Puma a officiellement franchi l’Equateur à 10h40, suivi à 11h10 par Telefónica et Camper, respectivement deuxième et troisième. Quatrième, Abu Dhabi Ocean Racing a passé la ligne symbolique à 13h55. À 15h, Groupama sailing team en était à 20 milles.
La flotte navigue toujours dans une zone d’incertitude car les données météorologiques sont peu nombreuses, peu précises et très variables dans le temps. La Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCIT) n’est certes pas très développée au Nord du Brésil, mais les masses nuageuses sont importantes et très mobiles. Or qui dit nuage, dit vent irrégulier en force et en direction. Et à l’équateur, entre l’importante évaporation maritime, les très forts taux d’humidité liés à la jungle amazonienne et le climat semi-aride de la région du Nordeste, il y a énormément d’échanges thermiques. Le Pot au Noir reste donc un phénomène très volatile qui ne peut pas être cerné précisément et surtout qui se déplace rapidement sans prémices.
En ce lundi midi, de grosses masses nuageuses se positionnaient au Nord de la flotte, entre le 1°N et le 5°N avec une tendance à s’étendre vers la Guyane. Les navigateurs cherchent donc à se glisser dessous jusqu’à l’embouchure de l’Amazone avant d’obliquer vers le Nord-Ouest pour raccrocher les alizés de l’hémisphère Nord. Mais il y aura forcément un ralentissement pendant toute la nuit prochaine (locale) dès que les bateaux vont franchir l’équateur. Les alizés de secteur Est vont s’essouffler à une dizaine de nœuds pendant près de 200 milles, avec des effets de renforcements locaux et de calmes au gré des grains. Les 24 prochaines heures vont donc être capitales pour chacun des équipages : le leader Puma est en position favorable sous le vent, mais les Américains seront aussi les premiers à entrer dans la molle.
Telefonica et Camper ont l’avantage de naviguer de conserve et devraient en partie combler leur retard d’une trentaine de milles. Abu Dhabi légèrement décroché, n’a pas bénéficié de la même brise ces dernières heures et son écart au premier n’a fait qu’augmenter, mais il devrait lui aussi revenir dans le match. Quant à Groupama 4, il perd quelques milles depuis ce lundi matin à cause de sa position plus méridionale qui lui offre un alizé moins consistant et un moins bon angle de navigation. Mais cette compression attendue de la flotte au large de Belém est une bonne opportunité pour Franck Cammas et ses hommes de retrouver le même système et les mêmes conditions météorologiques que le reste de la flotte.
Par la suite, la phase arc antillais-Bahamas ne se présente pas comme une autoroute vers Miami : il y aura une rupture des alizés caribéens au large de Puerto Rico en fin de semaine. Le placement par rapport à ce confetti d’îles tropicales ne s’avère pas simple car les trajectoires sont très ouvertes pour éviter les dévents du relief et profiter des effets Venturi dans les canaux. Le match est loin d’être acquis alors qu’il reste plus de 2 700 milles à parcourir jusqu’à Miami…
Pointage à 15 h :
1/ Puma à 2612 milles de Miami
2/ Telefonica à 30,7 milles du leader
3/ Camper à 39,7 milles du leader
4/ Abu Dhabi à 86,5 milles du leader
5/ Groupama 4 à 141,7 milles du leader




















