A 18 h 42 mn 04 s ce mardi, Francis Joyon a franchi la ligne d’arrivée de la Route du Rhum. Le skipper d’IDEC Sport a mis 9 jours 4 heures 42 minutes et 4 secondes pour boucler le parcours de 3 542 milles à la vitesse moyenne de 16,05 nœuds. Il a parcouru en réalité 4 664 milles à 21,13 nœuds de moyenne. L’écart au premier, Loïck Peyron, est de 1 jour 13 heures 33 minutes et 32 secondes.Avec un bateau plus lourd et moins puissant que ses congénères, Francis a eu du mal à rivaliser en vitesse et s’est peu à peu fait décrocher. Ce qui ne l’a pas empêché de rester combatif jusqu’au bout, comme le prouve son fait d’arme dans les 50 derniers milles autour de la Guadeloupe, où il parvient à doubler Yann Eliès. Interview avec l’intéressé.
Francis, ton premier sentiment ?
« Mon père me disait toujours qu’il fallait être soit premier soit dernier ! (rires). Bon, je ne suis pas vraiment habitué à ramasser les bouées, mais c’est la loi du sport et il faut savoir l’accepter. Pour qu’il y ait de beaux vainqueurs, il faut aussi qu’il y ait de bons perdants ! »
Un petit bilan à chaud ?
« Le sport, c’est aussi savoir perdre. Bien sûr, comme tout le monde, je préfère gagner, mais ça ne peut pas être le cas à chaque fois. J’ai eu beaucoup de petits soucis techniques qui m’ont vraiment handicapé, entre autres avec mon informatique et avec mes safrans abimés au large du Portugal. Le bateau était très difficile à barrer… il y a tout de même un trou dans le flotteur qui entraine une gerbe d’eau. Surtout, je pense que j’ai passé beaucoup de temps à tenter d’avancer malgré tous ces petits pépins, mais du coup j’avais moins de temps pour faire de la météo et bien étudier ma route. C’est une somme de petites choses comme ça qui font que cette fois-ci je n’ai pas pu jouer réellement avec les bateaux de devant. C’était un peu frustrant, forcément.»
Et maintenant, quel est ton programme ?
« Récupérer un peu ici en Guadeloupe puis très vite remettre le bateau en état, faire toutes les réparations. Je pense que je ferai moi-même le convoyage retour pour rentrer en Bretagne. Je vois bien les choses comme ça parce que la traversée a été un peu frustrante et j’ai besoin de retrouver quelques bonnes sensations de barre … En clair de me réconcilier un peu avec le bateau (rires) !”