Le différentiel entre Groupama 4 et Puma est toujours aussi mince : à peine six milles par rapport au but et huit milles de décalage latéral. Les Américains ont choisi de se déporter au vent des Français, en espérant que les bascules du vent dues à la proximité de la terre leur soient favorables. Mais pour l’instant, il faut traverser l’immense estuaire du Rio de la Plata qui sépare l’Argentine de l’Uruguay, soit près de 120 milles. Un endroit où les courants de marée ne sont pas à négliger, ce qui aurait d’ailleurs incité Jean-Luc Nélias, le navigateur de Groupama 4 à ne pas trop se rapprocher de l’estuaire.
Les deux équipages sont loin d’en avoir fini avec ce chassé-croisé incessant, au gré des virements de bords. Depuis trois jours maintenant, Groupama 4 et Puma se livrent à une bataille navale intense et naviguent à vue : c’était donc une petite surprise ce mercredi matin de constater que Ken Read a changé de stratégie en allant flirter avec les côtes argentines, à onze milles seulement des plages de Mar del Plata… Ce décalage latéral visait à profiter de petites rotations du vent à l’approche des côtes uruguayennes. Mais il est probable que Franck Cammas et ses hommes contre bordent dès l’effet de l’estuaire passé, pour faire de nouveau route de conserve, en se calant au vent des Américains.
Pendant ce temps, les Espagnols profitent toujours d’une brise un peu plus soutenue et un plus orientée au Nord-Ouest, ce qui leur permet de grappiller des milles. Mais si Telefonica est pointé à une cinquantaine de milles seulement du duo de tête, c’est par rapport à la ligne d’arrivée. En fait, le décalage latéral est de 120 milles ! De plus, un front orageux est attendu en milieu de nuit prochaine (heure brésilienne). Ce passage pluvieux va totalement changer la donne : le vent de Nord d’une vingtaine de noeuds va brusquement s’orienter à l’Ouest 25 noeuds, puis très vite au Sud-Ouest avec de violentes rafales sous les grains. Les deux voiliers de tête vont donc bénéficier de cette bascule de 180° les premiers. L’atterrissage sur Itajai devrait donc être véloce puisque le front se déplaçant vers le large en remontant les côtes brésiliennes, la brise de Sud-Ouest d’une vingtaine de noeuds va se propager jusqu’à la ligne d’arrivée vendredi…
Enfin, du côté du Chili, Camper est déjà en cours de réparation de sa cloison avant et de son étrave, mais les néo-Zélandais comptent sur quatre jours de travaux avant que le bateau puisse reprendre la mer pour redescendre vers le cap Horn puis remonter vers le Brésil, soit tout de même 3 000 milles à parcourir ! Quant à Abu Dhabi, il a finalement fait route aussi vers Puerto Montt qu’il devait atteindre ce mercredi après-midi: Ian Walker et ses hommes ont annoncé qu’ils se retiraient de cette étape, pour avoir le temps de réparer leur coque délaminée avant les régates d’Itajaï.
Classement de 15h
1 – Groupama 4 à 630.9 milles de l’arrivée
2 – Puma à 2.2 milles du leader
3 – Telefonica à 46.5 milles du leader
Abu Dhabi – Abandon
Camper – Course suspendue
Team Sanya – Abandon



















