Yann Riou savoure l’expérience

Yann Riou au cap Horn
DR

Il est perfectionniste, sérieux et très impliqué. Et il en faut, de l’implication, pour bien faire son boulot d’équipier média. Ce poste est l’un des 11 à bord de chaque Volvo Open 70 dans ce tour du monde. Les règles de course précisent qu’il ne peut pas manœuvrer. Mais ses tâches sont multiples : création et envoi quotidien de contenus multimédias – photos, vidéos, fichiers audio et textes, gestion des e-mails et du planning des interviews des marins, et aussi cuisine et ménage.

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Voileux depuis l’enfance, il a d’abord travaillé dans des sociétés de télécommunication, mais faisait beaucoup de voile à côté, notamment du Mini 6.50 avant de rejoindre l’équipe de Groupama. Yann Riou : « Je naviguais énormément hors course sur les trimarans – j’ai fait 20 000 milles sur Groupama 3. Je faisais souvent des images. On a appris qu’on allait faire la Volvo Ocean Race et qu’il y avait un poste de média man attitré. Damian Foxall, qui s’occupait du recrutement de l’équipage, m’a proposé le poste alors que j’en avais parlé à Franck de mon côté. D’un commun accord, on a fait des essais et ça ne se passait pas trop mal … Alors on a continué. »

Il se lève au lever du soleil, prépare le petit-déjeuner et profite des premières lumières pour faire des images. Puis il filme et fait des photos pendant la journée, en s’arrêtant pour faire les repas. Quand la nuit tombe, il compile ces infos, monte sa vidéo et écrit son blog. La nuit, il fait souvent un dernier repas pour les équipiers. « Sur la première étape, j’avais des plannings avec les moments-clefs comme les Canaries, le Cap Vert, le Pot-Au-Noir et les horaires de lune. Et puis j’ai laissé tomber parce que je me suis aperçu que le meilleur moyen de trouver des idées, c’est de traîner avec les équipiers et de regarder ce qui se passe plutôt que de raconter quelque chose de pré-écrit, » précise t-il. « Tout le monde n’était pas très coopératif au début, notamment ceux qui n’avaient pas l’habitude de travailler avec un média man, mais je dois dire que ça a bien changé et c’est très agréable. »

Bien entendu, ce n’est pas toujours la rigolade à bord du VO70. « Les pires moments ne sont pas forcément ceux qui en ont l’air. Ça va peut-être choquer de dire ça, mais notre démâtage était presque plus facile que les 48 premières heures de course sur l’étape 6. Même si tout le monde était très déçu du démâtage, voilà : le mât était par terre et on était dans l’action. Alors que sur la dernière étape, on a fait quelques toutes petites erreurs au départ et nos concurrents nous ont collé 30 heures. C’est presque plus dur d’aller interviewer les gars dans ces moments-là que pendant le démâtage. »

Comme ses co-équipiers, Riou avoue une vraie fatigue après six mois de course. Mais il se dit aussi conscient de la rareté des moments vécus. « Bien sûr que je savoure l’expérience … Mais pas minute par minute. Il y a quelques moments très sympas où tu réalises. Quand je repense à l’étape du cap Horn par exemple, on a vécu une aventure extraordinaire du début à la fin ! J’en suis conscient, mais ce n’est pas quelque chose que je referai toutes les semaines. »