Un monotype pour la grande boucle

Monotype Solo Océane
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Ancien coureur  , journaliste et aujourd’hui conseil auprès d’entreprises, Yvan Griboval le créateur du Trophée Clairefontaine porte un regard lucide sur le monde de la course au large. A ses yeux, la course en solitaire  séduit toujours  le grand public " C’est une discipline porteuse d’émotion parce qu’il y flotte le parfum de l’aventure ".  L’impact du vendée Globe et la vogue actuelle des 60 pieds monos ne lui ont pas échappé. Le nombre de projets pour la prochaine édition en est une preuve indéniable. Mais cela va de pair avec une inflation galopante du coût des bateaux . " Cette hausse  décourage certaines entreprises et interdit à certains marins d’être sur les lignes de départ. C’est dommage. Entre des courses comme la Solitaire du Figaro , la mini – transat et le Vendée Globe, la marche est haute et pas facile à grimper ". C’est à partir de ce constat qu’a mûri ce concept d’une course autour du monde intermédiaire  garantissant l’équité des chances des  marins lancés sur des monotypes rigoureusement identiques.
 
Un travail d’équipe
Autour d’Yvan Griboval , une petite équipe comprenant notamment Jean Le Cam, Loïck Peyron, Michel Desjoyeaux a travaillé depuis plusieurs mois sur ce projet bâti en relation avec la Fédération française de voile. Ce monotype a pris forme sous le "crayon " de Jean Marie Finot Conq dont les monocoques ont remporté quatre des cinq Vendée Globe. Ce travail continue sous sa forme collégiale. Si le Cam et Peyron ont été repris par leurs  projets personnels , l’implication de  Michel Desjoyeaux est toujours aussi grande et  Hervé Laurent  troisième du Vendée Globe 93 a rejoint l’équipe. Le lorientais a en charge  l’équipement et la mise au point de ce ce monocoque océanique de 52 pieds.          
L’égalité des chances est le credo d’Yvan Griboval. Pour garantir cette équité, les monocoques en carbone pré- imprégné seront construits et équipés à l’identique  par l’organisateur, la société Sailing One: " En mettant tous les marins sur un pied d’égalité, nous magnifions l’engagement et la performance de l’individu et diminuons la prédominance du facteur technologique. "
 
Un Tour du monde pour un million d’euros
L’autre argument choc c’est le coût raisonnable pour rendre l’aventure du Tour du monde plus accessible. " Les coûts des campagnes sur les voiliers de haute technologie sont orientés à la hausse.  Ce qu’on propose aux armateurs c’est un Tour du monde pour un million d’euros . Le budget de fonctionnement  annuel se calera entre 460 000 et 580 000 euros . Aujourd’hui  un budget annuel  pour un Figaro va de 170 000 à 230 000 euros hors taxes hors médiatisation. Notre course qui sera répartie sur deux exercices doit ouvrir le jeu. "
 
Son projet présenté ce matin à Paris devrait séduire de nombreux marins qui apprécient la course à armes égales.  Deux villes de Nouvelle Zélande, Wellington la capitale et Auckland se disputent pour accueillir l’épreuve. Pour le choix du port du départ en France,  plusieurs départements maritimes sont en concurrence. Mais ce n’est pas simplement une histoire de chèque :  " Il faut que l’histoire ait un sens dans la durée " confie Yvan Griboval dont la société est ancrée dans le Morbihan.
 
Gilbert Dréan

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