Premiers pas
Le choix du bateau :
J’ai acquis mon bateau en novembre 2004.
Je n’envisageais pas d’acheter un proto et ce, pour plusieurs raisons : difficulté du choix d’un bon bateau, tarif élevé, compétences techniques nécessaires (stratification,…).
Ce sera donc un Série, un Super Calin, le 286 « Capian » qui appartenait à l’architecte-constructeur de la série : Jean Pierre Magnan.
Il m’a semblé judicieux, pour mes débuts d’opter pour un bateau reconnu comme « parlant », facile à apprendre, et solide.
De toute façon, mon budget était insuffisant pour acquérir les derniers sortis (Bingo, Ginto, Pogo 2) et, le Super Calin a gagné 3 des 5 courses méditerranéennes de la saison passée : il a donc un fort potentiel.
Autre élément d’importance, le chantier est à Orange et le constructeur sympathique et attentionné.
Une autre décision est prise. Le bateau restera à Port Camargue pour bénéficier des échanges et de l’émulation qui y existe. Un ponton est en effet quasiment réservé aux Ministes, à des conditions préférentielles et c’est le club du coin qui organise Mini solo, Mini max, Course des Lions, … ce qui en fait une plaque tournante de la série dans le sud.
Un apprentissage fastidieux
Les premières sorties se font en solo. Et tout de suite, je me rends compte que la difficulté réside dans le fait qu’il faut tout faire tout seul (ça paraît évident, hein ! – mais on ne l’appréhende vraiment qu’une fois sur l’eau, quand le vent monte… et qu’il faut gérer le changement génois – Solent + la prise de ris, dans le bon ordre, sans sac de nœuds et sereinement. Un bon travail de définition et de chronologie pour chaque manœuvre sur le papier s’avère nécessaire et portera ses fruits. J’essaie de structurer mes sorties avec un débriefing écrit de chacune et les essais – erreurs avec remises en question ne manquent pas.
L’apprentissage se fait parfois dans la douleur : un spi à l’eau par-ci, un petit gratte-caillou par là (où l’on apprécie à sa juste valeur la disponibilité du chantier). Ou encore départ au tas par 30 nœuds avec les deux safrans hors de l’eau, le spi qui se regonfle sous le vent, pendu aux filières, à se demander comment on va s’en sortir cette fois. La réponse : le mousqueton de drisse du spi s’est ouvert. Je dois dire que cette fois, j’ai apprécié !
Le chemin à parcourir me semble long : manœuvres en solo (empannage surtout), travail sur la vitesse, météo, apprentissage du bateau, bricolage et bidouillages. Néanmoins, le plaisir est là et rien que de naviguer sur mon Mini me comble. Au cap San Sebastian en double au mois de janvier, pendant la nuit, sous spi grand et GV haute, assis sur la barre d’écoute, le loch marquait 14 nœuds pour la première fois, avec un sillage phosphorescent qui m’a paru digne d’un hors bord. Le bateau enfournait jusqu’au mât !Je me rendrai compte plus tard que le petit spi tire le bateau vers le haut et évite de recevoir les vagues directement du haut du roof sur les bottes. Je prends part aux régates d’hiver, en équipage (à 3) ou en double, mais j’attends avec impatience les courses « Mini » qualificatives pour la Transat et de pouvoir me confronter aux autres, d’entrer dans le jeu pour lequel mon bateau est fait et auquel j’aspire.