Groupama 3 maintient des moyennes autour de 28 nœuds et naviguait samedi midi à une centaine de milles dans le Nord-Ouest de Madère. Depuis vendredi soir, l’écart par rapport au temps de référence de 2005 s’est stabilisé à une trentaine de milles. Mais comme Franck Cammas et son équipage ont obliqué vers l’Ouest avec la rotation du vent au secteur Nord-Est, ils devraient reperdre un peu de terrain jusqu’à l’heure de l’empannage.
« Nous allons empanner ce soir pour aller directement vers l’équateur, en accélérant ! La manœuvre est prévue à au moins deux cent cinquante milles de Madère pour ne pas être dans les effets perturbateurs du relief de l’archipel. En ce moment, nous avons tout dessus avec seize nœuds de vent en moyenne. Nous resterons au portant en gagnant dans l’Ouest pour éviter les empannages et bénéficier de plus de vent. Nous pourrons ainsi lofer lorsque le vent mollira avant le Pot au Noir, » confirmait Franck Cammas à la vacation radio de midi.
Mal de tête
Mais si les conditions de navigation sont devenues presque idylliques, le skipper faisait état d’un mal de tête persistant du navigateur Stan Honey. « Le seul problème, c’est Stan notre navigateur qui a mal à la tête depuis le départ… J’espère que ça va passer : on lui a donné de l’aspirine. Il assume son travail à la table à cartes, mais il souffre un peu. C’est peut-être l’échappement moteur : on a vérifié qu’il n’y avait pas de fuites… Fred et Thomas s’occupent de lui puisqu’ils sont responsables de l’aspect médical à bord. Ils ont fait des stages, connaissent les médicaments de la pharmacie et ont leurs contacts à terre s’il y a besoin d’une intervention plus poussée. » Souhaitons que cette douleur lancinante s’estompe mais déjà, avec plus de soleil et des températures en hausse, l’ambiance à bord est sereine bien qu’il faille rester attentif aux grains.
« Le vent portant est au rendez-vous : c’est ce que nous cherchions et c’est sympa. Depuis que nous avons passé le cap Finisterre, la mer s’est organisée : nous avons pu passer une bonne nuit à glisser vers Madère. Les températures augmentent sensiblement au fil des heures… Et nous avons pu dormir tranquillement ! Il y a encore des grains à trente nœuds avec le front froid qui commence à disparaître : il faut garder les écoutes à la main… » précisait Franck Cammas.
Empannage en soirée
Au vu des trajectoires de Bruno Peyron en 2005 et de Groupama 3 en ce moment, il y a une grande divergence due à des conditions météorologiques différentes. Orange 2 avait choisi de suivre au plus près la route directe en passant dans l’archipel des Canaries quand Franck Cammas et ses hommes glissent vers l’Ouest pour se dégager des reliefs volcaniques. Le catamaran n’avait pas réalisé une très bonne troisième journée de mer à cause des îles qui lui imposèrent beaucoup de manœuvres, tandis que le trimaran géant n’aura qu’un seul empannage à effectuer ce week-end. Avec la rotation progressive du vent vers le Nord-Est, la trace de Groupama 3 va prendre la forme d’une aile de mouette avec une route très pure et directe vers l’équateur. Le changement d’hémisphère est programmé pour le sixième jour…
« La fourchette prévue pour passer l’équateur est autour de six jours : c’est une bonne moyenne, comme il y a deux ans. Mais cela va dépendre de la traversée du Pot au Noir, qui ne semble pas méchant en ce moment. Normalement, nous devrions être plus rapides après notre empannage que ce que nous avions fait lors de notre première tentative... »



















