Une nouvelle fois, les trois dessins de l’architecte argentin ont fait la différence lors du grand bord vent de travers entre Lisbonne et Santa Maria. Et même si Camper a pu combler une partie de son retard lors du louvoyage dans le petit temps açorien, les trois quasi sisterships ne s’en sont pas laissés compter dès que les écoutes ont été choquées. Telefonica, Groupama 4 et Puma naviguaient à vue au passage de l’île, avec les néo-Zélandais à cinq milles derrière. Mais dès que les trois leaders ont accroché la brise de secteur Ouest montant progressivement à douze noeuds, puis quinze, vingt et désormais vingt-cinq noeuds, ils ont recréé l’écart et les Kiwis concédaient près de dix milles ce mercredi après-midi.
Après l’anticyclone des Açores, tous se préparent à traverser la dépression annoncée avec un vent qui pourrait atteindre 45 nœuds ce jeudi. « La tempête est là, elle est réelle et va jouer un rôle significatif. » Le navigateur de Camper, Will Oxley, se fait sérieux. « On choisit la force de ton vent en naviguant plus ou moins à l’intérieur de la dépression. Il y aura de la mer, six à sept mètres. Ça sera décisif pour la flotte. On a 800 milles à parcourir avant d’empanner. Un record de distance sur 24 heures est possible. »
Le vent monte et les 66 marins se préparent à la baston, relativisant le classement actuel. Telefónica a pris la tête peu avant le passage de São Miguel à la faveur d’un virement bien placé. À 15h, Groupama est deuxième à 1,6 milles, avec Puma troisième à 3 milles.
« En arrivant sur l’île de São Miguel hier, on a essayé d’envoyer un premier virement » explique l’équipier média français Yann Riou. « On avait alors Telefónica bien au chaud derrière nous mais c’était trop tôt pour virer et on s’est recalés. On était toujours devant. Puis Telefónica a viré et on a suivi. Malheureusement, son choix était le bon. C’est une micro-perte : on navigue toujours à vue d’eux. On s’apprête à faire face à un autre dilemme, dans du vent fort au portant : choisir la prudence et ne pas casser de matériel, ou prendre des risques et aller plus vite que nos concurrents. C’est pas une situation très facile, en particulier quand on est leader au général … Ceux qui sont derrière et qui ont peut-être moins à perdre peuvent prendre plus de risques. Après celle de l’Atlantique Sud, cette dépression est la plus creuse qu’on ait eue depuis le départ de cette Volvo Ocean Race. »
Classement de 15h00
1-Telefonica (Iker Martinez) : à 1 004,1 milles de Lorient
2-Groupama 4 (Franck Cammas) : à 1,6 mille
3-Puma (Ken Read) : 2,9 milles
4-Camper (Chris Nicholson) : à 9,6 milles
5-Abu Dhabi (Ian Walker) : à 20,3 milles
6-Sanya (Mike Sanderson) : à 38,8 milles
Classement général
1-Groupama 4 (Franck Cammas) : 189 pts
2 -Telefonica (Iker Martinez) : 181 pts
3-Puma (Ken Read) : 176 pts
4-Camper (Chris Nicholson) : 166 pts
5-Abu Dhabi (Ian Walker) : 107 pts
6-Sanya (Mike Sanderson) : 34 pts