Avec ses nuages, ses grains et ses zones de calme qui freinent leur progression au large de la Guyane, ce Pot-Au-Noir en a agacé certains. Il a même fait peur à Puma, toujours en tête à 15h mais avec Camper et Telefonica à moins de trois milles. En 24 heures, Cles Néo-Zélandais ont effectivement repris 37,9 milles au leader américain et ne sont plus qu’à 1,8 milles de lui. Telefónica est troisième et s’est décalé sous le vent, à 2,8 milles. « Il y a toujours un élément de chance dans cette course, » explique le navigateur de Camper, Will Oxley, « mais on a réussi à glisser à l’ouest d’un gros groupe de nuages dans le Pot-Au-Noir, avec une mer plate. 433 milles en 24 heures dans la dernière partie du Pot, c’est assez inhabituel ! Hier, notre navigation était idyllique – c’est quelque chose de reprendre 10 milles à Puma à chaque classement. Les fichiers GRIB étaient complètement faux alors c’était vraiment de l’improvisation. À l’aube, il était juste sous notre étrave, à tribord. C’est bien une régate serrée. »
Le jeu se resserre aussi pour Groupama: les Français, cinquièmes, ont repris 48 milles au classement au cours de ces dernières 24 heures. De quoi faire le bonheur des hommes en vert. De quoi effrayer Abu Dhabi Ocean Racing, quatrième, 12,6 milles devant eux seulement. « Groupama nous fait un peu peur, » avoue Paul Willcox, régleur. « Ils reviennent en force. C’est sûr, on garde un œil sur l’horizon derrière nous. »
Les alizés qui vont pousser la flotte une fois le Pot au Noir franchi, ne vont pas perdurer plus de trois jours : à l’abord de l’arc caraïbe, ce régime d’Est va franchement diminuer, passant de près de vingt nœuds à moins de dix nœuds. Les prévisions à plus long terme laissent entendre que la fin de parcours entre Cuba et la Floride sera extrêmement complexe à appréhender. À 2 300 milles de Miami, il y a encore moult occasions de bouleverser la hiérarchie et les grignoteurs peuvent garder leur appétit. En tête, le skipper de PUMA prend ce danger en compte et relativise. Ken Read : « Si les gars à bord comprennent que du vent léger vous attend et que les autres vont revenir en faisant le yo-yo, ce n’est pas un choc. Ça peut casser le moral si vous ne communiquez pas le fait que ça va se resserrer. Si l’on continue de communiquer, quand les choses deviennent serrées, il n’y a pas de panique, la situation est prise en main. Il faut être fort mentalement pour gérer ce genre de recul et espérer que votre moment viendra. Cette course n’est pas pour les âmes sensibles. »
Classement de 15h
Puma à 2317 milles de l’arrivée
Camper à 1,8 milles
Telefonica à 2,8 milles
Abu Dhabi à 81,1 milles
Groupama à 93,7 milles



















