Il y a 3 ans Loïck Peyron et ses équipiers attaquaient l’Ocean Indien confiants avec 1700 milles d’avance en faisant un Grand S dans l’hémisphère Sud. “Le vent est soutenu, c’est monté un peu. On a en ce moment entre 27 et 29 nœuds de vent de Nord Ouest. On fait un cap à l’Est très rapprochant. La mer n’est pas trop formée donc on va vite. Le bateau glisse bien.” Avec plus de 1 700 milles d’avance sur le tableau de marche, plus que jamais la consigne de garder le sens de la modération en termes de vitesse est de rigueur. Pour la suite, Loïck Peyron détaillait le menu météo : “On est dans du vent qui va forcir un petit peu, c’est toujours du vent portant. On va faire une jolie courbe sous les Kerguelen et après ça va mollir un peu, à l’approche de cette grande zone de glaces. Puis ensuite il y aura une grande dépression à contourner sous l’Australie, où on risque de remonter assez proche des côtes australiennes pour éviter le plus fort du vent et on replongera avec plaisir dans le Grand Sud, sous la Nouvelle-Zélande. A priori on va dessiner une sorte de grand S dans l’hémisphère Sud “. En attendant, c’est samedi matin que le Maxi Banque Populaire V devrait passer le cap Leeuwin.
Pour Spindrift, le retard en 48h s’accumule pour atteindre plus de 300 milles. La pression s’accentue alors que l’équipage rentre dans la partie la plus dure de la course avec des températures plus basses, une fatigue qui doit commencer à se faire ressentir après plus de 14 jours de course. L’euphorie de l’Atlantique Nord est déjà loin. Banque Populaire alignait les journées de plus de 800 milles parcourues par 24h. Spindrift peine depuis 3 jours à dépasser les 700 milles.
Sur IDEC, jusqu’au cap de Bonne Espérance, Francis Joyon avait annoncé la couleur et anticipé le retard pour finalement reconnaître avoir “grillé un joker”. Ce dimanche soir, IDEC est à -793 milles, file à 23,4 nds et continue de perdre des milles sur Banque Populaire qui avance à plus de 30 nds et se trouve déjà aux sud des îles Kergelen, soit à plus d’une journée de retard. Maigre consolation, IDEC doit être en revanche à peu près dans le même temps, voir mieux que Groupama 3. Le Cap Leuwin, le prochain Cap qui sera atteint fin de cette semaine confirmera ou pas la tendance mais le challenge d’IDEC s’annonce difficile. Axel Pella dans la vacation du jour garde le moral : ” On se dit qu’on a encore nos chances. Par rapport au temps de référence il y a beaucoup à rattraper dans le Pacifique et dans la remontée de l’Atlantique. On aura un peu de retard au Cap Leuwin. Tout peut encore basculer. On y croit vraiment. On pense tous qu’on est dans coup encore”.