Première grande course de la saison, la Solo Maitre Coq est partie hier peu après 13h30 des Sables d’Olonne pour une grande boucle de 340 milles via Ré, Belle-Ile et Yeu. Pierre Quiroga actuellement en tête s’est montré affuté et aux avants poste depuis le début. Il a fait le trou ce matin sur Xavier Macaire.
Les 29 marins de la 18e Solo Maître CoQ ont, comme on s’y attendait, largement ralenti la cadence en fin de journée, avant de carrément « caler » aux abords des côtes aunisiennes, la faute à une dorsale plantée pile-poil sur leur route. La première partie de nuit a donc été longue et délicate pour les solitaires jusqu’à ce que le nouveau vent, un flux de sud-ouest, fasse son entrée aux environs de 2 heures du matin sur zone.
Côté classement, audacieux et inspiré, Pierre Quiroga (Skipper Macif 2019) a réalisé un joli coup après le pont de l’île de Ré, ce qui lui a permis d’être le premier, ce vendredi peu avant 5 heures, à déborder le phare des Baleines puis à mettre le cap sur les Birvideaux. Une marque qu’il pourrait franchir avec une belle avance grâce à sa trajectoire actuelle plus tendue et mais aussi rapide que celles de ses adversaires, plus lofés. Pour l’heure, ces derniers sont relégués à trois milles de son tableau arrière mais pourraient voir ce retard potentiellement doubler aux abords de Belle-Ile avec l’arrivée du front qui occupe tous les esprits aujourd’hui par l’ouest.
Ce dernier va forcément corser la donne avec non seulement de la pluie mais aussi une mer de plus en plus formée et un vent qui va prendre des tours. « Le temps va effectivement se gâter », confirme Christian Dumard, analyste météo de la Solo Maître CoQ. « Le vent va tourner progressivement à l’ouest puis au nord-ouest à l’arrière du front ». Au niveau de Belle-Ile, la flotte va donc essuyer des vents de 20-25 nœuds avec des rafales à 35. De quoi garantir un passage sur le plateau des Birvideaux un peu rock and roll en fin de journée – à partir de 16h30 pour les leaders selon les derniers routages.
Quid, ensuite, de la redescente vers Les Sables d’Olonne ? Les concurrents vont voir le vent mollir petit à petit mais ils vont rester dans le même régime de vent jusqu’à l’arrivée, sans grandes options stratégiques à jouer donc. Ça pourrait, en revanche, devenir bien plus compliqué pour les retardataires si, d’aventure, ils étaient toujours en mer après 13 heures car le vent est prévu de s’essouffler carrément au large de la Vendée. Dans l’immédiat cependant, il semble que les ETA (estimations d’heure d’arrivée) se précisent entre 7h et 8h demain pour les premiers puis vers 12h pour les derniers.