Au centre, c’est la bataille des Malouines entre Temenos II et Mutua Madrileña. Educacion sin Fronteras, le seul concurrent à ne pas avoir franchi le cap Horn, n’est plus qu’à 24 heures du rocher et a souffert ce week-end de conditions de navigation très musclées. Servane Escoffier raconte : «ces dernières 36 heures, ça a été chaud bouillant. La mer était hyper formée, abrupte et croisée. C’était vraiment gros. Hier nous avons eu 40 noeuds de vent quand le pilote automatique est tombé en panne. Je me suis retrouvée à la barre pendant qu’Albert cherchait la panne. Je nous voyais comme ça, sans pilote, pour passer le cap Horn et même jusqu’à Barcelone et je me suis demandée un instant ce que je faisais là ! C’était le stress. Heureusement, tout est rentré dans l’ordre. Le pilote marche et depuis quelques heures, le vent a molli, nous n’avons plus que 25 à 28 noeuds. ». Cet après midi, toujours en pleine dépression, Educacion sin Fronteras était à 274 milles de la porte de sortie du Pacifique Sud et devrait donc doubler le fameux rocher dans la journée de mardi.
Paprec-Virbac 2 tire des bords
Autre océan, autres soucis. Pour les quatre bateaux qui font cap au nord-est vers ‘la maison’, la remontée de l’Atlantique n’est pas une sinécure. A chacun sa bataille, à chacun sa peine : qui face aux vents contraires, qui dans les grains orageux ou contre un adversaire trop collant. En tête à 533 milles de leur éternel dauphin, les hommes de Paprec-Virbac 2 pensent avoir trouvé les alizés. Des alizés pour l’heure très peu coopératifs puisque faibles et encore orientés au nord-est, obligeant l’équipage à tirer des bords pour un résultat probablement frustrant : 8,4 noeuds de vitesse moyenne ces 4 dernières heures. Maigre consolation pour Jean Pierre Dick et Damian Foxall : le retour de la chaleur. Au large du Brésil, les baskets et T-shirts sont de sortie. Ce n’est pas encore la tenue vestimentaire de rigueur à bord d’Hugo Boss qui progressait au portant avant de traverser un front. Mais l’inquiétude majeure d’Alex Thomson et d’Andrew Cape est la tenue des safrans (qui avaient déjà entrainé leur arrêt à Wellington).
Duel Atlantique
Temenos II et Mutua Madrileña, 3e et 4e sont eux actuellement à l’est des Iles Malouines, par 50 degrés sud, à 70 milles l’un de l’autre. Dominique Wavre et Michèle Paret ont décidé d’allonger la route et la foulée pour négocier par le sud un bel anticyclone. Ils naviguent au largue à 16 noeuds moyens, sous un grand ciel bleu, en essayant d’échapper à leur « suceur de roue ». Mais après 72 jours de mer, Xavier Sanso et Pachi Rivero sont toujours aussi motivés par ce duel atlantique. Seule préoccupation pour eux : la fatigue accumulée par le matériel.
Comme les positions des bateaux, le moral et la fraîcheur des troupes pourraient continuer à jouer au yoyo ces prochains jours. Les équipages ne sont pas au bout de leurs peines : encore 4000 milles de course pour les premiers et plus de 7000 pour Educacion sin Fronteras.
Le classement du 21/01/08 à 17h
1 PAPREC-VIRBAC 2 à 4191,3 milles de l’arrivée
2 HUGO BOSS à 533,3 milles du leader
3 TEMENOS 2 à 1918 milles
4 MUTUA MADRILENA à 1989,3 milles
5 EDUCACION SIN FRONTERAS à 2973,4 milles
ABD VEOLIA ENVIRONNEMENT
ABD ESTRELLA DAMM
ABD DELTA DORE
ABD PRB