Qu’espérez-vous comme conditions météo pour cette régate in shore dans la baie de Melbourne, samedi ?
J’espère une brise thermique stable. Cette régate va se disputer à l’intérieur de la Baie de Melbourne où la mer sera relativement plate mais avec un peu de courant, notamment au milieu de la baie. Donc s’il y a de la brise thermique, cela sera relativement simple, s’il n’y en a pas, cela sera assez compliqué, car la baie est très fermée. Il peut donc y avoir des petits effet thermiques qui contredisent les effets de la rive d’en face. Il faudra faire attention à cela.
Dans la perspective de cette régate in shore, la situation du Team ABN AMRO a l’air assez confortable. Quel est votre avis ?
C’est sûr, outre le fait que ABN AMRO ONE et ABN AMRO TWO occupent les deux premières places du classement provisoire, nous avons l’autre avantage de ne pas avoir eu de travaux majeurs à faire à cette escale, comme tous nos autres adversaires. Nos deux VO 70 ont été remis à l’eau plus tôt que les autres et nous allons pouvoir naviguer dès aujourd’hui. Nous sommes plus sereins car nous irons sur l’eau pour nous entraîner et performer, et non pour tester des réparations. Mais il faut relativiser un peu. Dans un parcours in shore, les performances des bateaux par 10-15 nœuds ne sont pas vraiment déterminantes, ce qu’il faut surtout, c’est prendre un bon départ, aller au bon endroit et faire de belles manœuvres. Ce sont 3 paramètres qu’il ne faut pas rater. On peut presque toujours compenser un déficit de vitesse par l’expérience des équipages. Paul Cayard (Pirates des Caraïbes) et Neil Mac Donald (Ericsson) ont pas mal l’habitude de ces régates autour de 3 bouées et ils peuvent donc faire de belles choses.
Quels ont été les résultats de la réunion Team/Organisation après les casses de la dernière étape ?
Les résultats ont été assez simples. 1) – L’organisation ne touche pas à la règle des Volvo Open, 2) – Les syndicats doivent réparer leurs bateaux et tout le poids qui est mis pour réparer et consolider les coques est enlevé du bulbe. Cela fera des bateaux plus solides et un peu moins puissants. Tout cela n’a rien de dramatique. En effet, sur notre bateau, ABN AMRO TWO, nous avions eu les mêmes problèmes 3 semaines avant le départ et nous avions pris exactement la même décision que les autres team prennent aujourd’hui, c’est à dire de concevoir un système plus solide mais qui serait plus lourd. A Cape Town, nous avons changé notre système de quille et nous avons enlevé une centaine de kilos dans le bulbe pour être à la jauge. Le plus important, c’est que les bateaux soient fiables et qui finissent les étapes.
Quel est votre programme jusqu’à samedi ?
On va charger les voiles sur le bateau pour aller s’entraîner aujourd’hui et demain sur un triangle olympique, histoire de bien se préparer au parcours banane de samedi et de bien roder toutes les manœuvres, les positions, et chaque timing. Il y a en effet une grosse différence entre les manœuvres en off shore qui nous prennent 10 à 15 minutes et les manœuvres en in shore où il faut que tout soit plus précis avec une belle coordination. Si en off shore on peut se permettre quelques petits « couacs », en in shore, il faut que tout soit réglé comme du papier à musique.
Source ABN AMRO
NB : Retrouvez dans notre rubrique "Radio Course Au Large" l’interview de Sidney Gavignet, ABN AMRO 1, évoquant lui aussi la régate de samedi prochain.