Après avoir passé la nuit dans un véritable « champ d’icebergs » Paprec-Virbac 2 est sorti, pour l’instant, de la zone dangereuse : « C’était une route risquée, mais nous n’avions pas le choix. Nous ne pouvions faire autrement que de plonger si Sud », expliquait Jean-Pierre Dick à la vacation. De fait, Javier Sanso, interrogé sur sa stratégie à venir une fois le détroit de Cook franchi, prévoit de faire peu ou prou la même trajectoire que Paprec-Virbac 2 : « nous allons descendre jusqu’au 57e Sud puis remonter au 54e pour aller chercher du vent. »
Les icebergs et leur traîne de growlers font bel et bien partie du jeu stratégique d’un tour du monde à la voile. Il faut "faire avec" ces pièges fantômes, parfois détectés, parfois non, par le radar. « C’est vrai que cela nous fait peur, mais c’est le jeu ! », confirme le skipper de Mutua Madrilena.
Une dépression pour Hugo Boss…
Cet inquiétant mais lucide discours est conforté par la situation stratégique délicate dans laquelle s’est engagé Hugo Boss. Après avoir contourné des hautes pressions par une route Nord, Alex Thomson et Andrew cape se retrouvent à nouveau avec un système météo sur leur route. Il s’agit cette fois d’une dépression. Le système arrive vite et fort et, dans le Pacifique, ce type de situation n’est pas des plus réjouissant, pour les hommes comme pour le matériel. Comme toujours, ce n’est pas tant le vent mais la mer qui est redoutée dans ces cas là. Surtout dans ces contrées sans terres où les vagues sont reines.
… puis pour Paprec-Virbac 2
Ces basses pressions pourraient ensuite se décaler sur la route de Paprec-Virbac 2 dès vendredi : « le premier coup de vent est prévu pour le 4 janvier, mais ce ne sera pas forcément le plus fort de tous. C’est de toute façon difficile à dire. Les fichiers sont rarement d’accord selon les sources, et les systèmes météo évoluent très vite ici. Cela rend les décisions stratégiques compliquées, d’autant qu’il faut réfléchir sur le long terme pour maintenir sa position le plus longtemps possible », explique le skipper de Paprec-Virbac 2. Dans l’immédiat, l’objectif de Jean-Pierre Dick et Damian Foxall reste toujours le même : « passer la porte des glaces (passage prévu demain). Après, on verra ! » Malgré toutes ces interrogations et le « stress de l’iceberg », le moral reste bon à bord de Paprec-Virbac 2 : « tout va bien, nous avons profité de la mer calme pour nous reposer. Le bateau glisse sans trop de bruit. nous avons également pu checker le mât, les drisses et procéder à quelques petites réparations : nous sommes prêts pour les coups de vent à venir ! »
Mutua Madrilena au détroit de Cook
Mutua Madrilena est attendu dans le détroit de Cook la nuit prochaine pour un passage au large de Wellington demain matin (heure française). Javier Sanso dégustait ce moment à l’avance: « C’est une page qui va se tourner dans notre course autour du Monde ! Après Cook, nous entrons dans le Pacifique et ferons route vers le Cap Horn. Pour l’instant, nous dégustons avec plaisir la proximité de la civilisation. Nous allons prendre beaucoup de photos dans le détroit : c’est un endroit magnifique ! »
Pour Educacion sin Fronteras, bonne glisse au programme : toujours environ 600 milles dans le sillage de Mutua Madrilenal, Servane Escoffier et Albert Bargués glissent sous spi avec bonheur vers les côtes néozélandaises : « On a 15-17 noeuds de vent, c’est sympa ! Ca fait du bien de prendre un peu de repos et je me suis même lavé les cheveux», raconte Servanne. Dominique Wavre et Michèle Paret, eux, ont mis pied à terre hier soir (heure française) à Wellington. Après des réconforts terriens immédiats (douches et repas frais), ils se seront très certainement attelé dès que possible à l’expertise de leur quille. Pendant ce temps, au Cap Leeuwin, Jean-Luc Nélias, filmé par Roland Jourdain, a franchi le mythique cap australien…à pied. Il fallait oser.
Classement du 2 janvier à 13h
1. PAPREC-VIRBAC 2 à 9135 milles de l’arrivée
2. HUGO BOSS à 850 milles du premier
3. TEMENOS II à 2163 milles du premier (en escale à Wellington)
4. MUTUA MADRILENA à 2363 milles du premier
5. EDUCACION SIN FRONTERAS à 2959 milles du premier
ABD. VEOLIA ENVIRONNEMENT
ABD. ESTRELLA DAMM
ABD. DELTA DORE
ABD. PRB