C’est par le grand tour occidental que le trimaran géant avait entamé sa remontée express en Atlantique Nord, et c’est également par un véritable tour d’honneur dans les eaux britanniques qu’il achève sa grande boucle. A une centaine milles environ de l’Irlande, Loïck Peyron et ses hommes filent toujours à la vitesse moyenne de 35 nœuds à la faveur d’un angle suffisamment abattu et particulièrement favorable au bateau, et ont incurvé leur route vers Ouessant, point final de leur belle aventure. Devant leurs étraves, cette ultime traversée de la Manche sera tout à la fois empreinte d’une bonne dose de prudence tant on sait le trafic maritime intense dans cette zone.
En attendant, les 150 derniers milles sont pris avec toute les précautions qui s’imposent, sans bousculer le rythme ni changer les habitudes des quarts. Depuis le bord du Maxi Banque Populaire V, le skipper du Pouliguen partage ces moments à part : "La mer d’Irlande est un peu grise mais tout va très bien. Comme pour toutes les dernières heures de course, nous avons à la fois hâte que ça se termine et en même temps, on profite de chaque instant. Il faut qu’on termine proprement tout ça et en ce moment, Banque Populaire danse sur les jolies vagues irlandaises. On est à peu près tranquille, paisible, si tant est qu’on puisse être paisible à 30 nœuds. Rien ne change à bord, on garde la même organisation. Il y a la joie de l’arrivée mais pas d’euphorie particulière ".
Si tout va bien, c’est aux environs de 23 heures ce vendredi soir, que le Maxi Banque Populaire V coupera la ligne d’arrivée du Trophée Jules Verne à moins de 4 milles de Ouessant, et suspendra le chronomètre 45 jours et a priori 14 heures (selon les dernières estimations) après l’avoir lancé. Si tout est allé très vite depuis leur entrée sur la scène océanique, à bord, tout a été calculé au juste temps, pour ces fameux 45 jours et certains détails commencent à manquer. Mais le temps que Loïck Peyron et son équipage devraient mettre à revenir dans les eaux finistériennes correspond en tous points aux espoirs formulés au moment de larguer les amarres : " Il est temps de rentrer, nous n’avons plus ni dentifrice ni sucre, mais on ne va pas se plaindre, il y a des gens bien plus malheureux que nous. On espérait ce chrono parce qu’on a embarqué 45 jours de nourriture. C’était un espoir un peu écrit. La symbolique de ces 45 jours était jolie, on a essayé de s’y tenir. Mais attention, nous n’y sommes pas encore, ne vendons pas la peau de l’ours ou quoi que ce soit d’autre avant ".
Samedi matin, à 10h30, le trimaran géant fera son entrée dans le port du Château à Brest, devant un public présent en nombre pour partager l’émotion de ce retour à quai.
Avance à 18h : 1610 milles d’avance par rapport au temps de référence




















