Encore deux jours compliqués

Course en solitaire de la classe mini entre les Sables d'Olonne et l'île de Faïal aux Açores. Courses en 2 étapes. 2540 miles

A quel saint se vouer ? A l’écoute du bulletin météo quotidien, les concurrents des Sables – Les Açores – Les Sables doivent être décontenancés par les dernières prévisions qui annoncent des vents variables faibles sur leur zone de navigation. Il faudrait pouvoir descendre de plus de 120 milles dans le sud pour retoucher du vent. Mais qui prendra ce risque dans des conditions aussi aléatoires ? D’ores et déjà, la tête de flotte s’est dispersée sur le plan d’eau.

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Coup de frein sur la flotte… Derrière le front froid, le vent, comme prévu, s’est écroulé. La flotte navigue dans une sorte de marais barométrique ou la faiblesse du gradient de pression entraîne des vents asthmatiques, voire pas de vent du tout. C’est visiblement la mésaventure qui a frappé les hommes du nord où tour à tour Valentin Gauthier (Shaman) et Jonas Gerkens (Volvo) ont été crédités pendant de longues minutes de vitesses indécentes, proches du néant.

Croire au routage… ou en sa bonne étoile Dans ces conditions, la sagesse recommande d’essayer de se rapprocher le plus possible de la route directe : dans l’incertitude, mieux vaut essayer de choisir la route qui demande le moins d’investissements en milles. Mais les coureurs n’ont pas forcément cette analyse : tout d’abord, parce que les routages, au départ d’Horta, préconisaient d’infléchir la trajectoire vers le nord pour contourner la dorsale anticyclonique qui prolonge l’anticyclone des Açores. Voyant le vent tomber, certains espèrent, en remontant vers le nord qu’ils s’éloigneront de cette zone de hautes pressions et récupèreront un peu de vent. Il y a donc clairement deux camps : ceux qui privilégient le contournement des hautes pressions par le nord et ceux qui comme Tanguy Bouroullec (Kerhis CERFrance) et Tom Dolan (Offshoresailing.fr) ont choisi de se rapprocher de la route directe. Ils devraient être rejoindre par quelques transfuges de la première option comme Aurélien Poisson (Alternative Sailing), Germain Kerlévéo (Technique Voile) et Ambrogio Beccaria (Alla Grande Ambeco) qui vont tenter de sauver les meubles, même si l’on sait qu’un changement d’option se paie cher dans la plupart des cas… mais dans les petits airs, tout reste possible. En prototype, Ian Lipinski (Griffon.fr) a, lui aussi, infléchi sa route pour revenir au plus près de l’orthodromie.

Trace directe pour le peloton Au sein du peloton, mené par Frédéric Moreau (Petit Auguste et Cie) et Yann Burkhalter (Kalaona), les choix ne sont pas aussi tranchés, à l’exception de Marine André (Mini Explorer) qui a choisi une route très nord à la sortie du front. Les autres, comme Jean-Patrick Loison (Stop Hunger One), Steven Rouxel (Offshoresailing Concarneau) ou bien Nolwen Cazé (Fée Rêvée) ont préféré rester naviguer groupés. Rien de tel que de disposer d’un lièvre avec qui comparer ses performances et qui pourra servir d’aiguillon en cas de défaillance. C’est plus compliqué pour la queue de flotte où Martin Callebaut (Extasea) et Vianney Desvignes (Cachaça) doivent par moments se sentir bien seuls. Ce dernier avait embarqué avec lui quelques morceaux de musique classique pour tromper le temps. Un Nocturne de Chopin sous la lune montante est sans doute un excellent antidote à l’impatience.

Classement au pointage de 17h (TU+2) : Séries : 1 Tanguy Bouroullec (Kerhis CERFrance) à 616,5 milles de l’arrivée 2 Thomas Dolan (Offshoresailing.fr) à 2,9 milles 3 Aurélien Poisson (Alternative Sailing) à 34 milles 4 Germain Kervéléo (Technique Voile) à 35,4 milles 5 Ambrogio Beccaria (Alla Grande Ambeco) à 38,5 milles
Prototypes : 1 Ian Lipinski (Griffon.fr) à 567,1 milles de l’arrivée 2 Alberto Bona (Promostudi La Spezia) à 46,5 milles