Après une remontée express de l’Atlantique Sud, Bernard Stamm et Jean Le Cam rencontrent des conditions plus complexes au passage d’une dorsale anticyclonique qui perturbe le flux d’alizés de secteur d’est-nord-est. Dans des vents modérés, très instables en force comme en direction, ils doivent depuis hier composer leur route à coups de virements de bord. Au large des côtes africaines, par 24° Nord, ils ont franchement réduit l’allure comme en témoignent les 147 milles parcourus sur les dernières 24 heures. Pour autant, ces premiers de cordée, que rien se semble pouvoir arrêter, n’en sont pas moins passés sous la barre des 2 000 milles restant jusqu’à l’arrivée à Barcelone.
Dans les premières longueurs de l’Atlantique Nord, Neutrogena et GAES Centros Autidivos connaissent également un coup de frein. Anna Corbella et Gerard Marin ont franchi l’équateur hier en soirée (20h58), soit un peu moins d’une journée après leurs prédécesseurs, Guillermo Altadill et José Muñoz. Ces derniers peinent à accrocher le régime d’alizés du nord et voient leurs poursuivants, qui profitent d’un peu plus de pression, revenir fort dans leur tableau arrière. Mais gare au classique effet d’accord on qui veut que les écarts se font et se défont, et pourrait permettre à Neutrogena de redémarrer quand GAES Centros Auditivos ralentira à son tour au passage de cette zone de transition.
Plus au sud, à la latitude de Rio de Janeiro, la bataille fait toujours rage entre We Are Water et One Planet, One Ocean & Pharmaton qui ne se quittent plus du tableau arrière. Un coup à toi, un coup à moi. Pas étonnant donc qu’Aleix Gelabert et Didac Costa aient dans le classement de ce matin volé la vedette en 4è position à Bruno et Willy Garcia. Cet après-midi les deux frères de We Are Water ont repris l’avantage, pour deux petits milles. Pour combien de temps encore ? Une chose est sûre, ces deux équipages espagnols n’ont pas fini d’attiser le suspense dans un flux d’alizés peu établi.
Au large des côtes uruguayennes, la situation n’est pas la même pour le 6è bateau . Ce lundi, le navigateur allemand Jorg Riechers ne cache pas se sentir un peu isolé aux côtés de son complice français Sébastien Audigane. Les deux co-skippers de Renault Captur concèdent plus de 1000 milles sur les duettistes qui le précèdent. Mais Jorg Riechers assure qu’il garde comme objectif premier de rejoindre le plus vite possible Barcelone.
Ils ont dit :
Jörg Riechers (Renault Captur) : « Nous sommes dans une situation assez compliquée au niveau de la météo. Nous devons passer une petite dépression avec des vent qui soufflent entre 10 et 25 nœuds et ça change très, très vite. Nous essayons actuellement de contourner ce vilain système qui met un peu le bazar. Et heureusement, nous devons ensuite rejoindre les vents de sud-est plus stables pour bien progresser vers Barcelone. Mais la situation tactique reste compliqué pour nous parce que le 5è et le 4è s’échappent avec les alizés. Ces places sont très probablement déjà jouées. »
Bruno Garcia (We Are Water) : « Nous sommes des Méditerranéens et nous faisons plus facilement face au chaud qu’au froid. Clairement, nous nous sentons mieux depuis que nous progressons au nord. Il y a toujours un moment ici ou là pour penser à la fin, à l’arrivée de la course à Barcelone, cela arrive tout au long de la course. Nous ne sommes pas obsédés par ça, nous fixons des objectifs à court terme, la latitude du cap Frio, le Pot au noir, des choses comme ça. De telle sorte que nous vivons la course pas à pas. »
Classement à 15h
Cheminées Poujoulat (B Stamm – J Le Cam) à 1909 milles de l’arrivée
Neutrogena (G Altadill – J Muñoz) à 949 milles
GAES Centros Auditivos (A Corbella – G Marin) à 998 milles
We Are Water (B Garcia – W Garcia) à 2 355 milles
One Planet One Ocean & Pharmaton (A Gelabert – D Costa) à 3 478 milles
Renault Captur (J Riechers – S Audigane) à 3 274 milles
Spirit of Hungary (N Fa – C Colman) à 4 921 milles