La nuit tombait quand Sodebo s’est aligné doucement le long du quai des pêcheurs de La Trinité-Sur-Mer jeudi soir. "Quand tu le vois là, tu te dis que c’est simple finalement," remarque le marin qui regarde depuis le ponton ce bateau qui a été son "compagnon pendant 60 jours, tu l’humanises souvent mais quand tu es loin, il est surtout ton abri, ta survie." Quelques minutes plus tôt, le skipper a assumé le rituel du champagne même s’il admet que "cela est plutôt réservé aux victoires." Puis il a pris le micro pour s’adresser au public. « Même si je fais le mariole là devant vous, je suis un compétiteur et ça fait mal. »
Le skipper de Sodebo a rendu hommage à Francis Joyon, qui reste l’homme le plus rapide autour du monde à la voile en solitaire. « Je n’ai pas battu le record d’un très grand monsieur ! Le principe d’un sportif, d’un athlète, est de respecter son adversaire et ce temps de référence, qui est extrêmement difficile, il a été fait par un homme exceptionnel qui s’appelle Francis Joyon. Et je pense être l’un des seuls à le respecter à sa juste valeur parce que j’ai joué avec lui et contre son temps. Ce mec, il a galéré pendant des années, je l’ai vu ici à La Trinité. Les mecs exceptionnels sont ceux qui sont au bon endroit au bon moment, et ce monsieur a fait un tour du monde parfait. Je dis un grand bravo ce soir à Francis Joyon."