Pour la première fois depuis le jeudi 17 février, la vitesse moyenne depuis le départ a chuté hier sous la barre des 23 nœuds …Comme sur une autoroute, le moindre ralentissement se paye cash !
C’est ce qui arrive actuellement à Bruno Peyron et à ses treize hommes d’équipage, toujours au prise avec une dorsale anticyclonique en travers de la route. Alors, ce matin encore, ils sont toujours au large des îles du Cap Vert, avec un tout petit trait sur la carte de 170 milles effectués en 24 heures au lieu des 650 milles traditionnels. Dur pour les nerfs quand on est habitué à débouler sur la grande bleue à plus de 30 nœuds, mais cela fait parti du jeu. Tout l’équipage, avec son palmarès long comme un jour sans vent, connaît par cœur ce genre de situation. Il vit donc sereinement ce passage délicat qui restera comme le moins rapide de ce tour du monde. Mais comme l’explique Bruno Peyron, la porte de sortie n’est plus très loin, même s’il n’est pas encore question de faire d’ETA précise sur l’arrivée. Celle-ci devrait intervenir malgré tout entre le mardi 15 et le jeudi 17 mars au plus tard.
Bruno Peyron, ce matin à 5h00 : " Nous sommes en plein centre de la dorsale mais nous sommes du bon côté. On va faire le tour de l’anticyclone qui nous glisse dessus et demain soir, quand nous serons dans son ouest, on devrait en savoir un peu plus quant à notre date d’arrivée. Là, il nous reste 2 500 milles, normalement cela nous prend 4 jours…Les gars ont l’habitude de ce genre de situation et on sait tous que d’avoir le bateau le plus rapide du monde ne sert pas à grand chose dans ces conditions là (6 nœuds de sud-sud-ouest, au largue bâbord amure NDLR). La vie n’est pas désagréable. Régler la grand-voile et le code 0 sous les étoiles, il y a pire surtout que l’on sait que dans quelques heures cela va aller de mieux en mieux. Actuellement, la dépression qui est sur les Açores, on la rate mais on va prendre la deuxième. Mais elle est positionnée tellement sud que, d’après les fichiers, on termine au près… On va se débrouiller surtout que l’évolution n’est pas très sûr. On le sait depuis le passage de l’équateur que cette dernière partie n’allait pas être facile ".
(Source Orange II)