La course est finie pour Estrella Damm
Ainsi, après les retraits de PRB (8 décembre) et Delta Dore (11 décembre), tous deux victimes de leur mât, c’est au tour d’Estrella Damm de jeter l’éponge. Le bateau rouge skippé par Guillermo Altadill et Jonathan Mc Kee s’était détourné vers Cape Town (Afrique du Sud) le 9 décembre pour cause de safrans cassés. Ce matin, le tandem a annoncé son retrait officiel de la course et ce pour plusieurs raisons. Si la réparation des safrans a bien été effectuée, le bateau souffre de multiples soucis techniques (moteur, voiles endommagées) et Guillermo Altadill ne voulait reprendre la mer qu’à bord d’un bateau fiabilisé. L’équipage souhaitait également tester la réparation de son système de barre avant de retrouver le chemin des cinquantièmes hurlants. Or, ce test n’aurait pu être réalisé dans des délais raisonnables et le tandem serait alors reparti avec plus de 2500 milles de retard sur la tête de course… sachant que leur objectif était de monter sur le podium à Barcelone.
L’autre raison invoquée est la sécurité, liée au mauvais temps qui sévit actuellement au large de Cape Town…
Arrêt au stand pour Veolia Environnement
Hier soir, on apprenait également que le plan lombard skippé par Roland Jourdain et Jean Luc Nélias se détournait vers les Kerguelen pour y faire une escale technique. A 15h35 (heure française) ils étaient amarrés à Port-aux-Français, une station située au nord-est de l’île principale des Kerguelen… dans une grande baie appelée « Golfe du Morbihan » ! Apparemment, ce sont des problèmes de moteur qui ont poussé l’équipage à s’arrêter. Ils vont donc procéder aux travaux nécessaires mais doivent respecter une pénalité de 12 heures avant de pouvoir reprendre la mer.
Vitesse et atmosphère glaciale
Côté course, Paprec-Virbac 2 s’approche du 55e degré de latitude. Jean Pierre Dick et Damian Foxall sont en effet obligés de plonger dans le sud pour éviter une zone de vents faibles à l’arrière d’un front. Leur vitesse, toujours très élevée cette nuit (autour de 18/19 noeuds) a d’ailleurs légèrement chuté aujourd’hui. Mais cette descente vertigineuse n’est que provisoire car ils doivent respecter la 3e porte de sécurité australienne, située vers le 47e sud. En attendant, le froid est toujours aussi mordant dans ces parages : à bord, le moindre mouvement prend de l’énergie et du temps tandis que les couches de polaires s’accumulent des pieds à la tête. Avec la température de l’eau qui descend inexorablement, le danger des glaces reste permanent.
‘Profitant’ des ennuis de Veolia Environnement, les hommes en noir d’Hugo Boss occupent désormais la place du dauphin, 244 milles derrière le duo franco-irlandais. A leur tour, ils devront certainement descendre en latitude pour ne pas être ralentis.
Loin derrière, Temenos II (à 1122 milles) et Mutua Madrileña (à 1873 milles) sont eux aussi en plein 50e hurlants. Ces deux concurrents continueront de progresser ce week-end dans des vents plus musclés que la tête de course. Dans un message, Javi Sanso et Pachi Rivero nous décrivaient les conditions à bord : « Vent 28 à 35 noeuds… grains de neige. Température de l’eau à 0,67 degrés, air à 2 degrés à l’extérieur, 6 à 7 degrés à l’intérieur. Nous avons le radar allumé 24 heures sur 24 pour surveiller d’éventuels icebergs sur la zone. Ce matin, au cas où, nous avons fermé tous les compartiments étanches… ».
Enfin, Educacion Sin Fronteras ne devrait plus tarder à passer la porte 4 (Bonne Espérance). Sous spi, l’équipage se régalait dans les surfs et demeurait le plus rapide de la flotte en fin de journée.