Orange II se doit depuis 24 heures de lever le pied… La faute à cette mer croisée avec ses creux de 6/7 mètres qui oblige le maxi-catamaran à calmer ses ardeurs et à temporiser la situation pour se préserver. Un winch de bastaque et une poulie de retenue de bôme qui explosent, deux avertissements sans gravité mais qui confirment bien le fait que la décision de rester « en mode gestion » de Bruno Peyron est sage. Mais, même dans ces conditions de mer très dure générées par la présence d’un front à 300 milles dans les étraves où souffle un vent de 50 nœuds, Orange II arrive à tenir une vitesse moyenne quotidienne de près de 23 nœuds. La priorité du moment est bien de trouver les meilleures trajectoires pour éviter de faire souffrir le bateau tout en améliorant jour après jour l’avance portée sur les deux records en ligne de mire. Et l’objectif est atteint car deux chiffres sont une nouvelle fois à souligner ce matin : Orange II compte plus de 2 000 milles d’avance sur ces deux records et la mi-parcours sera avalée aujourd’hui soit après plus ou moins 23 ou 24 jours de mer. Impressionnant !
Bruno Peyron : « C’est un peu chaud car nous avons une mer pourrie depuis hier. Nous sommes plus en mode gestion qu’en mode attaque. Il faut que la mer se calme un petit peu pour repartir. Nous avons eu deux avertissements sans frais avec une poulie de bôme explosée et un winch de bastaque cassé. Deux avertissements qu’il nous a fallu écouter ! Mais cela fait une semaine, depuis Crozet, que nous sommes toujours en gestion. Nous allons avoir encore de petits angles pendant 24 heures, jusqu’à demain soir, et ensuite on pourra repartir. »
2 000 milles d’avance. « C’est vrai, c’est impressionnant de savoir que nous sommes presque à mi-parcours même si nous ne sommes pas content de ces dernières 24 heures. C’était difficile de faire souffrir le bateau, de ne pas avoir les bons angles et de nous obliger à ralentir mais c’est aussi difficile de se plaindre quand on voit 11 jours pour arriver à Cape-Town, 21 jours pour le sud de l’Australie et 24 ou 25 jours pour la Nouvelle-Zélande. »
La zone de glaces sud Nouvelle-Zélande. « Nous n’avons pas plus de renseignements depuis un mois concernant la zone de glaces qui est devant nous et qui est un véritable mur discontinu. Nous n’avons pas de radar, pas de sécu à bord, donc nous ferons le grand détour. Cela va nous rallonger la route mais tant pis, peu importe ce que cela va nous coûter, la décision est prise ».
(source Orange II)