Pourquoi ce parcours inhabituel ?

Départ Sharjah
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Déjà à l’époque de la Whitbread, la commercialisation de la course avait commencé. À partir de 1981, des marques comme Steinlager, Rothmans et Fisher & Paykel finançaient des équipages professionnels pour le tour du monde. Lorsque Volvo succède à Whitbread en tant que propriétaire et organisateur de l’épreuve, les choses s’accélèrent. Lors de la dernière édition, en 2008-09, on comptait déjà une escale indienne, une à Singapour, une chinoise et même une arrivée en Russie. 



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En 2012, avec la première escale au Moyen Orient, un nouveau pas est franchi. Sans compter que les sponsors des concurrents sont des marques d’envergure internationale – Puma, Groupama, Camper et Telefónica, ainsi que les offices de tourisme d’Abu Dhabi et Sanya. Et ces marques grand public ont leurs exigences, comme l’explique Ken Read, le skipper de Puma : « Ça me frappe à chaque fois qu’on me demande pourquoi la Volvo Ocean Race ne suit plus la route traditionnelle autour du monde comme le faisait la Whitbread. Le fait est qu’on vit dans un nouveau monde. C’est la réalité des choses : tous les sports se commercialisent. Puma ne se serait jamais investi dans la dernière course si on n’était pas allés en Chine. Mon travail est de gagner une course à la voile et de vendre des vêtements, des baskets et des hélices. On est au Moyen-Orient, on va en Chine et à différents endroits autour du monde. Sinon, aucun de nos sponsors ne serait là. En tant que marins, nous devons nous adapter et je pense que la course s’est elle-même très bien adaptée. »

Faire escale dans une nouvelle région du monde est aussi l’occasion de faire découvrir la voile à de nouveaux publics. C’est bien l’espoir de Ian Walker, double médaillé olympique et skipper d’Abu Dhabi Ocean Racing. « C’est excitant que ce genre de course vienne à Abu Dhabi. L’Émirat a une forte histoire nautique – j’avais la chance d’aller sur l’eau quand 120 boutres locaux naviguaient. Quand on est arrivés, j’ai trouvé que l’accueil du public était émouvant et j’espère qu’Abu Dhabi Ocean Racing attirera des jeunes vers ce sport. Peut-être qu’on verra un fort développement du sport ici. »



Et les adeptes de course au large classique et de grand sud ne devraient pas être déçus – c’est le directeur général de la course Knut Frostad qui l’affirme : « Cette fois, la course emmène les marins là où ils n’ont jamais régaté et les met face à de nouveaux défis. Nous avons aussi une étape dans les mers du sud qui devrait faire plaisir aux fans de voile. Quand la flotte quittera Auckland, les bateaux entreront ensemble dans le grand sud et on devrait voir une compétition serrée jusqu’à Itajaí, au Brésil. »