124 milles d’écart en ce 21ème jour de mer : depuis les îles Crozet, la situation s’est inversée et Groupama 3 s’est depuis toujours montré plus rapide (parfois de dix nœuds) que Orange 2 en 2005… Avec un vent de secteur Ouest à Nord-Ouest d’une vingtaine de nœuds, Franck Cammas et ses hommes naviguent en sécurité, sans forcer sur la machine et sans solliciter exagérément l’équipage. Même si les dernières 24 heures ont été plus actives en termes de manœuvres.
« Tout se passe à merveille : nous sommes servis par des conditions météorologiques qui ne sont pas très difficiles pour un océan Indien. On est toujours à la poursuite d’Orange 2 mais on a bien réduit l’écart. Samedi, il y avait même du soleil, et nous avons eu une nuit magique avec un ciel étoilé extraordinaire. C’est ma première aventure au grand large, et il n’y a pas de lassitude : le temps passe très vite ! Je suis excité à l’idée de passer le cap Leeuwin lundi matin, puis ce sera le Pacifique et le Horn : c’est super, en plus je suis en quart avec Thomas Coville et Steve Ravussin et on s’entend très bien. » déclarait Bruno Jeanjean à la vacation radio de 12h30.
Leeuwin à portée d’étraves
Sous grand gennaker, trinquette et grand voile haute, Groupama 3 progresse toujours à près de trente nœuds de moyenne et la nuit prochaine s’annonce sur le même tempo. Franck Cammas et ses neuf équipiers devraient donc franchir la longitude du cap Leeuwin en deuxième partie de nuit avec un retard inférieur à cinq heures sur le temps de référence. Ils devraient surtout réaliser le meilleur temps sur cette tranche de parcours entre le cap des Aiguilles et la pointe Sud-Ouest de l’Australie.
« Nous ne sommes vraiment pas fatigués parce que nous n’avons jamais puisé dans nos réserves ! Certes, au-dessus de trente-cinq nœuds de vitesse, ça secoue pas mal et il faut se tenir dans les bannettes. Mais on dort bien. Thomas m’a dit que cette traversée de l’Indien se passe plutôt bien par rapport à ce qu’il a déjà vécu ici… Nous naviguons toujours sur une mer relativement bien organisée et pour l’instant, nous n’avons eu qu’une rafale à 40 nœuds. En plus, il ne fait pas froid et l’eau est encore à 10°C. Aujourd’hui, on a fait une bonne journée de manœuvres entre grand et petit gennaker, avec deux empannages : ça anime le pont ! »
L’équipage a aussi eu le temps de faire plusieurs check-up et tout se passe bien si ce n’est les usures naturelles sur les cordages. Les consignes restent toujours les mêmes : aller vite sans effort ! Et de ce point de vue, Groupama 3 est bien sur des rails pour achever cette traversée de l’océan Indien.