Et le vainqueur est…

ABN ARMO 1 Mike Sanderson
DR

Vous avez tout donné sur cette étape ?
Oui, c’était vraiment dur, car cela a été plus laborieux que prévu, surtout au début, dans la Baie de Chesapeake, car ABN AMRO ONE n’allait pas vite et nous avons pris toutes les bascules de vent à l’envers. Après quelques heures de course, nous avons eu jusqu’à 10 milles de retard sur la tête de la flotte ! Mais, juste avant la sortie de la baie, alors que le vent rentrait (enfin), nous avons enfin accroché la bonne bascule qui nous a permis de remonter rapidement deux concurrents, Brunel et ABN AMRO TWO. Ensuite, juste avant le pointage marquant la sortie de la baie, nous avons remonté deux autres concurrents, à pleine vitesse, presque deux fois plus vite qu’eux. Quant aux deux derniers, nous les avons passés peu de temps après notre entrée en Atlantique. On s’est donné du début jusqu’à la fin Nous sommes vraiment éreintés. C’était un sprint assez violent.
 
 
Pourquoi à ce point ?
Tous les virements qui sont des manœuvres plutôt simples sur n’importe quel bateau, sont très compliqués et très lourdes sur les VO 70. Avant de virer, il faut déjà 15 mn pour tout bouger à l’intérieur et sur le pont, puis on vire, et après il faut à nouveau 15 mn pour tout ranger à l’intérieur.  C’est un peu du boulot de déménageur. Après deux jours de course, on a les mains complètement cramées juste par le fait de tirer les sacs (de voiles). On est rincés, mais contents… On s’est vraiment bien battus, mais cela vallait le coup.
 
 
Comment avez-vous fonctionné pendant ce sprint ?
Nous avons supprimé les quarts de veille sur notre bateau, un système que nous avions jusqu’à maintenant, car pour chaque manœuvre on s’est aperçu qu’il fallait que tout le monde soit sur le pont. Et sur cette étape, nous avons été très souvent tous ensemble sur le pont. La première fois que certains d’entre nous sont descendus à l’intérieur, c’était après le premier virement à la sortie de la baie, soit plus de 12 heures après le coup d’envoi de cette manche. Si on fait le calcul, personne n’a beaucoup dormi. Le peu de repos que nous avons grappillé ici et là, c’était dans les bannettes, ou sur les sacs de voile, en cirés près à intervenir.
 
 
Les conditions météo ont été très contrastées ?
Oui, au départ, nous avons eu du tout petit temps et nous sommes partis vent arrière. Puis, une dizaine d’heures après le coup d’envoi, alors que la brise rentrait enfin au moment de la sortie de la baie de Chesapeake, nous avons commencé à naviguer au près, une allure que nous avons gardé jusqu’à l’arrivée. Avec beaucoup d’air et une mer très hachée pratiquement tout le temps, sauf sur les derniers milles où le vent a sérieusement molli à 10 noeuds. Sur cette manche, nous avons de vents de 30-35 nœuds, avec des rafales à 40 nœuds, qui nous qui ont permis de progresser à près de 12 nœuds, ce qui est rapide pour un monocoque. Mais sur cette mer très cassante, nous avons été sans arrêt partagés entre le désir de vitesse et celui de préserver le bateau. Cela a été un exercice très exigeant. Depuis notre arrivée, le vent est resté faible et nos poursuivants sont scotchés dans la pétole. Les écarts en temps vont sans doute êtres assez importants entre nous et le paquet qui nous faisait la chasse.
 
 
Vous avez eu de la casse ?
Oui, quelques bricoles et notamment un winch de bastaque qui est rentré dans le pont. Cela aurait pu être grave. Mais on va se débrouiller pour réparer avec ce que nous avons à bord. Et rester dans la règle du Pit Stop, qui exclue toute aide et chargement de matériel extérieur, sous peine de pénalité en temps. Movistar, qui semble avoir quelques soucis techniques fait un autre choix. Il va prendre, comme à Wellington, deux heures de pénalité, car ils ont demandé assistance à leur shore team pour venir réparer leurs problèmes techniques. Je sais que Sébastien a eu aussi de la casse à bord d’ABN AMRO TWO. Ils ont cassé le point d’amure de leur foc qui a longtemps fouetté le pont avant qu’ils ne puissent maîtriser la voile. Pour y arriver, ils ont du passer en vent arrière et c’est là qu’ils ont perdu plus de 10 milles.
 
 
Votre programme pour ces 48 heures de Pit Stop ?
Du repos, bien sûr mais aussi pas du bricolage, puisque c’est l’équipe navigante qui  va réparer les bobos d’ABN AMRO ONE. Mais je pense que nos soucis sont mineurs par rapport à la liste des autres bateaux.
 
Et les points dans tous cela ?
Nous empochons l7 points dans cette manche, ce qui conforte notre leadership au général avec un total de 70,5 points. Cette victoire nous fait plaisir après notre contre-performance dans la régate in shore de Baltimore que nous avions finie avant-derniers. Nous sommes contents d’avoir renoué aussi vite avez le succès.
 

- Publicité -

Résultat de l’étape Annapolis-New York – 400 milles
 
1 –  ABN AMRO ONE – 7 points
2 –  Pirates des Caraïbes – 6 points
3 –  Brasil 1 – 5 points
4 –  Ericsson – 4 points
5 –  Movistar – 3 points
 
A 12h (Paris) – toujours attendus sur la ligne
6 –  Brunel à 15 milles – 2 points
7 –  ABN AMRO TWO à 10 milles de Brunel – 1 point
 
CLASSEMENT GENERAL provisoire après 11 manches :
 
1 – ABN AMRO ONE                           70.5 pts
2 – MOVISTAR                                     47    pts
3 – PIRATES DES CARAIBES              47.5 pts
4 – ABN AMRO TWO                          42    pts ( à confirmer)
4 ex- BRASIL 1                                    42    pts
6 – ERICSSON                                      30.5 pts
7 – BRUNEL                                          2.5   pts (à confirmer)
 
 source ABN AMRO