Le temps des albatros est arrivé ! Et l’océan Indien va prendre des tours ce lundi après-midi avec la descente d’un vent de plus de quarante noeuds qui imposera de composer avec une mer plus agressive. Groupama 3 a donc franchi le cap des Aiguilles à 6h 43′ 47” (heure française) soit après 14j 15h 47′ 54”. Le trimaran géant avait ainsi sept heures et demie de retard sur le temps de référence au passage de ce premier cap du Trophée Jules Verne. Le promontoire africain est aussi le coup d’envoi pour l’un des records homologués par le WSSRC, la traversée de l’océan Indien, du cap des Aiguilles au Sud de la Tasmanie, record détenu par Bruno Peyron et son équipage en 9j 11h 04’…
« Dimanche, il y avait des tas d’oiseaux… Et ce matin, un énorme albatros nous suit depuis le lever du jour. Nous sommes ce midi dans une zone de transition entre le front qui nous poursuivait et le flux de Nord qui arrive avec 40 noeuds annoncés pour cette fin d’après-midi. On a même eu un moment de soleil et il ne fait pas trop froid : nous avons eu le temps de faire une petite pause ! Je n’ai même pas encore mis mes bottes... » indiquait Steve Ravussin lors de la vacation radio de 12h30.
Foc de brise et ris
Groupama 3 a dû effectuer un petit recalage dans le Sud juste avant de passer la longitude du cap des Aiguilles, afin d’éviter une zone de confluence où la brise était faible. Mais ce zigzag n’a pas été pénalisant, au contraire, puisque Franck Cammas et ses neuf équipiers n’ont plus que 200 milles de retard sur Orange 2. De plus, le catamaran détenteur du Trophée Jules Verne n’avait pas été favorisé dans sa traversée de l’océan Indien et le trimaran géant devrait logiquement combler son retard bien avant l’archipel des Kerguelen. En naviguant en bordure Sud d’un anticyclone, le bateau ne devrait pas trop souffrir car la mer n’aura pas le temps de se former.
« Nous allons être vent de travers dans ce vent musclé : nous avons préparé le foc de brise et nous prendrons des ris. Nous en aurons pour une vingtaine d’heures dans ce coup de vent. Cela ne sera pas très agréable, mais nous aurons la chance d’avoir une mer venant de derrière. Ça ne s’annonce pas comme il y a deux ans ! Nous avons fait un check-up général et tout va bien. Nous serons prêts pour affronter ces conditions avant la nuit… On essaye de naviguer sans forcer sur les foils, surtout le tribord qui a beaucoup travaillé depuis le départ. On dépasse ainsi rarement les 37 noeuds, parfois 42 noeuds comme hier. »




















