Stamm de retour aux Sables

    Bernard Stamm arrivée
    Bernard Stamm arrivée

    Après 88 jours 10 heures 27 minutes et 10 secondes de mer, Bernard Stamm a coupé symboliquement la ligne d’arrivée du Vendée Globe (à 22h30,50sec). Hors course depuis le 9 janvier dernier, suite à la perte de ses hydrogénérateurs ne lui laissant d’autre choix que de se faire ravitailler en carburant, le skipper de Cheminées Poujoulat a retenu son souffle jusqu’au bout, victime d’une rupture de la fixation entre le vérin de quille et la coque la veille. Un problème technique survenu dans les conditions particulièrement musclées que lui aura réservé le Golfe de Gascogne.  

    - Publicité -

    La course de Bernard Stamm aura été un périple plein de contrastes. Armé d’un 60 pieds puissant de dernière génération (le seul plan Juan K de la flotte), le marin suisse est tout de suite aux avant-postes. Le 10 novembre à 13h02, il prend un des meilleurs départs de la flotte et inscrit son nom sur la première ligne du tout premier classement de ce 7e Vendée Globe. En fait, jusqu’en Nouvelle-Zélande, il mène une course magnifique au sein du top 5 et va même mener la danse pendant 15 heures, le 7 décembre, au passage de la porte Crozet (océan Indien).

    Mais dès les premiers jours de mers, on sait que Cheminées Poujoulat rencontre des soucis : ses fixations d’hydrogénérateurs montrent des signes de faiblesse au large du Portugal, jusqu’à le lâcher complètement. Et c’est bien ce problème technique qui sera à l’origine de tout. Parti avec un stock limité de carburant, Bernard comptait sur cette source d’énergie alternative pour fournir l’électricité nécessaire au fonctionnement du pilote automatique et des instruments de navigation.

    Après plusieurs tentatives de réparation en mer, il doit se résoudre à faire escale à deux reprises, du 23 au 24 décembre dans l’île d’Auckland, puis à Dunedin, deuxième plus grande ville de l’île du Sud (du 26 au 28 décembre). C’est lors du premier épisode, lorsque Bernard Stamm s’amarre à un bateau scientifique russe pour éviter de déraper sur son mouillage, qu’il se verra disqualifié par le Jury international qui estime que le navigateur suisse a reçu assistance. Le dossier doit être ouvert à nouveau, suite à des précisions apportées par Bernard. Mais entre temps, les réparations de fortune n’ayant pas tenu, le skipper de Cheminées Poujoulat décide de s’arrêter une nouvelle fois après le passage du cap Horn pour embarquer du carburant… Un précieux liquide qui lui sera fourni par son ami, le navigateur basque Unaï Basurko qu’il avait rencontré lors de la Velux 5 Oceans et du Vendée Globe 2008-2009.

    Dès lors, il sait que son tour du monde se terminera hors course. Mais Bernard va s’appliquer à ramener son bateau en utilisant au mieux son potentiel. Son convoyage va être l’occasion d’expérimenter différentes combinaisons de voilure, de tenter des coups météo pour améliorer sa connaissance de l’Atlantique Sud. Bien qu’il soit hors course, Bernard a tenu à revenir aux Sables d’Olonne pour saluer le public qui a suivi son aventure.