Kersauson au départ Sydney

Geronimo Cap Gemini Schneider Electric - Olivier De Kersauson
DR

– Sans vouloir remuer le couteau dans la plaie, pouvez-vous nous dire comment vous avez vécu cet abandon alors que vous étiez en tête de l´Oryx Quest ?

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Olivier de Kersauson : "Pas bien car cela représente beaucoup de travail pour nous et nos partenaires. Pour notre équipe, c´est un an et demi de travail qui s’écroule. Cela fait partie des violences de ce métier, mais c’est une violence supplémentaire dont je me serais bien passé".

– Etes-vous pleinement satisfait des réparations effectuées sur "Geronimo" ?

O.D.K. : "A priori oui. Le pilotage du travail a été d’une grande cohérence avec Hervé Devaux (ndlr : cabinet d´études brestois) et le chantier australien. Maintenant, seule la mer nous apportera des certitudes".

– Sur ce Tour de l´Australie, vous allez défricher le terrain pour les maxi-multicoques. Pouvez-vous nous décrire le parcours : endroits délicats, zones ventées, courants, pièges, etc.

O.D.K. : "Sur ce parcours, il y a presque de façon caricaturale tous les pièges concentrés d’un tour du monde : météorologiquement, c´est tout-à-fait remarquable avec un long trajet en zone équatoriale et un autre relativement court dans les 40èmes mais en plein en hiver. Météorologiquement parlant, ce parcours est excessif avec des courants forts, des alizés faiblissants et des renverses de marée toujours difficiles à négocier dans le détroit de Torres. D’un autre côté, c’est amusant de défricher, d’être les premiers à faire ce parcours avec ce type de bateau".

– Les marins australiens ont très bonne réputation, mais sauront-ils s´adapter à Geronimo, bateau qui, pour reprendre vos propos, "demande de l´expérience et de la cohésion entre les équipiers" ?

O.D.K. : "Sur les parcours que l’on fait habituellement, on a une bonne connaissance météo : on gère surtout le rythme. Là, c’est important de s’adjoindre des locaux qui ont une vraie connaissance du parcours et qui ont des "pratiques de la zone". Ce qu’ils ne savent pas en connaissance du bateau, ils le compensent en savoir de la zone des sites et des lieux qui, par endroit, n’ont rien à envier à la côte bretonne".

– L´Australie, pays maritime s´il en est, se passionne-t-il pour les records, notamment à bord des maxi-multicoques ?

O.D.K. : "Visiblement oui. Notre accueil est exceptionnel : l’intérêt est très fort et le public connaisseur. Ils naviguent tous ici. C’est un parcours de record (1) passionnant à faire et complexe : nous, comme les Australiens, l’avons compris. Personnellement, ça me fait plaisir de retourner dans ce pays où j’ai gagné la "Sydney – Hobart" avec Eric Tabarly il y a 38 ans (ndlr : en 1967 avec "Pen Duick III")".

Philippe Eliès / Le Télégramme