Groupama 3 bat tous les records à l’Equateur

Groupama 3 - Franck Cammas
DR

En naviguant déjà dans l’hémisphère Sud mercredi après-midi, Groupama 3 confirme ce qu’il avait déjà démontré l’été dernier en s’octroyant quatre records dans l’Atlantique : s’il n’a aucun complexe dans les vents supérieurs à 25 noeuds par rapport au maxi catamaran de Bruno Peyron, il s’avère sans conteste le plus rapide des multicoques géants en dessous de quinze noeuds de brise ! Car pour arriver sur la ligne de changement d’hémisphère en six jours 6 heures et 24 minutes, alors que les conditions météorologiques n’ont pas été très favorables, il faut bien que le potentiel du trimaran soit à la hauteur… « La vitesse de Groupama-3 est étonnante tout en restant très sécurisante : ces multicoques géants sont des métronomes quand on analyse la moyenne à la fin de la journée ! On arrive en un peu plus de six jours à l’équateur, ce qui est le meilleur temps réalisé pour l’instant. C’est une bonne surprise. Pourtant la fenêtre n’était pas très favorable avec beaucoup de trous de vent et il a fallu se battre… Je pense que nous aurions pu mettre cinq jours avec un bon enchaînement, comme celui qu’a eu Francis Joyon ! » indiquait Franck Cammas à la vacation de ce mercredi midi.

- Publicité -

Franchi mercredi à 15h15

Groupama 3 franchissait la ligne de changement d’hémisphère ce mercredi à 15 heures 15 (heure française). Repartis à plus de vingt noeuds dès le début de l’après-midi, Franck Cammas et ses neuf équipiers vont recommencer à accroître leur avantage sur Orange II puisque celui-ci naviguait encore dans le Pot au Noir il y a trois ans, jour pour jour. En effet, les alizés de l’hémisphère Sud se présentent bien : du secteur Sud-Est 15 noeuds à l’équateur, ils vont passer rapidement à une brise d’Est forcissant. L’accélération à plus de 25 noeuds est donc déjà programmée avant la fin du jour et ce, au moins jusqu’au week-end ! « La prochaine question stratégique est le contournement de l’anticyclone de Sainte Hélène et l’entrée dans les 40èmes : à priori, il y a une ouverture devant et il faut la saisir. Si nous faisons aussi bien que Orange II, nous serons très contents. Nous n’avons pas de complexe vis-à-vis du détenteur du Trophée Jules Verne dans le Grand Sud… Il sera simplement difficile de faire mieux sur cette tranche de parcours… »
Le maxi catamaran avait en effet mis 7 jours 5 heures 22 minutes pour atteindre la longitude du cap de Bonne Espérance car il avait profité d’une situation météorologique très favorable lui permettant alors de piquer très tôt, cap au Sud-Est, et donc de raccourcir sensiblement la route qui impose habituellement de longer les côtes brésiliennes jusqu’à l’île Trinidade avant d’obliquer vers Cape Town. Or, ce phénomène semble bien se réitérer sur l’Atlantique Sud, ce qui mettrait Groupama 3 sur des rails pour attraper un front argentin ! En attendant, le trimaran géant démontre qu’il n’a pas de problème de vitesse, surtout dans les petits airs, qu’il ne craint pas de faire du près et qu’il allonge la foulée dès quinze noeuds de vent réel. Ce score à l’équateur est un premier encouragement sur les traces de Phileas Fogg et de son domestique Jean Passepartout…

Ils ont dit

Franck Cammas, skipper de Groupama 3 : "Il a fallu manoeuvrer beaucoup et se donner à cent pour cent sans économiser ni l’équipage ni le bateau, mais on arrive quand même en six jours et quelques heures à l’équateur ce qui est le temps le plus court pour un voilier sur ce parcours … Chacun est concentré et hyper motivé, je suis très content et très fier d’être avec cet équipage […] avec le beau monde qu’il y a autour de moi, on arrive toujours à un consensus qui est le meilleur, et très rapide."