A fond vers le Horn

    Le maxi-catamaran Orange II continue de tutoyer la barre phénoménale des 700 milles parcourus en 24 heures. Peyron et ses hommes jouent littéralement avec une dépression qui cavale dans leurs tableaux arrières, ralentissant ou accélérant au gré de son évolution afin de rester dans la veine de vent idéale en force et en direction pour glisser à pleine vitesse vers la pointe australe de l’Amérique du Sud. Plus que jamais vigilant aux glaces, l’équipage d’Orange II va conserver toute la journée une route relativement nord par 55 °Sud. Peyron privilégie la vitesse et sait que son formidable maxi catamaran compense largement au compteur les milles supplémentaires parcourus en marge de la route théorique directe. Il fonce donc plein est et engrange le maximum de milles en longitude avant de négocier les conditions plus musclées annoncées à l’approche du Cap Horn. Un Cap Horn que les 14 hommes Orange pourraient apercevoir dès vendredi après-midi ! Orange II laboure le Pacifique. Deux ris trinquette et gennaker. Ambiance réglages et réactivité. Et toujours, un marin à l’avant sur la poutre centrale veillant aux glaces à l’aide de jumelles infra-rouges…

    - Publicité -

    Bruno Peyron : " La concentration est à son maximum. On s’échappe à l’avant du front. Il fait nuit noire, la lune est masquée par les nuages et nous déboulons entre 27 et 35 noeuds. La barre des 700 milles ne constitue pas un objectif, même si elle est à portée de main. Les changements de quart sont toujours un moment délicat, surtout de nuit ; la nouvelle équipe doit sans transition maîtriser tous les paramètres liés à la très haute vitesse et c’est très difficile notamment pour le barreur qui se récupère un « monstre » lancé à plus de 30 noeuds. Mais nous sommes désormais bien rôdés et comme je l’ai déjà souligné, chaque jour nous rend plus fort, chaque jour nous rend plus performant".