
L’étape entre Auckland et Itaja en passant par le cap Horn était qualifiée d’étape d’anthologie. Jusqu’à maintenant, elle n’avait rien de très extrême, la flotte rencontrant des conditions plutôt idéales. Les heures qui viennent s’annoncent d’une toute autre nature et les équipes vont rentrer dans le dur sous 24h. Dongfeng et Mapfre partis bien au sud se sont recalés au nord et se regroupent avec team AkzoNobel, Vestas 11th Hour Racing, et Team Brunel, naviguant quasiment tous à vue, ou au moins à l’AIS (Système d’Identification Automatique), puisque moins de 10 milles les séparaient à 14h00.
“Depuis deux jours on est sous un anticyclone, mer plate… Malheureusement ce ne sera pas le cas pour la suite. On va rentrer dans un couloir de cinq, six jours avec des conditions très musclées, plus de 35 noeuds, des moments avec 45 noeuds, peut-être 50. Une grosse mer, on attend jusqu’à 7, 10 mètres… pas une super météo… ça va sûrement être une étape d’anthologie.”
Une étape d’anthologie – Volvo
Tout est question de dosage dans la prise de risques qui attend la flotte. Naviguer plus Sud, dans des conditions extrêmes, ou remonter plus au Nord en optant pour une option moins périlleuse. L’expérience aura certainement son mot à dire dans le débat, tandis que la performance finale prendra le rôle de lobbyiste.
Chef de quart du bateau leader, Chris Nicholson, l’un des marins les plus expérimentés de la flotte, déclarait ce matin : “notre objectif à bord d’AkzoNobel est de traverser cette zone en assurant notre sécurité, avec le bateau en un seul morceau. Ce n’est pas une mince affaire. Une semaine (au moins) dans 30 à 40 noeuds de vent dans le grand sud est tout simplement massif ! C’est un effort massif !”
En plus des marins, les Onboard Reporters doivent eux aussi mesurer les risques, tout en se plaçant au coeur de l’action pour capturer l’instant. Voici les mots de Martin Keruzoré, reçus cette nuit : “On va se faire bien déf**** dans quelques jours, en mode survie à mon avis… j’ai hâte de voir ça, j’espère que je vais pouvoir faire des images quand même. Pour l’instant ça va, j’emmagasine des forces et du courage.”
Il va en falloir !