Au 39 ème jour de traversée, le Connétable se situe à 300 milles au nord de l’archipel des Açores. Depuis deux jours, un vent d’ouest plus soutenu permet enfin à Anne Quéméré de lancer son aile ! Son moral en avait bien besoin. La tension permanente pour guetter et profiter du moindre souffle d’air, les tentatives pour faire décoller l’aile, ont épuisé physiquement et moralement notre navigatrice (quasiment 2 jours sur 3 sans vent depuis le départ). Sans musique – son lecteur Mp3 est tombé en panne dès le départ- et ayant lu et relu les quelques livres embarqués, Anne avait le moral « dans les chaussettes » à bord de son embarcation de 5,50 mètres sur 2 de large.
Comme elle le dit, cette traversée « n’a rien d’une croisière de Barbie au pays des fées ».
Même si les 1 850 milles parcourus depuis New-York constituent déjà un exploit compte tenu des conditions météo exceptionnellement défavorables, l’anticyclone bloqué depuis 3 semaines sur l’Atlantique empêche les dépressions de fournir du « charbon » à Anne. Outre la question essentielle du moral de la navigatrice, l’allongement de la traversée va poser un épineux problème : ses réserves de nourriture qui diminuent sérieusement. Son équipe à terre ne cache pas ses inquiétudes et surveille de prés sa progression. Anne a encore 15 jours de vivres, c’est peu pour parcourir les 1 200 milles qui la séparent de la Bretagne. Mais une moyenne de 80 milles/jour est encore jouable. N’a-t-elle pas réussi quelques journées à 100 milles ?
