Pour vivre heureux, vivons penchés ? Pas vraiment ! En règle générale, à moins qu’il ne s’agisse de verts pâturages, le marin n’aime pas batifoler dans le près. Il n’a même aucune inclinaison pour la navigation gitée. C’est pourtant l’allure imposée aux deux bateaux de tête depuis leur franchissement de l’équateur. Après un long bord dans les alizés de l’hémisphère nord, les voici abordant l’anticyclone des Açores sur par sa face Est, un itinéraire qui a des airs d’option obligatoire vu la taille de cette bulle.
Après 36 heures en mode furtif, Iker martinez et Xabi Fernandez (MAPFRE) ont réapparu dans les classements et il n’est pas très surprenant de constater qu’il ont peu ou prou calqué leur route sur celle de leur adversaire de tête. Pendant la partie de cache-cache, le tandem Espagnol a gagné quelques longueurs mais accuse toujours de 211 milles de retard sur le monocoque bleu.
Tout en flirtant avec les hautes pressions, les deux bateaux vont peut-être devoir passer dans l’archipel des Canaries en prenant soin d’éviter les dévents de ces îles escarpées. Ce faisant, ils se préparent à vivre encore au moins 8 jours au près, dans un flux qui va se renforcer dans le détroit de Gibraltar. C’est la dernière punition avant la ligne d’arrivée d’ici 8 à 10 jours.
L’anticyclone des Açores prend ses aises sur toute la largeur de l’Atlantique Nord et ne semble pas vouloir bouger d’un iota. En conséquence, les prétendants à la 3e place que sont Renault Z.E, Estrella Damm et Neutrogena, seront certainement contraints d’adopter la même stratégie que leurs prédécesseurs pour arriver jusqu’à Gibraltar.
Au large de Natal, Dee Caffari et Anna Corbella ont profité des conditions molles du Pot au Noir pour s’arrêter et terminer les réparations de la cloison de leur ballast avant. Les deux navigatrices prévoyaient trois ou quatre heures de travail de stratification. Si elles réussissent l’opération, elles pourront enfin mener Gaes Centros Auditivos à 100% de ses capacités.
Plus au sud, Hugo Boss et FMC cogitent pour trouver le meilleur passage dans un labyrinthe d’anticyclones et de petites dépressions qui se forment sur le continent sud-américain. Pour l’heure, Wouter Verbraak et Andy Meiklejohn sont dans le bon tempo par rapport à ces phénomènes. Ils naviguent au largue à plus de 15 nœuds, soit la meilleure moyenne des classements de cette 85e journée de course.
Dans le Pacifique, Jaume Mumbru et Cali Sanmarti progressent très lentement vers le Horn. We are Water navigue avec un ORC à l’avant et le tourmentin à la place de la grand-voile, en attendant que la bôme soit réparée. Les conditions sont toujours musclées dans ce secteur avec un bon 35 nœuds et une mer grosse.
Partira ? Partira pas ?
A Wellington, Central Lechera Asturiana qui a remâté hier après trois semaines de réparations, procède à des essais de gréement et de voiles. Juan Merediz et Fran Palacio devraient annoncer dans les prochaines heures leurs intentions quant à la leur retour ou non dans la course.
Classement de 15h
1 Jean Pierre Dick – Loick Peyron VIRBAC-PAPREC 3 à 1599,3 milles de l’arrivée
2 Iker Martinez – Xabi Fernandez MAPFRE à 211,4 milles du leader
3 Pachi Rivero – Antonio Piris RENAULT Z.E à 1094 milles
4 Alex Pella – Pepe Ribes ESTRELLA DAMM à 1248,7 milles
5 Boris Herrmann – Ryan Breymaier NEUTROGENA à 1265,4 milles
6 Dee Caffari – Anna Corbella GAES CENTROS AUDITIVOS à 1768,8 milles
7 Wouter Verbraak – Andy Meiklejohn HUGO BOSS à 3496,5 milles
8 Gerard Marin – Ludovic Aglaor FORUM MARITIM CATALA à 3855,2 milles
9 Jaume Mumbru – Cali Sanmarti WE ARE WATER à 5619,6 milles
10 Juan Merediz – Fran Palacio CENTRAL LECHERA ASTURIANA à 9951 milles




















