Charte de l’Eco-Marin, à soutenir et à appliquer !

Jean Luc Van Den Heede portrait
DR

Treize petits articles essentiels. Des « points théoriques incitatifs ». Ne pas rejeter ses déchets en mer. Choisir des produits de nettoyage ou de carénage non polluants ; éviter tout rejet chimique ; ne pas accoster sur des îles protégées ; privilégier ports et corps-morts aux mouillages forains qui abîment les fonds, limiter sa consommation d’eau douce, respecter les limitations de vitesse tout comme les espèces animales… Voilà entre autres ce que contient la charte éco-marin, initiative lancée à La Rochelle en 2003 et qui a aujourd’hui besoin d’élargir son champ d’action, de sortir d’une certaine marginalité. D’être en tous cas plus soutenue encore que par ses déjà 500 signataires. Car l’idée de la charte c’est aussi d’être diffusée le plus largement possible. De faire de ces quelques points théoriques des évidences dont chaque signataire devient lui-même ambassadeur.
 
A La Rochelle, dans les bureaux de l’association Echo-Mer, un des initiateurs du projet, David Beaulieu, raconte : « l’idée est venue au départ du Label Bleu de la Transat 6.50 où chaque coureur s’engageait à ne rien rejeter en mer ». David lui-même est marin. Navigue. De ses quelques transatlantiques – par exemple avec Benoît Parnaudeau, héros du dernier Vendée Globe – il retiendra une chose « en arrivant près des côtes, à chaque fois qu’on rentre d’une traversée, la pollution saute aux yeux : sacs plastiques, poubelles éventrées, filets, macro déchets en tous genres… et il y a toute celle qu’on ne voit pas, la plus dangereuse, issue des produits chimiques, phytosanitaires, détergents et autres qui détruisent les écosystèmes »… Autrement dit, il faut agir au maximum en amont. Et l’idée que des marins parlent à tous mérite d’être soutenue.
 
« C’est un message des marins aux humains, une petite goutte d’eau, une manière de susciter la prise de conscience, d’inciter aux réactions. C’est ainsi qu’on fait bouger les choses, peu à peu. Si chaque marin affiche la charte dans son bateau, l’applique, la diffuse, en parle à ses collègues utilisateurs de la mer, aux capitaineries des ports, les choses commenceront à bouger».
 
Alors oui, il faut signer et diffuser cette charte comme le font déjà Karen Leibovici, autre héroïne du Vendée Globe et présidente d’honneur de l’association, Benoît Parnaudeau ou encore les navigateurs du Team Défimer, Armel Tripon et Erwan Leroux. Oui, il faut visiter le très didactique site Web www.echo-mer.com et sa foule de petits conseils basiques pour une mer plus propre. Saviez-vous par exemple qu’on peut remplacer quasiment tous les produits de nettoyage du bateau par des solutions de produits naturels (vinaigre, citron, etc) ? Sur le site, une foule de recettes contenues dans l’ « Eco-Dico » donnent les gestes qui sauvent la mer, « ma compagne, mon défi, l’objet de mes rêves », comme dit le préambule de la charte de l’Eco-Marin. Pour ne pas sacrifier cet espace, pour que nos enfants y trouvent eux aussi leur part de rêve, la prise de conscience commence maintenant. « C’est possible, il faut se bouger, et montrer qu’avec l’engagement de chacun on peut faire avancer les choses », sourit David Beaulieu. Signez, diffusez, appliquez. Tous les utilisateurs de la mer sont concernés. Tous les marins. Tous les terriens, aussi.
 

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