Joli passage en force
Franck Cammas a réalisé un véritable sans faute à bord de Groupama 3, même si dans le final Francis Joyon (IDEC) l’aura finalement menacé bien davantage que Thomas Coville (Sodeb’O). Comment en est-on arrivé à ce podium royal, réunissant sur une transat les seigneurs du tour du monde en multicoque ? Analyse et explications.
En ce dimanche 31 octobre grisounet, aux remparts de Saint-Malo, on a bien plus de doutes que de certitudes concernant les « Ultimes ». Pour la première fois depuis 20 ans, ces fameux multicoques sans limite de taille sont de nouveau autorisés à participer à La Route du Rhum. Dans les milieux autorisés justement, on s’autorise à penser que : primo, cela va donner une course pour le moins bizarre entre des bateaux aux potentiels de performance très différents ; deuxio qu’il n’y aura réellement match qu’entre cinq bateaux – Groupama 3 de Franck Cammas, IDEC de Francis Joyon, Sodeb’O de Thomas Coville, Oman Air Majan de Sidney Gavignet et Gitana de Yann Guichard – les quatre autres paraissant trop âgés pour jouer dans la même cour, ce qui se confirme d’ailleurs dès les premières heures de course. Tertio, on se perd en conjectures sur les conditions météo pouvant avantager au choix la puissance de Groupama (« qui n’a pas les ailes si coupées qu’on veut bien le dire » comme dit alors Jean-Yves Bernot), la capacité à passer dans la mer forte d’IDEC, Sodeb’O et Oman Air Majan, ou encore la légèreté du 77 pieds Gitana, véritable « mobylette de course » et seul bateau conçu (ou plutôt reconçu) spécialement pour cette Route du Rhum. Les autres n’ont fait que sauter sur l’occasion avec des bateaux construits, eux, pour la chasse aux records, grande spécialité de Groupama 3 en équipage et d’IDEC et Sodeb’O en solitaire. Nous en sommes à peu près là, c’est à dire pas bien loin, quand la flotte s’élance dans de tous petits airs variables. On croit, on annonce, on prédit que le Gitana 11 de Yann Guichard va s’envoler dans ces conditions de demoiselle. Il va vite effectivement dans les premières minutes, mais c’est pourtant Franck Cammas qui passe en tête au cap Fréhel. A posteriori, l’anecdote s’avère révélatrice : même dans le tout petit temps, donc, même sans jamais utiliser toute la puissance disponible de son large trimaran – comme il l’avouera volontiers à l’arrivée – Franck Cammas s’affirme déjà en patron de la flotte.
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