« Franck et moi avons fait une transatlantique en double il y a une quinzaine d’années, » se rappelle Nélias, 50 ans. « À cette époque, j’étais un peu le Maître Yoda et lui, le jeune Padawan. Maintenant, c’est Maître Yoda et Maître Yoda ! » De 11 ans son cadet, Cammas confirme : « j’ai fait ma première transat en course et en double avec lui, c’était l’AG2R en 1995. Ça commence à dater ! Jean-Luc a la même vision de la course au large que moi. Il est passé par les mêmes séries, a la même approche et c’est assez facile d’être sur le même terrain. »
En huit mois de course, cette relative intimité n’a pas empêché pas la discussion entre les deux personnages. En bon perfectionniste, Cammas est omniprésent à la table à cartes. Nélias parle de débat, de désaccord même. « On n’est pas forcément d’accord. J’essaye d’apporter de nouvelles options mais c’est lui qui a toujours le dernier mot. À la fin, c’est lui qui tranche ! »
L’association entre Cammas le fou de performance et Nélias le blagueur était aussi prometteuse que risquée. Le second avoue par exemple « ne pas blaguer avec Franck – ce n’est pas le contexte et il n’est pas réceptif. » Avant d’admettre à reculons que « ce n’est pas facile humainement parce c’est un mec exigeant. » Mais ça fonctionne aussi et c’est évident : à trois semaines de la fin de cette édition 2011-12, Groupama est premier au général et vient de claquer l’étape entre Lisbonne et Lorient. « Il y a forcément des divergences d’opinion puisque c’est quelque chose qui est de l’ordre de la prévision, puisqu’il y a de la prise de risque, » explique Cammas. Avant d’ajouter sobrement : « « Je pense que Jean-Luc a confiance en moi. Moi, j’ai confiance en lui. »




















