir comment cela évolue… peut-être y aura-t-il une fenêtre ce week-end ? »

Propos recueillis par Jocelyn Blériot

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Lionel Lemonchois, comme dans un rêve

Lemonchois fumigènes Rhum 2006
DR

Le premier sentiment?
C’est comme dans un rêve. Je suis dans un rêve, je suis dans un rêve… Pendant toute la course, le bateau a été magique. Il a répondu parfaitement à tout ce que je lui demandais, on a formé un tandem formidable. Et je vais finir par croire que je sais faire du bateau!

A peine 255 milles de plus parcourus que la route directe théorique. C’est très peu…
On a eu des conditions exceptionnelles qui permettaient de rester presque en permanence très près de l’orthodromie (la route théorique la plus courte, ndr), des conditions de vent portant qui se prétaient à faire un temps. Mais je n’ai pas pensé au record, juste à la course et à gagner.

Un rythme de folie?
On s’habitue à la vitesse. Quand le bateau naviguait au-dessous de 25 noeuds j’avais l’impression de me traîner… et en même temps Gitana 11 ne m’a jamais stressé. Depuis que je l’ai pris en main pour naviguer sur ce bateau en solitaire, en juin, je me suis senti tout de suite en confiance. Même à 35 noeuds sous pilote automatique, je n’ai eu à aucun moment la sensation que c’était trop ou qu’on se mettait en danger. Honnêtement, je ne me suis fait une petite frayeur qu’une seule fois, dans la bascule derrière le front au début. C’est la seule fois où j’ai tout choqué en grand, mais c’était de ma faute, pas celle du bateau.

Tu dégageais une impression de facilité et de vitesse permanente. C’était bon?
J’ai pris un plaisir incroyable, de la pointe du Grouin à l’arrivée, ce n’était que du bonheur! Et je n’ai jamais eu la sensation de m’épuiser. C’est sûr, je n’ai pas molli, je la voulais celle-là, je la sentais bien. Il fallait tenir la cadence mais j’ai la sensation de ne pas m’être fait extrêmement mal, le film s’est juste déroulé comme dans un rêve. J’étais tout seul sur mon petit bateau, sur mon nuage. Ce qui m’angoissait le plus c’était d’affronter tout ce monde qui me regarde à l’arrivée, mais ça va un peu mieux, vous me faites moins peur maintenant…

A chaque moment stratégique, tu prenais la bonne décision et accélérais encore…
Il y a eu une espèce d’osmose, tout se passait parfaitement bien, je n’ai jamais senti de faiblesse, jamais fait d’erreur de manoeuvres, tout se déroulait parfaitement, c’est incroyable. Je n’avais jamais ressenti ça à ce point-là, sauf peut-être lors du tour du monde sur Orange. Même quand je dormais j’avais l’impression d’être conscient, c’est une sensation assez bizarre. Et mes routeurs Yann Guichard et Sylvain Mondon ont fait un travail formidable, ils étaient la tête et moi les bras. Ensemble, on a réussi à rester toujours sous le vent des autres et au portant, sous le vent, c’est devant.

Envie de dire quelque chose aux détracteurs des multicoques?
Il y en a ici? (rires) Ce sont les bateaux les plus extraordinaires qu’on ait inventé. Et la quasi-totalité de la flotte va arriver dans des temps exceptionnels. Que demander de plus?

Tous tes adversaires, le monde de la voile te rend un hommage appuyé. Tous sont contents que tu gagnes, ça fait quoi?
C’est fort, ça c’est fort… (grosse, grosse émotion, il contient difficilement un sanglot). C’est vraiment fort. Pardon, je suis un peu ému… Je les en remercie.

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Stamm et les affres du “Pot”

Stamm Velux 5 Oceans
DR

Bernard Stamm est toujours largement en tête de la Velux 5 Oceans, à environ 300 milles de l’Equateur. Pour le moment Cheminées Poujoulat navigue dans des conditions éprouvantes pour l’homme comme pour l’électronique embarquée. A bord le thermomètre oscille entre 32 et 40 degrés, associés à une moiteur étouffante. Dur ! D’autant que Bernard est confronté à un vent instable en force comme en direction. Sa moyenne journalière en souffre. Pour le moment, son speedo oscille entre 5 et 8 nœuds. Derrière Cheminées Poujoulat, le Spirit of Yokoh de Kojiro Shiraishi est maintenant confronté à des conditions similaires. Bernard Stamm, qui a été le premier à s’engager dans le fameux Pot au Noir, conserve une large avance, – 273 milles, sur son poursuivant immédiat. Derrière, à 384 milles du leader, Mike Golding réduit l’écart mais approche lui aussi de la zone de convergence intertropicale et de sa météo capricieuse. Bernard Stamm garde donc toujours un sérieux avantage, tant sur l’eau que psychologique, sur ses adversaires. Premier à buter sur le Pot au Noir, le skipper de Cheminées Poujoulat sera aussi le premier à s’extirper de cette zone compliquée et à prendre le large alors que ses petits camarades resteront à batailler ferme dans la moiteur équatoriale.

Source Cheminées Poujoulat

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Lionel Lemonchois pulvérise la Route du Rhum.

Lionel Lemonchois
DR

Lionel Lemonchois signe l’édition la plus rapide de toutes les Route du Rhum depuis la création de l’épreuve, en 1978. Il pulvérise le record de l’épreuve, jusqu’ici détenu par Laurent Bourgnon, qu’il améliore de 4 jours, 15 heures et 22 minutes.
Lionel Lemonchois et son Gitana 11 se dirigent actuellement vers la Darse de Pointe-à-Pitre où le vainqueur livrera ses premières réactions.

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Jean Maurel

Départ
DR

Lors de la première édition, j’étais en terminale, le père d’un de mes copains avait un bateau et j’étais passionné de voile… je suis donc allé à Saint-Malo voir le départ. Pour vous remettre dans le bain de l’ambiance de l’époque, nous étions amarrés dans le même bassin que les concurrents, tout près de ces grands noms qui me faisaient rêver. J’étais totalement sous le charme de cette atmosphère, parfaitement ébloui. Puis ils sont partis, et en l’absence des moyens dont on dispose aujourd’hui on ne pouvait rien suivre, simplement attendre l’arrivée. Il y avait une magie à ce mystère…

Ensuite, ayant rencontré Marc pajot par hasard, je m’étais mis à travailler pour lui en tant que préparateur sur Elf Aquitaine II. Préparateur, c’est un grand mot, car à l’époque cela n’était pas un poste officiel ! J’avais croisé Marc sur le Tour de France à la Voile, alors que je faisais mon service sur le Bel Espoir : il cherchait quelqu’un pour l’aider à ramener son bateau de Cherbourg à La Baule, voilà comment ça a commencé. J’ai fini par habiter chez lui tout le temps de la préparation pour le Rhum 1982 – j’avais 21 ans, j’étais comme un fou ! Forcément, commencer comme ça, ça laisse des traces. Tout s’est enchaîné très vite, puisqu’il est parti faire la Coupe : j’ai alors pris la barre d’Elf II, d’abord sur La Baule – Dakar en 1983, puis ensuite pour le Rhum – à 25 ans ! Je n’avais pas forcément le meilleur bateau, mais en tous cas le plus gros sponsor, et je me retrouvais parmi mes idoles (ndlr : Jean Maurel terminera 6ème, derrière Loïck Peyron). J’ai fait ce que j’ai pu, c’était mon bizutage, le bateau était compliqué et j’ai eu pas mal de casse dans les vents forts de la première partie de course.

1990, le souvenir est nettement moins bon : j’avais le bon bateau, je venais de gagner la Twostar avec Mich Desj, mais j’ai démâté à Ouessant suite à la rupture d’une cadène de galhauban. Retour à La Baule au moteur, moral dans les pompes… J’ai vu l’arrivée de Florence à la télé. Ensuite, ça a été le début de mes années galère, car Elf a arrêté son partenariat. J’ai trouvé Harris Wilson, avec qui j’ai fait un catamaran très simple, qui avait coûté 2,8 millions de Francs – c’était rudimentaire, mais j’étais content d’être au départ. J’ai cassé ma nacelle, fait escale à Brest, suis reparti 3 jours après tout le monde… et je ne sais même plus combine j’ai fait au classement (ndlr : 8ème). J’avais fini, et finir un Rhum c’est toujours une grande satisfaction. En 1998, les choses se sont passées gentiment, j’étais en monocoque et là encore, j’étais à l’arrivée…

2002 a été une édition frustrante, j’étais chef du projet Bayer (trimaran 60), et malheureusement Fred (Le Peutrec ndlr) n’a pas vraiment fait la course. Je n’ai pas vécu cette édition-là, alors que nous avions construit et préparé le bateau pour cela. Fred allait repartir après avoir effectué une réparation, mais nous lui avons demandé de rester à quai au vu des avaries structurelles que venaient de subir les sister-ships de son trimaran (flotteur cassé en deux, puis plate-forme disloquée pour Fujifilm et Sergio Tacchini). C’était trop risqué… mais quand je vois ce qu’est devenu ce bateau (Banque Populaire), et les performances qu’il affiche, cela me fait plaisir.

Le travail que je fais cette année est très satisfaisant, diriger une course aussi légendaire n’est pas anodin. Sur l’eau, les marins ont de très belles conditions, même si c’est par moments un peu rude, et ils en profitent car on voit le rythme imprimé par la tête de flotte ! C’est un splendide sprint…

Propos recueillis par Jocelyn Blériot

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