La fin du Pacifique pour deux bateaux

We are Water BWR
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Après 66 jours de course depuis le départ au large de la cité catalane, les 4è et 5è équipages de la course vont rejoindre leurs prédécesseurs sur la route retour. Ces quatre marins espagnols, novices du tour du monde, doivent faire leurs adieux au Grand Sud dans des 18-20 nœuds de vent d’ouest, sur une mer relativement formée par le passage successif des dépressions australes, mais qui reste maniable pour sans doute leur permettre de saluer non loin des côtes le célèbre rocher noir.

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Si l’on peut compter sur ces quatre marins pour fêter comme il se doit leur première fois au cap Horn, la régate n’en promet pas moins de très vite reprendre ses droits entre ces deux équipages que seuls 100 milles séparent. Avec cet écart, ils n’ont rien à envier aux duos de Neutrogena et GAES Centros Auditivos qui, tout comme eux, ne se quittent plus depuis qu’ils ont entamé la traversée du Pacifique. Au large des côtes brésiliennes, profitant de leur léger décalage au nord pour bénéficier d’un peu plus de pression, Guillermo Altadill et José Muñoz semblent un peu plus rapides depuis quelques heures. Pour autant, rien est joué entre ces deux bateaux qui n’ont pas fini de se disputer la deuxième place dans le sillage du leader Cheminées Poujoulat. En tête, ce dernier poursuit son cavalier seul en direction de l’équateur, et continue de gagner en vitesse à mesure qu’il progresse au nord dans un flux d’alizés de secteur est d’une quinzaine de nœuds.

Des conditions tropicales et idéales qui feraient le bonheur du duo de Spirit of Hungary. Mais au milieu du Pacifique Sud qui n’a jamais aussi bien porté son nom, même s’il faillit à sa réputation, c’est une toute autre histoire.  La faute à une zone de hautes pressions située au sud le zone d’exclusion des glaces qui l’a pris dans les mailles de ses isobares distendus. Voilà plusieurs jours déjà que Nandor Fa et Conrad Colman bataillent dans des petits airs (des vents de sud-sud-ouest d’à peine 10 nœuds), et se tardent de trouver un peu de pression pour progresser sur la route. « Les statistiques montrent que tous les autres bateaux avançaient à 17-14 nœuds de vitesse minimum dans la zone où nous sommes.  Et nous ? Et bien, actuellement, le speedo indique 2,3 nœuds ! » raconte le benjamin de la course. D’après les dernières prévisions, il lui faut encore ronger son frein jusqu’à la fin du week-end avant d’envisager pouvoir franchement accélérer la cadence en direction du cap Horn. Plus de 2500 milles le séparent encore de la porte d’entrée de l’Atlantique.

Ils ont dit :

Aleix Gelabert (One Planet, One Ocean & Pharmaton) : « Nous sommes plus détendus et juste concentrés sur l’arrivée sur le cap Horn. Je pense que nous y serons dans environ 24 heures, peut-être un peu moins. Ces derniers jours, nous étions en chasse de We Are Water, cela a été un petit peu tendu, mais quand ils sont dans les mêmes conditions, ils ont montré qu’ils étaient un peu plus rapides. Ce sont de très bons marins et leur bateau est un peu plus rapide que le nôtre, mais il reste la possibilité d’avoir des conditions différentes. Et nous pensons que dans la remontée l’Atlantique, nous pouvons avoir une opportunité de revenir un peu sur eux. Ce sera très difficile, mais nous essayerons et nous avons toute la route jusqu’à Barcelone pour le faire. »

Classement 15h
Cheminées Poujoulat (B Stamm – J Le Cam) à 3 754 milles de l’arrivée
Neutrogena (G Altadill – J Muñoz) à 1 321 milles
GAES Centros Auditivos (A Corbella – G Marin) à 1 454 milles
We Are Water (B Garcia – W Garcia) à 3 246 milles
One Planet One Ocean & Pharmaton (A Gelabert – D Costa) à 3 345 milles
Renault Captur (J Riechers – S Audigane) à 4 094 milles
Spirit of Hungary (N Fa – C Colman) à 5 877 milles