Paroles de solitaires…

    Propos recueillis à Croshaven, lors de l’arrivée de la première étape de la Solitaire Afflelou Le Figaro :

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    Nicolas Troussel (Financo), 2e:  « Contrat rempli ! L’étape était très dure. Donc c’est une belle deuxième place, je suis vraiment content. On s’est bien tiré la bourre, c’était sympa. On était un petit groupe de 4 à 5 bateaux depuis le départ. D’autres sont venus se greffer puis sont repartis en perdant des places. Il ne fallait rien lâcher car les conditions étaient changeantes. Mais tous ces changements étaient motivants. Côté fatigue, ce matin j’avais les yeux qui se fermaient tout seuls, je m’endormais à la barre ».
     
    Michel Desjoyeaux (Foncia), 3e : « De mémoire de jeune Figariste, je n’ai jamais vu autant de changements de leaders. Dans le style chaises musicales, vous avez maintenant la première étape 2007 de La Solitaire Afflelou Le Figaro. Il s’est passé vachement de trucs, des coups à jouer partout. Ce n’était pas évident de les réussir tous et tout le monde en a raté. Si les trois autres étapes continuent sur ce rythme là, ça va être dur pour les nerfs ! Là, je suis complètement rincé. Il faut dire que je me suis fait un changement de spi improvisé juste avant l’arrivée. Avec tous ces rebondissements, je pense que je m’en sors bien. Quand une étape n’est dominée par personne, sinon un vainqueur sur la ligne d’arrivée, c’est qu’il y a du niveau. Mais je suis encore dans le coup, j’ai été en tête à plusieurs reprises.»

    Thierry Chabagny (Brossard), 4e :  « A 50 milles de l’arrivée, j’étais en tête… Alors je suis un peu déçu quand même de ne pas avoir gagné. Je me suis fait tout simplement exploser par la fatigue. J’ai cru que je pouvais finir en m’arrachant encore un peu plus mais en fait j’ai perdu en lucidité et ça m’a fait faire des conneries. En même temps, je suis satisfait d’avoir été dans le match tout le temps et il n’y a pas d’écarts. A part ça, j’ai beaucoup pensé à Bertrand de Broc quand il s’était recousu la langue, parce que moi au départ j’ai du m’arracher à la pince un gros bout de plastique complètement enfoncé sous l’ongle de mon pouce et c’était un peu gore…»
     
    Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs), 5e : « Pour moi, ça s’est joué à Lands End. J’avais perdu le fil de l’histoire et je pense que j’avais mal préparé cette dernière partie de course. On avait tous en tête la  bascule au sud-ouest alors qu’il nous restait une journée avec du nord-ouest. Il y avait encore du travail à faire avant d’aller chercher cette bascule. C’est ce que Thierry (Chabagny) a fait et il a très bien joué.(…) Je suis fracassé. J’ai du dormir 5 heures au total. Compte tenu du plateau et de la difficulté, je suis content de cette 5e place, ma plus belle pour l’instant.
     
    Nicolas Lunven, (Bostik) 11e, Premier bizuth : « Sur cette étape, il fallait tout recommencer, tout le temps, c’était incroyablement complexe et intéressant. Je suis habitué au Tour de France où il y a un ou deux gros coups à jouer par étape, mais là il y en a eu 10, 15, je ne sais plus… avec en plus toute la problématique du solitaire, du sommeil, de la gestion de soi. Je suis évidemment très satisfait du résultat, content aussi des deux moments où j’ai raté des coups et où je suis parvenu à bien revenir, c’était vraiment une très, très belle course. »
     
    Etienne Svilarich (Grain de Soleil, 7e) : « Ah ben ça c’est de l’étape ! J’ai fait quelques erreurs… sinon j’aurais gagné (rires), mais pas des grosses et globalement, j’ai réussi toujours à être dans les gros coups avec le paquet de devant, bien dedans. En temps, ça n’est pas cher payé car il y a peu d’écart, mais c’était vraiment une étape incroyable ».
     
    Jeanne Grégoire (Banque Populaire, 9e) : « Voilà bien une étape où j’ai rien compris ! Je parle de la fin de la côte anglaise où ce n’est pas ma faute si je suis revenue… Le seul truc où je suis fière de moi et qui était bien c’est la Mer Celtique. A part ça je découvre tout juste le côté apaisant d’écouter de la musique à bord, chose que je me refusais jusqu’ici et ça m’a aidée à rester zen. Au général, on repart tous à zéro ou presque et c’est bien, chacun a encore ses chances ».
     
    Corentin Douguet (E.Leclerc-Bouygues Telecom, 10e) : « Une étape de psychopathes ! C’était énorme tous ces coups à jouer tout le temps et évidemment sans pouvoir dormir que par tranches de 5 minutes. Je m’en sors bien : je fais 10 comme mon numéro de voile… il ne me reste plus qu’à enlever le zéro et ce sera parfait (rires) ! »
     
    Franck Le Gal (Lenze, 13e) : « Je me suis régalé comme jamais ! Du début à la fin c’était palpitant et j’étais dans le match à bloc, dans les bons coups. Je me dis que jouer une place dans les 15 n’est plus une utopie. Sous la côte anglaise, un moment il y avait les deux tiers de la flotte qui étaient très en retard, on les croyait perdus et ils sont revenus, c’était dingue. »
     
    Gérald Véniard (Scutum, 16e) : .  « C’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses… et bien moi j’en ai fait deux ! Une (erreur, ndr !) à Eddy Stone et la deuxième au passage du front, j’ai pris 1,5 mille sur la première et 8 milles sur la deuxième… Heureusement qu’il n’y a pas d’écart et que je limite la casse car après avoir fait un bon début de course, je l’aurais eu mauvaise tout de même ! »