Dernier bord avant le Horn

    Dernier contre bord à tirer et le maxi catamaran Orange II se présentera en bout de piste pour un atterrissage au cap Horn prévu pour ce vendredi soir avant minuit. Le vent est franchement calé à l’ouest et n’offre pas les meilleurs angles d’attaque pour le multicoque géant moins performant aux allures portantes : « On ne va pas se plaindre » sourit Bruno Peyron en observant le speedomètre osciller entre 23 et …33 noeuds ! « On rallonge juste un peu la route en tirant ces grands bords de vent arrière. » La satisfaction est de mise à bord d’Orange II en passe de rajouter quelques lignes dans sa rubrique « records ». Le Horn et son corollaire de souvenirs et d’images fortes sera paré au plus près ; « C’est un endroit mythique et chacun à bord souhaite profiter du spectacle des sommets de la Cordillère des Andes enneigés… ». Au terme de 32 jours de mer, le bateau s’est allégé et atteint à présent son plein potentiel. Orange II va bientôt mettre le clignotant à gauche et entamer sa remontée de l’Atlantique. Le Horn n’es pas un aboutissement en soi et les prochains jours réservent leur lot de surprises et de difficultés à un bateau et à un équipage qui ont beaucoup sacrifié à la performance. « Dans le Sud, les milles ne sont pas gratuits. Ils se paient quelque part en douleur et en fatigue. »  Peyron et ses 13 baroudeurs auront bien mérité ce soir la clémence du Horn.

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    Bruno Peyron : " Nous allons quitter le Pacifique avec un bon « score » à la clé. Notre bord de portant nous ralentit un peu mais je ne suis pas fâché d’économiser ainsi un peu le bateau. Le passage du Horn est toujours un moment fort. Chacun à bord voudra en profiter. Un peu de lumière serait le bienvenu car nous n’avons pas vu le soleil de toute la traversée du Pacifique. Le Horn évoque beaucoup de chose. En 1993, nous avions connu le pire, 80 à 85 noeuds de vent et des creux de 17 mètres . C’est un endroit qui peut être très méchant. Nous savons tous aussi qu’après le Horn tout reste à faire. 4 à 5 jours difficiles nous attendent avant de retrouver des contrées plus « civilisées ». Nous serons ralentis à l’approche du Brésil et en profiterons pour effectuer une grande révision du bateau. »".

    (Source Orange)