Aux abords du troisième Pot au Noir de l’épreuve

Iker Martinez à la barre de Telefonica
DR

Les îles Salomon de Mélanésie se rapprochent et, avec elles, le Pot-Au-Noir du Pacifique, en diagonal dans leur sud-est. Les six concurrents sont au nord-est de la Papouasie-Nouvelle Guinée, à 300 milles de l’Équateur. À 90 degrés du vent, dans 20 à 25 nœuds d’un alizé faiblissant, ils devraient rentrer dans cette zone instable samedi matin.  Le troisième « pot » de cette édition 2011-12 est moins marqué que ceux des océans Atlantique et Indien. Affecté par les alizés, il devrait être plus rapide à traverser. C’est ce qu’espère Groupama.

- Publicité -

À 14h, l’équipage français est toujours en tête, 76 milles devant Puma. Le navigateur Jean-Luc Nélias reste pourtant prudent.  « Depuis l’Indien, les fichiers météo ont pris du plomb dans l’aile ! Vu d’un bureau, il y a du vent sur zone, mais en réalité, ce vent est perturbé par les masses nuageuses. Il y a beaucoup de convection, beaucoup d’îles, il fait très chaud. »  Le Français a forcément un peu d’appréhension : leur premier Pot-Au-Noir en Atlantique avait trainé en longueur – trois jours en queue de flotte ! – et leur deuxième, entre Afrique du Sud et Maldives, leur avait fait perdre l’étape. Ils y étaient rentrés en première position et ressortis en quatrième ! « Pour traverser, il faut un peu de ‘’baraka”, » confie Nélias. « Toutes les chausse-trappes du catalogue y attendent le premier bateau. Nos camarades derrière savent bien que ces pièges nous attendent. Ils ne vont pas nous faire de cadeau. »

 L’adversaire le plus menaçant est peut-être Telefónica. Mal placés à l’ouest, sous le vent de la flotte, les Espagnols ne se laissent pas faire et sont en troisième place. Malgré un angle plus serré, leur plan Juan Kouyoumdjian montre une nouvelle fois de belles vitesses.  « Ils se sortent petit à petit d’affaire, » avoue leur adversaire Ian Walker, skipper d’Abu Dhabi Ocean Racing. « Avec un bateau comme ça, on ne peut jamais les considérer comme perdus. Je pense qu’ils ont compris qu’ils pouvaient espérer un résultat en restant au contact et en attendant que des choses cassent. Il reste des opportunités pour prendre la tête, mais Groupama a très bien navigué. Il mérite chacun de ses 100 milles d’avance. Et Puma est bravement resté sur son option pour revenir en deuxième place. C’est loin d’être fini et je n’éliminerai aucun bateau pour le moment. »

Positions à 14h

1. Groupama à 2645,2 milles d’Auckland
2. Puma à 76,10 milles du leader
3. Telefónica à 90,30 milles du leader
4. Abu Dhabi à 99,90 milles du leader
5. Camper à 115,60 milles du leader
6. Sanya à 165,60 milles du leader