Si la fenêtre météo du départ était étroite, les portes de l’arrivée sont désormais grandes ouvertes ! Mais à 1 500 milles de Ouessant, Franck Cammas et ses hommes n’en ont pas fini avec des conditions changeantes : en devant friser le centre des basses pressions qui poussent actuellement le trimaran géant, le vent va devenir plus instable et devrait basculer très brutalement du secteur Sud-Ouest au Nord-Ouest. La brise va aussi se renforcer jusqu’à plus de trente nœuds avec des rafales sous les grains et il faudra que l’équipage enchaîne les manœuvres jusqu’à l’entrée du golfe de Gascogne.
« La mer est courte, le vent n’est pas très stable : ça ne glisse pas tant que cela. Mais le ciel est extrêmement clair contrairement à hier. Dans la nuit de mercredi, on a tout eu : le vent passait de six à trente nœuds ! Avec en plus, un déluge de pluie. Depuis que nous avons traversé le front, tout va beaucoup mieux, côté vent comme côté mer. Mais ça va s’agiter lorsque nous allons nous rapprocher du centre de la dépression. » indiquait Franck Cammas lors de la visioconférence de ce midi.
Un final musclé
Après 46 jours de mer, l’équipage commence à s’impatienter et bien que la distance qui sépare les marins de la terre se réduise à grands coups de surfs, on sentait lors de la visioconférence avec Franck Cammas que l’équipage avait hâte de retrouver ses proches…
Cependant l’équipage va devoir être en forme pour ce final musclé, mais aussi irrégulier : le front va obliger les hommes à réduire la toile et, par ces nuits presque sans lune, la navigation est toujours stressante, surtout quand il faut manœuvrer. Sans compter le trafic maritime qui va s’intensifier à l’approche du cap Finisterre et d’un état de la mer qui doit se dégrader en arrivant sur le plateau continental.
« Nous allons avoir une prochaine nuit agitée parce que c’est toujours délicat de frôler un centre dépressionnaire : il y a du vent très irrégulier et la mer devient chaotique parce que les vagues se mélangent avec la grande houle d’Ouest ! Ce sont des phases désagréables et risquées pour le matériel. On a encore 24 heures un peu compliquées… Il va falloir naviguer en douceur, mais rapidement car il ne faut pas se faire doubler par la dépression au risque de subir des conditions encore plus délicates à négocier ! Nous n’hésitons plus à donner un coup de main aux quarts de pont pour assurer les manœuvres et pour changer la voilure afin de ne pas se fatiguer et de s’adapter en permanence à ce vent changeant. »
Une fois passé ce centre dépressionnaire la nuit prochaine, l’ETA (temps d’arrivée estimé) pourra être affiné à une ou deux heures près. Mais à ce jour, l’ouverture se situe entre 8h00 et 20h00 (heure française) en fonction de l’état de la mer et de la régularité de la brise, car si la pendule du Trophée Jules Verne égraine les minutes, l’effet yo-yo de la météo peut modifier le temps du « coucou » !
Nombre de milles parcourus par rapport à la route optimale du Trophée Jules Verne :
Jour 46 (18 mars 14h) : 579 milles
Avance = 828 milles




















