Le pont du nouveau 60 pieds, Safran est en phase finale de construction chez Couach, non loin du bassin d’Arcachon. Entre les efforts du gréement, les supports d’accastillage et la nécessité de faire raide et léger, il exige un travail de haute précision. Une équipe de dix personnes s’y attache. Le matériau de construction du pont est du carbone / nomex, un sandwich ultra résistant et léger.
Les tissus en carbone pré-imprégnés de résine sont positionnés très précisément selon les efforts que le bateau subira. Le pied de mât, par exemple, demeure la partie la plus sollicitée ainsi que les ancrages de certaines pièces d’accastillage, telle la barre d’écoute. « Les tissus sont positionnés de différentes manières, dans le sens de la fibre ou à 45° pour parer les efforts plus ou moins importants. Si on prend un peu de recul, ces zones renforcées forment un squelette qui supportera les tensions engendrées par le vent et les vagues. Plus le bateau est raide, plus l’énergie du vent sera transmise à la coque, plus il ira vite… », précise Stan Bellœil, référent technique chez Couach pour la fabrication du pont.
Entre chaque application de peaux en carbone, le pont passe en étuve à plus de 95° afin que l’adhérence soit parfaite pour pouvoir affronter l’humidité. Après la première cuisson, le nid d’abeille (nomex) a été collé à la première peau, puis cuite. Idem pour la troisième phase où il a fallu appliquer une deuxième peau de carbone. La dernière étape consiste à renforcer certaines parties du pont, et finir sur une dernière peau de carbone. Le pont entre ainsi dans l’étuve une quatrième et dernière fois. Après une ultime cuisson chez Couach, le pont sera transporté à Lorient pour l’assemblage.