Encore du près pour le leader

Paprec virbac
DR

"Si on regarde la carte, c’est ridicule", commentait cet après-midi Andrew Cape, évoquant la trajectoire détournée que Paprec-Virbac 2 et Hugo Boss, les deux navires de tête, sont contraints d’emprunter afin d’échapper à la dorsale anticyclonique. En réalité, la situation est tout de même meilleure pour Hugo Boss que pour les leaders, qui se trouvent entre la latitude de Lisbonne et celle du cap Saint Vincent, soit très nettement au-dessus du détroit de Gibraltar. Pour ajouter l’outrage à l’injure, il va leur falloir maintenant batailler vers l’entrée de la Méditerranée au près… Le passage des colonnes d’Hercule, prévu vendredi à la mi-journée, devrait se faire dans 30 à 35 noeuds de vent de face !
Autre constat du jour : 10 noeuds de vitesse pour Paprec-Virbac 2 contre 22 pour Hugo Boss lors de la vidéo conférence du jour – le contraste est saisissant et d’évidence, les épreuves s’accumulent sous l’étrave du monocoque leader de cette Barcelona World Race, à bord duquel on a pris le parti d’en rire. "Vous ne pourriez pas tous déménager à Lisbonne et y organiser l’arrivée ?", demandait Damian Foxall avec son sens de l’humour proverbial, "après tout, nous ne sommes qu’à 12 heures de mer de cette ville." Impatient de déclencher le virement qui permettra à l’équipage de faire route directe vers Gibraltar, l’Irlandais annonçait également que cette manoeuvre ne serait que la première d’une longue série, car… "Devinez quoi ? devant nous c’est du près, du près et encore du près !"

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Duel à suspense pour la 3e place

Pendant ce temps, Hugo Boss avale les milles. Le monocoque battant pavillon anglais ne devrait pas se retrouver vent debout avant une trentaine d’heures et fait un bien meilleur cap. Naturellement, comme le rappelait Capey, le stress n’est pas absent pour autant, car "dès que le bateau s’approche des 20 noeuds de vitesse, on commence à s’inquiéter pour le matériel, le principal souci est de ne rien casser" – il est vrai que la fatigue matérielle commence elle aussi à s’accumuler, et que la perspective d’une entrée musclée en mer d’Alboran n’est pas des plus rassurantes.
Pour la troisième place, l’expectative est de mise au niveau des îles du Cap Vert, à la latitude duquel le duel Temenos II – Mutua Madrileña ne baisse pas en intensité. Expectative, car la situation météo qui va changer d’ici 24 heures pourrait ouvrir le débat et donner lieu à un développement "que vous trouverez surement intéressant à suivre", prévoyait Javier Sanso. De son côté, et affichant le même laconisme à dessein mystérieux, Dominique Wavre annonçait : "si j’étais à leur place, je saurais quoi faire." D’évidence, à bord de Temenos II on s’attend à une prise de position de la part de l’équipage espagnol, tandis que la barrière anticyclonique se profile à l’horizon. "Nous avons notre petite idée pour en sortir", poursuivait Dominique, "globalement on va tâcher de progresser le plus possible (…) mais il y aura beaucoup de travail sur le pont, on va être rivés à la barre. Il n’est pas facile de travailler la tactique car les fichiers ne sont pas fiables en termes de force de vent."

De son côté, Educacion Sin Fronteras, actuellement aux prises avec un flux variable en direction, devrait voir le vent s’établir à l’est en fin de journée et passer la porte de Fernando da Noronha vendredi.

Le classement du 06 février à 15h:

1 PAPREC-VIRBAC 2 à 860 milles de l’arrivée
2 HUGO BOSS à 591 milles des leaders
3 TEMENOS 2 à 1517 milles
4 MUTUA MADRILENA à 1604 milles
5 EDUCACION SIN FRONTERAS à 2965 milles
ABD VEOLIA ENVIRONNEMENT
ABD ESTRELLA DAMM
ABD DELTA DORE
ABD PRB

(source BWR)