Message du bord de Xavier Revil : ” Nous allons bientôt quitter l’océan Pacifique. L’accueil y fut enfin fidèle à sa réputation : 35 nœuds de vent, une bonne grosse houle et des Albatros géants qui la surfent. Je dis enfin car l’Indien avait été long et compliqué. Il nous a même abimé un foil mais il en faut beaucoup plus pour espérer décourager notre MacGiver du bord, Antoine (Carraz). Il est allé s’enfermer plusieurs heures dans le flotteur pour consolider le tout. Et vu les bons qu’on faisait avec le bateau, il y a laissé un paquet d’énergie. Chapeau Monsieur !

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En gros, l’Indien avait commencé par une série d’empannages dans une eau super froide (1 à 3 degrés). Il faisait frisquet sur le pont. On a sorti quasiment toute la collection automne-hiver en terme de vêtements. Pour résumer, 16 empannages jusqu’aux Kerguelen puis un long bord bâbord sous gennaker coincé derrière la dorsale. Sacrée dorsale, elle nous a bloqué ensuite pendant cinq jours et a permis à Idec de revenir à égalité. Le break est annulé, 1 partout, la balle au centre, nouveau départ aux portes du Pacifique.

Aller, on oublie l’indien et on se dit que la suite va être bien. Mais après un début digne de ces contrées, la météo se complique à nouveau. Ça ne va pas être les grandes glissades sur la houle avec deux ris et le petit gennaker. Va falloir être malin pour trouver la bonne route.

On a quand même eu des heures de vrai Pacifique et ça, c’est vraiment beau. Même sans foil, c’était à la mesure du bateau. Ça part sur la pente de la vague, ça accélère et l’étrave de la coque centrale vient exploser la vague qui précède. Et le bateau passe en force, pont avant recouvert d’écume, pour repartir sur la suivante. C’est magique. J’espère que notre média man a immortalisé cette puissance développée par le bateau.

La traversée du Pacifique a aussi été marquée par Idec qui sort de la brume pour croiser quatre miles derrière. On a passé la journée bord à bord à vue. C’est assez incroyable de se retrouver ainsi à l’autre bout du monde, aussi proches.

Ensuite, la météo plutôt tranquille a rendu la vie à bord plus simple. Ça bouge peu, donc on dort bien…du moins moi je dors bien ! Les duvets sont confortables ! Par contre dehors les nuits sont fraîches, bonnets, cagoules et gants étanches sont de sortie. Les gros gants étanches bleus ça occupe le stand by ; mettre le premier est rapide mais enfiler le second avec les gros doigts reste un moment de patience et de solitude !

Direction le duvet après un bon lyophilisé et une compote pomme abricot lyophilisée en dessert, très bonne sans parti pris. Le régime ce sera comme pour tout le monde : après les fêtes !”