C’est une sorte de nouveau départ, à 14 000 milles de l’arrivée… Un étonnant moment puisque les deux bateaux, à cinq ans de différence, un catamaran et un trimaran, arrivent pratiquement au même point virtuel. D’un côté, Groupama 3 a progressé par à-coups avec des vitesses supersoniques et des phases de ralentissements énormes, de l’autre Orange 2 avait conservé une moyenne très régulière dans des conditions météo très fluides, sans exploiter au maximum le potentiel du bateau. Le bilan est donc nul puisque les deux équipages sont à égalité, mais la phase nouvelle qui s’ouvre à Franck Cammas et ses neuf équipiers est plus favorable…
Bon vent ne saurait mentir
« Un petit recalage de deux heures vers le Sud en tribord amure entre 21h30 et 23h30 TU a été enclenché pour retrouver des vents un peu plus forts. Et ça repart en bâbord amure dans des vents de Nord-Ouest. Le recalage a été effectué dans la zone où la mer commence à se calmer : si nécessaire un prochain pourra être réalisé dans la journée si le vent descend à moins de 23/24 noeuds et passe à gauche du 280°. Sinon la trajectoire en bâbord amure sera prolongée jusqu’en approche de la Tasmanie. » précisait Sylvain Mondon de Météo France.
Orange 2 avait dû remonter vers l’Australie dans des vents de secteur Ouest et même s’il avait maintenu une vitesse supérieure à 25 noeuds, il avait perdu du terrain en s’écartant de la route directe. La route de Groupama 3 converge vers le même point, mais à plus de trente noeuds de moyenne ! Les deux bateaux devraient donc être sur la même longitude ce dimanche, mais toujours poussé par un flux de Nord-Ouest de vingt-cinq noeuds, le trimaran géant devrait conserver sa moyenne sur une trajectoire très rectiligne : une inversion de l’écart entre les deux bateaux pourrait donc être envisageable au passage du cap Leeuwin… Groupama 3 a donc toujours de bons arguments pour boucler ce Trophée Jules Verne en moins de cinquante jours.
