Le duo sur le multi50 Fenêtrea Cardinal est revenu sur quelques éléments clés qui lui ont permis de franchir la ligne d’arrivée à Itajai en tête. Erwan Le Roux : « C’est ma première victoire dans une grande course en tant que chef de projet. J’avais déjà remporté la Transat Jacques Vabre en 2009, mais c’était en tant qu’équipier de Franck-Yves Escoffier. C’est une grosse satisfaction parce qu’on s’est tenu à ce qu’on avait choisi de faire. On n’a pas voulu tirer trop sur le bateau dans les premiers jours de course, on a veillé à préserver le matériel pour être performant jusqu’au bout. Yves Le Blévec et Kito de Pavant nous ont mis une grosse pression. Pour préserver notre avance sur Actual, on a été obligé de « bourriner ». On a fait souffrir le bateau. La preuve en est, c’est là qu’on a commencé à casser : on a déchiré le solent, cassé le chariot de rail de grand-voile et depuis deux jours notre électronique est en rideau… Dès qu’on dépasse une certaine limite sur ces bateaux, on le paie.”
Quant à la collaboration avec son co-équipier, Yann Eliès, Erwan Le Roux se félicite de son choix. « S’il faut repartir demain avec lui, je signe immédiatement. Et je sais que lui aussi. Au delà du marin d’exception qu’il est, c’est aussi quelqu’un qui possède une dimension humaine fantastique. J’ai vraiment découvert le bonhomme et je ne le regrette pas. Et puis, à le voir fonctionner, tu comprends pourquoi il a pu gagner deux Solitaires du Figaro d’affilée. Notre réussite, c’est aussi celle d’un tandem qui s’est vraiment trouvé sur l’eau. »
La réaction de Yann Elies : « La victoire ça s’apprend et ça se cultive. Traverser l’Atlantique en multicoque, je ne l’avais jamais fait. Ça s’apparente à l’engagement qu’on peut mettre sur une Solitaire du Figaro, mais là ça durait quinze jours. Partager ça avec Erwan, c’était vraiment super. Avant même l’arrivée, je lui ai dit combien j’avais été content d’avoir participé à cette aventure avec lui. On a eu deux jours super difficiles pour finir. On finit vraiment fatigué. »