Le match-race ne s´interrompt pas

Cammas avec Puma derrière
DR

Après une descente du Pacifique Sud rapide et mouvementée, après une zone de « pampas » argentine alternant grandes plaines et petites collines météorologiques, voilà que le chemin vers le Brésil se termine par un long sentier chaotique sur le flanc d’un vaste plateau anticyclonique. Le parcours s’annonce sinueux car le relief des hautes pressions va être repoussé vers le large pour laisser passer mercredi soir, une dépression orageuse qui prend naissance dans l’estuaire du Rio de la Plata. La brise va donc tourner au Nord-Nord Est pile dans l’axe de la route, jusqu’à ce que le front associé à cette perturbation vienne bouleverser radicalement la situation à quelques centaines de milles de l’arrivée…  

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« Puma est à notre vent, à environ 4-5 milles : on est au près dans douze noeuds de vent depuis lundi soir. La régate comme ça, au contact, c’est vraiment plaisant ! On est servi depuis Cape Town puisque nous sommes souvent à vue avec un concurrent ou plusieurs. Cette situation à un côté Tour de France à la Voile, et c’est une pression permanente. Mais le vent devrait tourner avant Itajai et nous pourrons exploiter la vitesse au débridé de Groupama 4. Puma nous suit pour nous marquer à la culotte et les Américains sont plutôt en attente de nos réactions. Même de nuit, ils sont aux aguets et dix minutes après notre virement dans l’obscurité, ils nous ont suivi : ils peuvent nous surveiller aux jumelles et au radar… Je ne pense pas que nous allons nous lâcher jusqu’à l’arrivée ! » déclarait Franck Cammas ce mardi midi.

Le troisième homme…
Derrière aussi la pression s’intensifie avec le retour des Espagnols, qui sont favorisés par une météo plus propulsive. En repartant du cap Horn, avec plus de 400 milles de décalage, Iker Martinez semblait cantonner dans le rôle du troisième homme. Mais les vents argentins ont donné des ailes aux Ibères qui n’étaient plus ce mardi midi qu’à une centaine de milles du duo de tête. Cette configuration météo différente s’estompe au fur et à mesure que Telefonica revient sur Groupama 4 et Puma. Normalement, les trois voiliers vont désormais naviguer dans des conditions similaires.

C’est devant Buenos Aires que le plat de résistance de cette cinquième étape va être servi ! Car si le menu a été copieux depuis le départ d’Auckland, les convives sont encore loin de la caïpirinha… Mercredi soir annonce une nuit difficile avec une zone orageuse en formation sur l’Uruguay, qui va apporter son lot de pluies et de vents erratiques.

A noter que Camper est passé devant Chiloé au Chili ce mardi à 3h30 (heure française) pour réparer son étrave à Puerto Montt. Abu Dhabi continue sa route mais n’a pas encore indiqué s’il souhaitait faire un arrêt technique pour circonscrire son délaminage de coque ou s’il pensait plonger plein Sud vers le cap Horn après avoir laisser passé une très grosse et très méchante dépression qui va traverser la Terre de Feu mercredi.

Classement de 15 heures
1. Groupama 4 à 852,8 milles de l’arrivée
2. Puma à 0,7 mille du premier
3. Telefonica à 95,7 milles du premier
4. Abu Dhabi Ocean Racing – à 1 855,7 milles du premier

Camper – a suspendu sa course pour réparation
Team Sanya – abandon de l’étape 5